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Une guerre annoncée
C’est le mardi 27 juin 1939 à 5 h 10 très précisément que j’aurais dû comprendre que la guerre allait éclater.
Et je ne l’ai pas compris.
Mais revenons un an en arrière, un an exactement d’ailleurs, car ce 27 juin était un anniversaire, celui de ma rencontre avec Priscilla.
J’avais alors 17 ans, je venais de passer le deuxième bac, et, ce jour-là, je m’apprêtais à faire une promenade à cheval. L’oncle de mon amie Henriette avait, en bordure de la forêt de Rambouillet, un haras dont nombre de chevaux appartenaient à des membres d’une association de chasse à courre ; c’était l’équipage d’Uzès et on disait de ses membres qu’ils étaient des « boutons ». Je participais souvent à ces chasses. Certes, la plupart finissaient sans que le cerf soit attrapé mais ces chevauchées dans la forêt, les vestes rouges des « boutons » et surtout, surtout, les sonneries des cors, les aboiements de la meute, tout cet apparat m’enchantait.
L’oncle René prêtait volontiers ses chevaux car il fallait « qu’ils prennent l’air », et en ce mois de juin, le bac terminé, j’avais tout le temps pour en profiter et passer de longues heures à parcourir la forêt.
Ce jour-là donc, quand je suis arrivé, Henriette m’a présenté à une grande fille, blonde, mince, aux yeux d’un bleu intense, aux jambes que ses jodhpurs rendaient encore plus longues, bref, superbe : « Priscilla est une amie de toujours et tu serais gentil de l’emmener avec toi, car c’est la première fois qu’elle vient ici et elle ne connaît évidemment pas la forêt. »
Déjà sous son charme, j’ai bien entendu acquiescé et nous avons chevauché le long des étangs de Hollande.
Entre deux galops, elle m’a raconté : elle avait 19 ans et s’était mariée, très vite, l’année d’avant, avec un officier anglais de l’armée des Indes. Arrivée à Jaipur, elle n’avait supporté ni le climat ni l’atmosphère de garnison, ni, bien qu’elle ne l’ait pas dit aussi clairement, le changement de comportement de son mari. Elle venait de rentrer à Paris chez sa mère et son amie Henriette l’avait invitée à passer quelques jours à la campagne.
Je ne me souviens pas exactement de ce qui s’est passé, mais au bout d’une heure nous nous embrassions et le foin d’une grange rencontrée à l’orée du bois nous a accueillis dans une étreinte oublieuse des risques d’être découverts.
Nous ne nous sommes plus quittés.
A la rentrée, j’étais en classe de mathématiques spéciales préparatoires, on disait hypotaupe – pas d’examen ni de concours. Je n’osais toujours pas en parler à mes parents, il m’a fallu trouver des prétextes pour découcher : je devais aller travailler chez un copain, donc y passer la nuit.
Fin octobre, le problème a été résolu et d’une façon à la fois inattendue et fort plaisante. Ce soir-là, où j’étais censé travailler, nous dansions, bien serrés, dans un club dont j’ai oublié le nom ; et, soudain, nous nous sommes trouvés devant mes parents, attablés au bord de la piste avec un couple d’amis. Regagnant notre table, je n’avais plus qu’une hâte, celle de m’enfuir, quand apparut mon père tout sourire : « Présente-moi à ta charmante amie et venez donc vous asseoir à notre table. »
Priscilla, qui portait ce soir-là – oh, comme je m’en souviens ! – une robe de velours vert, eut vite fait de conquérir mes parents et leurs amis, en faisant même semblant de se moquer de moi. « Rendez-vous compte, il doit avoir honte de moi ; il ne m’a jamais proposé de vous rencontrer. »
Nous nous sommes donc aimés sans contrainte aucune pendant toute l’année, jusqu’à ce matin du mardi 27 juin où sa mère nous a réveillés à 5 h 10 du matin : « Ton mari au téléphone. »
Elle revint alors vers moi : « C’était Andrew. Il a reçu l’ordre, comme de nombreux officiers, de rentrer immédiatement en Angleterre ; il y sera dans deux semaines et je vais devoir le rejoindre. »
Ce n’est que plus tard que j’ai compris que si le gouvernement anglais faisait revenir des officiers des Indes, c’est bien qu’il croyait à une guerre prochaine.
Quelques jours après nous nous sommes séparés, tendrement, très tristement. Je ne pouvais évidemment pas imaginer dans quelles circonstances tragiques je la retrouverais.
Vers la mi-juillet 1939, comme tous les étés, je suis parti pour l’Angleterre, cette fois-ci à Meriden, un village situé entre Coventry et Birmingham, qui se veut le centre géographique de l’Angleterre. M. John Banks, un professeur de littérature, nous initia, d’autres jeunes Français et moi, au Hamlet de Shakespeare, y compris par deux visites à Stratford pour des représentations, la première avant d’avoir étudié la pièce, l’autre après. J’avais bien appelé Priscilla, mais elle était avec son mari chez ses beaux-parents.
Pendant que je profitais de mes séjours estivaux dans la campagne anglaise, Hitler avait, rappelons-le, réarmé l’Allemagne, installé ses troupes en Rhénanie, annexé l’Autriche, obtenu de l’Angleterre et de la France, à Munich, d’occuper une partie de la Tchécoslovaquie qu’il envahissait ensuite. Ribbentrop, le ministre des Affaires étrangères du Reich, signait le 23 août 1939 un traité de non-agression avec Molotov, son homologue soviétique, le tout grâce à la passivité, sinon la lâcheté, franco-britannique. A l’annonce de la signature de ce pacte, mes parents m’ont fait revenir dans la maison qu’ils louaient à Gambaiseuil, en forêt de Rambouillet.
Le 1er septembre 1939, l’Allemagne envahissait la Pologne, et, le 3, le Royaume-Uni et la France lui déclaraient la guerre. Ce jour-là, mon père, un ancien combattant de 14-18, s’est mis à pleurer. Je me souviens encore de cette scène qui nous a bouleversés, nous, ses trois fils ; elle tranchait avec le flegme habituel, tout britannique, que nous lui connaissions. « Je suis responsable de ce qui nous arrive, de ce qui va vous arriver ; en 1918, à la fin de la guerre, j’aurais dû m’occuper de politique pour empêcher que tout cela recommence. »
Il est difficile d’imaginer aujourd’hui l’atmosphère du temps. Il régnait un mélange de crainte et de soupçon ; on voyait des espions partout, la « cinquième colonne », comme dans la guerre d’Espagne qui venait de voir la victoire de Franco, les parachutistes déguisés en bonnes sœurs, etc.
Une anecdote plutôt amusante, parce qu’elle s’est bien terminée, illustre cet état d’esprit : le garde champêtre de Gambaiseuil avait été chargé de coller les affiches appelant à la mobilisation générale. Un paragraphe de ces affiches recommandait la plus grande vigilance envers ceux qui s’intéressaient de trop près à des objectifs touchant à la défense nationale.
Je photographiais le garde champêtre dans ses fonctions quand un paysan du coin tint ce raisonnement imparable : « La mobilisation concerne la défense nationale, ce jeune homme photographie l’affiche qui l’annonce, il est donc suspect ; appelons les gendarmes et, en les attendant, arrêtons-le. » Heureusement, mon frère Michel est allé chercher notre père, qui, mobilisé, aérait son uniforme de capitaine de chasseurs à pied. Il s’est porté à mon secours et nous avons eu droit au garde-à-vous du garde champêtre devant mon capitaine de père, qui l’a d’ailleurs félicité de sa vigilance avant de me prendre sous sa garde.
Peur et soupçon donc, mais confiance aussi : n’avions-nous pas la meilleure armée du monde retranchée derrière les fortifications d’une ligne Maginot inexpugnable ? « La » guerre, la vraie, celle de 1914 bien entendu, n’était finie que depuis vingt et un ans, ses massacres inutiles étaient présents dans les mémoires de ceux qui l’avaient vécue et dans l’inconscient de leurs enfants. Et on remobilisait les survivants.
Mais le premier grand changement est néanmoins vite survenu. J’avais alors 18 ans et au lieu de retourner au lycée Janson-de-Sailly pour y préparer le concours de Polytechnique, j’ai dû rejoindre une classe de mathématiques spéciales – une « taupe » – à Rennes car, dans le souci de « préserver les futures élites » d’un bombardement éventuel de Paris, toutes les classes préparatoires avaient été envoyées en province ; et Rennes était le centre de mobilisation de mon père.
J’étais donc au lycée de Rennes pour la rentrée d’octobre 1939. Cette classe prépatoire de Rennes était en fait celle du lycée Saint-Louis de Paris, et nous avons hérité, comme professeur principal, de M. Deudron. Je devrais d’ailleurs dire du commandant Deudron, car il faisait ses cours en uniforme, avec ses décorations de 14-18.
Mais la grande surprise vint du lycée : il était mixte, ce qui était à l’époque une nouveauté. O bonheur, il y avait les filles qui préparaient le concours de l’Ecole normale, en hypokhâgne et khâgne, et le poids de la guerre, l’incertitude des lendemains changeaient leur comportement, les rendant plus ouvertes aux aventures que la morale bourgeoise aurait, en d’autres temps, écartées. L’une d’elles, Annie, une ravissante petite brune, qu’on appelait la « reine de khâgne », devait connaître une fin tragique dans le bombardement de la gare de Rennes.
Certes, nous étions en guerre. En Pologne, la Wehrmacht anéantissait l’armée avec l’aide des Soviétiques, mais c’était vraiment très loin, et on parlait surtout de la « drôle de guerre » faite à nos frontières d’escarmouches et de combats de patrouilles, rien de bien grave en somme. Les quelques convalescents qu’on voyait passer sur leurs béquilles, arborant une croix de guerre toute neuve, ne suffisaient pas à tempérer notre insouciance.
Trois ans plus tard, dans une librairie de Beyrouth, je devais découvrir dans Le Crève-cœur comment Aragon avait traduit ce que nous vivions :
Octobre électroscope a frémi mais s’endort
Jours carolingiens Nous sommes des rois lâches
Nos rêves se sont mis au pas mou de nos
vaches
A peine savons-nous qu’on meurt au bout des
champs
Et ce que l’aube fait l’ignore le couchant.
Les Parisiens, pour la plupart sans leurs parents, avaient organisé des sauteries et le travail s’en ressentait. Mon père ayant rejoint l’armée du Nord, à la frontière belge, et la surveillance de ma mère étant plus que bienveillante, je passais donc des soirées – soi-disant studieuses – au café du Théâtre, place de l’Hôtel-de-Ville, où nous dansions des slows langoureux.
Dans ce contexte, les examens ou les concours que nous préparions, s’ils réclamaient toujours autant d’efforts, perdaient de leur valeur quasi sacramentelle. Nous étions démotivés, sentant que l’avenir avait dorénavant d’autres portes, mais n’en connaissant pas les clés. La principale différence avec les années précédentes avait été l’introduction de la PMS, la Préparation militaire supérieure, à laquelle nous, futurs officiers, étions contraints, mais qui, en dehors de cours sur la balistique, consistait pour notre plus grand plaisir en promenades à cheval.
Pourtant nous aurions dû être plus attentifs ; après tout, la Pologne avait été vaincue en quelques jours, ses troupes et ses villes accablées sous des bombardements aériens auxquels il semble que nous n’étions pas préparés. Ainsi, mon père, rapatrié à Rennes en janvier pour cause de pneumonie, nous racontait que le général Corap avait organisé, pour entraîner ses troupes, des manœuvres comprenant des attaques combinées de chars et d’avions, comme l’avait montré la guerre d’Espagne. Le général Gamelin, généralissime des forces françaises, lui avait dit : « Alors on s’amuse, mon général ? »
Le 10 mai 1940, nous passions l’épreuve de français du concours de Polytechnique quand, brutalement, les troupes allemandes sont entrées en Belgique. Et très vite la situation a empiré. Les troupes françaises et anglaises étaient bousculées et les habitants des zones menacées commençaient à refluer par la route et par trains entiers. Au lieu de préparer les épreuves d’oral, nous passions le plus clair de notre temps à les aider. Je me souviens notamment d’une femme âgée, semblant inanimée, que nous avions extraite de son wagon pour la poser sur un brancard ; ses vêtements étaient humides et les mouches qu’il nous fallait chasser se posaient sur ses paupières fermées pendant que nous la transportions à l’hôpital.
Les Allemands avançant toujours, mon père nous fit partir, le 13 juin, rejoindre ses sœurs réfugiées à Salies-de-Béarn. En convoi de deux voitures, mon petit frère François dans la 402 conduite par Maman, et Michel, mon autre frère, ainsi que notre caniche Laskar, dans la 202 que je pilotais, nous nous sommes mêlés aux innombrables réfugiés. Quand nous sommes arrivés près de Saint-Jean-d’Angély, une attaque de Stuka, ces bombardiers en piqué, sur un dépôt d’essence nous a jetés dans les fossés.
Le soir, crevaison de la 202, ma mère continue. Le cric casse. Michel et moi dormons dans la voiture. Le matin du 14, je remonte le vélo et pars chercher un autre cric. Garage fermé. Les gendarmes du service d’ordre, impressionnés peut-être par mon calot de taupin et ses galons, arrêtent un camion qui me prend et nous dépanne. Nouvelle panne (de l’eau dans le carburateur !) puis crevaison 8 kilomètres avant Labouheyre, dans les Landes. Je vais à vélo chercher Roger Demon. « Oncle » Roger et « Tante » Anne-Marie étaient des amis intimes de mon père chez qui ma mère, y faisant aussi escale, était déjà arrivée.
Plus tard, ce même soir, alors que continuait sans cesse le flot des réfugiés auxquels se mêlaient quelques restes d’une armée en déroute, je ne trouvai pas le sommeil.
Je ne pouvais pas accepter la défaite.
On m’a souvent demandé pourquoi je m’étais engagé dans cette aventure que fut la guerre ; pourquoi j’avais quitté ce qui m’était le plus cher pour des combats à l’issue pour le moins incertaine.
Pour le comprendre, il est nécessaire de dire d’abord qui j’étais et dans quel milieu j’étais né et je vivais.
Je suis né le 25 janvier 1921, 2, rue Guy-de-Maupassant à Paris. Ma mère avait un peu moins de 25 ans, mon père un peu plus de 30.
Ma famille était juive, « israélite », comme on disait alors, agnostique mais traditionaliste. On célébrait les fêtes et mon père, chaque vendredi soir, bénissait le pain que nous allions manger. Mon frère Michel et moi avons fait notre bar-mitsva, mais pour sa fonction « sociale » plus que religieuse, et je me souviendrai toujours de l’accueil fait par mon père au jeune élève rabbin qui venait m’enseigner les rites nécessaires à cette majorité religieuse : « Voici mon fils, apprenez-lui ce qu’il faut pour sa bar-mitsva, mais surtout ne lui parlez pas de Dieu. »
D’ailleurs, de 8 à 16 ans, j’avais été chez les Eclaireurs unionistes, protestants, parce que la France était chrétienne et qu’il fallait que notre éducation le soit également.
Mon père avait combattu en 14-18. Il a fini la guerre comme capitaine au 59e bataillon de chasseurs à pied, une unité d’élite. Son frère aîné Mathieu, polytechnicien, lieutenant du génie, avait été tué près de Reims en septembre 1914, et c’est à lui, selon le souhait de ma grand-mère, que je dois mon prénom. Ma mère, ne voulant pas que je porte le nom d’un mort, avait insisté pour le faire précéder de « Jean ».
Pendant la guerre de 14-18, sous l’égide de la baronne de Rothschild, ma mère avait participé à l’accueil d’officiers israélites convalescents. Elle y avait rencontré les sœurs de mon père et c’est ainsi que s’était fait le mariage. Ma mère était une jolie femme, la parfaite épouse et femme d’intérieur, entièrement sous la coupe de mon père mais qui, laissée à elle-même pendant la guerre de 39-45, a su faire preuve d’un courage et d’un sens de l’initiative qu’on ne lui aurait pas soupçonnés, et ce, alors que son époux était prisonnier, qu’elle n’avait pas de mes nouvelles et qu’elle savait Michel prisonnier et torturé. Devenue veuve en 1956, à 60 ans, elle a montré ces mêmes qualités en vivant seule jusqu’à sa mort, en 2000, à quelques jours de son 104e anniversaire.
Quant à mon père, devenu à la mort de son frère l’héritier du nom, c’était un bel homme, très attaché aux traditions. La mort de son père alors qu’il n’avait que 8 ans l’avait beaucoup blessé. Ses études en avaient été pour le moins chaotiques et, après qu’il avait été expulsé de plusieurs établissements, dont Janson-de-Sailly et l’Ecole alsacienne, sa mère l’avait envoyé à Oxford et à Heidelberg, où il avait pu, notamment, acquérir une parfaite connaissance de l’anglais et de l’allemand. En revanche, ses activités professionnelles en tant que dirigeant de l’entreprise de son beau-père, ou à son compte à son retour de captivité, avaient été décevantes. Atteint d’une tumeur au cerveau, il est mort à l’âge de 66 ans.
Dès lors, ma décision de prendre les armes n’était qu’un réflexe conditionné, le produit, entre autres, de l’éducation prodiguée par ma grand-mère, Cécile Goudchaux ; elle avait quitté Metz en 1871 pour ne pas devenir allemande et m’avait, pendant toute ma petite enfance, imprégné d’un patriotisme à la Barrès et d’une détestation des Allemands. Je me souviens qu’elle fredonnait souvent :
Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine
Et, malgré vous, nous resterons français
Vous avez pu germaniser nos plaines
Mais notre cœur vous ne l’aurez jamais.
De plus, depuis aussi longtemps que je m’en souvenais, était accroché au-dessus de mon lit le « Tableau », celui de l’oncle Mathieu : un cadre doré comme on en faisait au début du XXe siècle, et, sous le verre, des photos de cet oncle mythique qu’on me donnait en exemple. Le voici bébé, garçonnet, élève en bicorne de l’Ecole polytechnique, et puis enfin deux portraits en uniforme de lieutenant du génie, cette tenue qu’il portait quand il fut tué, à 30 ans, le 27 septembre 1914, « d’un éclat d’obus au cœur ». Enfin, encadré par une croix de guerre et la croix de chevalier de la Légion d’honneur, le texte de sa citation à titre posthume. Les mots « Mort pour la France » n’ont jamais cessé de me hanter.
On racontait dans ma famille que ma grand-mère, sa mère, avait rêvé que le téléphone sonnait et qu’elle entendait Mathieu qui disait : « Maman, Maman » d’une voix faible... Quelques jours plus tard, elle apprendrait que son fils était mort à ce moment.
Cette éducation a donc joué à plein : je devais aller me battre. La guerre allait certainement continuer et il fallait que je rejoigne l’armée d’Afrique.
Non, décidément, je ne pouvais accepter la défaite. La nouvelle d’un armistice qui faisait que la France déposait les armes et entérinait une victoire allemande m’était insupportable.