Robinson, on l’a vu, aime les boîtes à musique. Il en possède plusieurs. Outre les coccinelles de Paul McCartney qu’il n’écoute qu’en ma compagnie, il peut disposer d’un lapin assoupi qui, pour peu qu’on tire sur un anneau au bout d’une ficelle, se met à produire les sons de la chanson Un jour mon prince viendra extraite d’un célèbre dessin animé. Le même principe déclenche un mécanisme similaire — mais une musique différente — à l’intérieur d’une maison-champignon en plastique dur et d’un tendre agneau au sourire naïf.
Parfois, j’ai le sentiment que Robinson écoute le défilé des notes, doux et répétitif, d’abord rapide puis allant decrescendo vers un silence apaisant, s’arrêtant au hasard sur un do, un ré, un fa sans accomplir jusqu’au bout le schéma tonal.
Mais peut-être est-ce le mécanisme qui lui plaît : car il n’est pas rare qu’il en enclenche deux ou trois à la fois — et les mélodies mélangées s’apparentent à de la musique dodécaphonique.