Ma communication est et veut être de caractère interdisciplinaire : je me propose d’examiner plusieurs traitements du même problème du symbolisme et de réfléchir sur ce que signifie la pluralité de ces traitements. J’aime à reconnaître à la philosophie une tâche d’arbitrage et je me suis exercé précédemment1 à arbitrer le conflit de plusieurs herméneutiques dans la culture moderne : une herméneutique de la démystification et une herméneutique de la récollection du sens. Ce n’est pas ce problème que je veux reprendre ici, mais un autre problème suscité par un autre genre de clivage ; les manières de traiter le symbolisme que je me propose de confronter représentent des niveaux stratégiques différents. Je considérerai deux et même trois niveaux stratégiques : je prendrai l’herméneutique comme un seul niveau stratégique, celui des textes. Je le confronterai avec la sémantique des linguistes ; mais cette sémantique des linguistes comporte elle-même deux niveaux stratégiques différents : celui de la sémantique lexicale, qui est appelée bien souvent sémantique tout court (par exemple par Stephen Ullmann ou P. Guiraud) : elle se tient au niveau des mots, ou plutôt, comme propose de le dire Ullmann, du nom, du procès de nomination ou de dénomination ; mais il se constitue sous nos yeux une sémantique structurale caractérisée, entre autres, par un changement de plan et un changement d’unité, par le passage d’unités molaires de communication, comme sont encore les mots et a fortiori les textes, à des unités moléculaires qui seraient, comme nous allons le voir, des structures élémentaires de signification.
Je me propose d’examiner ce que devient notre problème du symbolisme, quand on le transfère d’un niveau de considération à l’autre. Certains problèmes que j’ai eu l’occasion de discuter sous le titre : « Structure et herméneutique » vont reparaître, mais peut-être dans des conditions plus favorables : car le risque d’affrontement au même niveau, entre une philosophie de l’interprétation et une science structurale, peut être conjuré par une méthode qui d’emblée situe à des niveaux de réalisation différents les « effets de sens » considérés.
En gros, voici ce que je veux montrer : le changement d’échelle du problème fait apparaître une constitution fine qui seule permet un traitement scientifique du problème : la voie de l’analyse, de la décomposition en unités plus petites, c’est la voie même de la science, comme on le voit dans l’usage de cette analyse en traduction automatique. Mais je voudrais montrer en retour que la réduction au simple consacre l’élimination d’une fonction fondamentale du symbolisme qui ne peut apparaître qu’au niveau supérieur de manifestation, et qui met le symbolisme en relation avec la réalité, avec l’expérience, avec le monde, avec l’existence (je laisse à dessein le choix libre entre ces termes). Bref, je voudrais établir que la voie de l’analyse et la voie de la synthèse ne coïncident pas, ne sont pas équivalentes : sur la voie de l’analyse se découvrent les éléments de la signification, qui n’ont plus aucun rapport avec les choses dites ; sur la voie de la synthèse, se révèle la fonction de la signification qui est de dire, et finalement de « montrer ».
Afin de mener à bien notre enquête, il importe de s’assurer que c’est le même problème qui est traité à trois plans différents. Ce problème, je l’ai appelé le problème du sens multiple. Par là je désigne un certain effet de sens, selon lequel une expression, de dimensions variables, en signifiant une chose, signifie en même temps une autre chose, sans cesser de signifier la première. Au sens propre du mot, c’est la fonction allégorique du langage (allégorie : dire une autre chose en disant une chose).
Ce qui définit l’herméneutique, du moins par rapport aux autres niveaux stratégiques que nous allons considérer, c’est d’abord la longueur des séquences avec lesquelles elle opère et que j’appelle textes. C’est d’abord dans l’exégèse des textes bibliques, puis profanes, que l’idée d’une herméneutique, conçue comme science des règles de l’exégèse, s’est constituée ; ici la notion de texte a un sens précis et limité ; Dilthey, dans son grand article, Die Entstehung der Hermeneutik, disait : « Nous appelons exégèse ou interprétation un tel art de comprendre les manifestations vitales fixées d’une façon durable » ; ou encore : « L’art de comprendre gravite autour de l’interprétation des témoignages humains conservés par l’écriture » ; ou encore : « Nous appelons exégèse, interprétation, l’art de comprendre les manifestations écrites de la vie. » Or le texte comporte, outre une certaine longueur, par rapport aux séquences minimales avec lesquelles le linguiste aimera travailler, l’organisation interne d’une œuvre, un Zusammenhang, une connexion interne ; la première acquisition de l’herméneutique moderne a été de poser pour règle de procéder du tout à la partie et aux détails, de traiter par exemple une péricope biblique comme un enchaînement, ou, pour employer le langage de Schleiermacher, comme le rapport entre une forme intérieure et une forme extérieure.
Pour l’herméneute, c’est le texte qui a un sens multiple ; le problème du sens multiple ne se pose pour lui que si l’on prend en considération un tel ensemble, où sont articulés des événements, des personnages, des institutions, des réalités naturelles ou historiques ; c’est toute une « économie » – tout un ensemble signifiant – qui se prête au transfert de sens de l’historique sur le spirituel ; dans toute la tradition médiévale des sens multiples de l’Écriture, c’est par grands ensembles que s’articule le quadruple sens.
Or ce problème du sens multiple n’est plus, aujourd’hui, seulement le problème de l’exégèse, au sens biblique ou même profane du mot ; il est lui-même un problème interdisciplinaire que je veux d’abord considérer à un unique niveau stratégique, à un plan homogène, celui du texte. La phénoménologie de la religion, à la manière de Van der Leeuw et, jusqu’à un certain point, à la manière d’Eliade, la psychanalyse freudienne et jungienne (je ne tranche pas ici), la critique littéraire (nouvelle ou pas) nous permettent de généraliser la notion de texte à des ensembles signifiants d’un autre degré de complexité que la phrase. Je ne considérerai ici qu’un exemple suffisamment distant de l’exégèse biblique pour qu’il donne une idée de l’ampleur du champ herméneutique : le rêve est traité par Freud comme un récit qui peut être fort bref, mais qui a toujours une multiplicité interne ; c’est à ce récit inintelligible en première audition qu’il s’agit, selon le mot de Freud, de substituer un texte plus intelligent qui serait au premier comme le latent est au patent. Il y a ainsi une vaste région du double-sens, dont les articulations internes dessinent la diversité des herméneutiques.
Or qu’est-ce qui fait la diversité de ces herméneutiques ? Pour une part, elles reflètent des différences de technique : le déchiffrage psychologique est une chose, l’exégèse biblique en est une autre ; la différence porte ici sur les règles internes de l’interprétation ; c’est une différence épistémologique. Mais à leur tour ces différences de technique renvoient à des différences de projet concernant la fonction de l’interprétation : autre chose est de se servir de l’herméneutique comme d’une arme de soupçon contre les « mystifications » de la conscience fausse ; autre chose est d’en user comme d’une préparation à mieux entendre ce qui une fois vint au sens, ce qui une fois fut dit.
Or la possibilité même d’herméneutiques divergentes et rivales – au plan de la technique et du projet – tient à une condition fondamentale qui, à mon sens, caractérise en bloc le niveau stratégique des herméneutiques ; c’est cette condition fondamentale qui nous retiendra ici ; elle consiste en ceci que la symbolique est un milieu d’expression pour une réalité extra-linguistique. Ceci est capital pour la confrontation ultérieure ; anticipant sur une expression qui ne prendra précisément son sens qu’à un autre niveau stratégique, je dirai : en herméneutique, il n’y a pas de clôture de l’univers des signes. Alors que la linguistique se meut dans l’enceinte d’un univers autosuffisant et ne rencontre jamais que des relations intra-significatives, des relations d’interprétation mutuelle entre signes, pour employer le vocabulaire de Charles Sanders Peirce, l’herméneutique est sous le régime de l’ouverture de l’univers des signes.
Le but de cette communication est de montrer que ce régime d’ouverture est lié à l’échelle même où opère l’interprétation comprise comme exégèse, comme exégèse de textes, et que la fermeture de l’univers linguistique n’est complète qu’avec le changement d’échelle et la considération de petites unités signifiantes.
Qu’entendons-nous ici par ouverture ? Ceci que, dans chaque discipline herméneutique, l’interprétation est à la charnière du linguistique et du non-linguistique, du langage et de l’expérience vécue (quelle que soit celle-ci) ; ce qui fait la spécificité des herméneutiques, c’est précisément que cette prise du langage sur l’être et de l’être sur le langage se fait dans des modes différents : ainsi le symbolisme du rêve ne saurait être un pur jeu de signifiés renvoyant les uns aux autres, il est le milieu d’expression où vient se dire le désir ; j’ai proposé pour ma part la notion de sémantique du désir pour désigner cet entrelacs de deux sortes de rapports : rapports de force, énoncés dans une énergétique, rapports de sens, énoncés dans une exégèse du sens. Il y a symbolisme, parce que le symbolisable est d’abord dans la réalité non linguistique que Freud appelle constamment la pulsion, considérée dans ses délégués représentatifs et affectifs ; ce sont ces délégués et leurs rejetons qui viennent se montrer et se cacher dans ces effets de sens qu’on appelle symptômes, rêves, mythes, idéaux, illusions. Loin de nous mouvoir dans une linguistique close sur elle-même, nous sommes sans cesse à la flexion d’une érotique et d’une sémantique ; la puissance du symbole tient en ceci que le double-sens est le mode selon lequel se dit la ruse même du désir.
Il en est de même, à l’autre extrémité de l’éventail des herméneutiques : s’il y a quelque sens à parler d’une herméneutique du sacré, c’est dans la mesure où le double-sens d’un texte, qui me parle par exemple de l’Exode, débouche sur une certaine condition itinérante qui est vécue existentiellement comme mouvement d’une captivité à une délivrance ; sous l’interpellation d’une parole qui donne ce qu’elle ordonne, le double-sens vise ici à déchiffrer un mouvement existentiel, une certaine condition ontologique de l’homme, par le moyen du surcroît de sens attaché à l’événement qui, dans sa littéralité, se place dans le monde historique observable ; le double-sens est ici le détecteur d’une position dans l’être.
Ainsi, le symbolisme, pris à son niveau de manifestation dans des textes, marque l’éclatement du langage vers l’autre que lui-même : ce que j’appelle son ouverture ; cet éclatement, c’est dire ; et dire, c’est montrer ; les herméneutiques rivales se déchirent non sur la structure du double-sens, mais sur le mode de son ouverture, sur la finalité du montrer. C’est là la force et la faiblesse de l’herméneutique ; la faiblesse, parce que, prenant le langage au moment où il s’échappe à lui-même, elle le prend au moment où il échappe aussi à un traitement scientifique, qui ne commence qu’avec le postulat de la clôture de l’univers signifiant ; toutes autres faiblesses en découlent, et d’abord la faiblesse insigne de livrer l’herméneutique à la guerre des projets philosophiques rivaux. Mais cette faiblesse est sa force, parce que le lieu où le langage s’échappe à lui-même et nous échappe, c’est aussi le lieu où le langage vient à lui-même, c’est le lieu où le langage est dire ; que je comprenne le rapport montrer-cacher à la manière du psychanalyste ou du phénoménologue de la religion (et je pense qu’il faut aujourd’hui assumer ensemble ces deux possibilités), c’est chaque fois comme puissance qui découvre, qui manifeste, qui porte au jour, que le langage opère et devient lui-même ; alors il se tait devant ce qu’il dit.
J’oserai résumer d’un mot : le seul intérêt philosophique du symbolisme, c’est qu’il révèle, par sa structure de double-sens, l’équivocité de l’être : « L’être se dit de multiples façons ». C’est la raison d’être du symbolisme d’ouvrir la multiplicité du sens sur l’équivocité de l’être.
La suite de cette investigation a pour but de découvrir pourquoi cette prise sur l’être est liée à l’échelle de discours que nous avons appelé texte et qui se réalise comme rêve ou comme hymne. Cela nous ne le savons pas et nous l’apprendrons précisément par comparaison avec d’autres approches du problème du double-sens, où le changement d’échelle sera marqué à la fois par le progrès vers la rigueur scientifique et par l’effacement de cette fonction ontologique du langage que nous venons d’appeler le dire.
Le premier changement d’échelle est celui qui nous fait prendre en considération les unités lexicales. Une partie de l’héritage saussurien est de ce côté ; une partie seulement ; en effet nous considérerons tout à l’heure des travaux qui partent de l’application de l’analyse phonologique à la sémantique et qui requièrent, pour ce faire, un changement d’échelle beaucoup plus radical, puisque les lexèmes, comme on dit, sont encore au niveau de manifestation du discours, comme l’étaient les grandes unités que nous avons considérées tout à l’heure ; néanmoins, une certaine description et même une certaine explication du symbolisme peuvent être menées à ce premier niveau.
Une certaine description, d’abord.
Le problème du sens multiple peut en effet être circonscrit, en sémantique lexicale, comme polysémie, c’est-à-dire la possibilité pour un nom (j’adopte la terminologie de S. Ullmann2) d’avoir plus d’un sens ; il est possible de décrire cet effet de sens dans les termes saussuriens du signifiant et du signifié (Ullmann eût transcrit : du nom et du sens) ; ainsi est déjà exclu le rapport à la chose, bien qu’Ullmann ne choisisse pas absolument entre la transcription dans le triangle basique de Ogden-Richards : symbole-référant-référence, et l’analyse saussurienne en deux niveaux (on verra tout à l’heure pourquoi : la clôture de l’univers linguistique n’est pas encore totale à ce niveau).
Nous continuons la description en termes saussuriens, en distinguant une définition synchronique et une définition diachronique du double-sens ; définition synchronique : dans un état de langue, un même mot a plusieurs sens ; à rigoureusement parler, la polysémie est un concept synchronique ; en diachronie, le sens multiple s’appelle changement de sens, transfert de sens. Sans doute faut-il combiner les deux approches pour prendre une vue d’ensemble du problème de la polysémie au niveau lexical ; car ce sont les changements de sens qui ont leur projection synchronique dans le phénomène de la polysémie, à savoir que l’ancien et le nouveau sont contemporains dans le même système ; de plus ce sont les changements de sens qui doivent être pris pour guides pour débrouiller l’écheveau synchronique ; en retour, un changement sémantique apparaît toujours comme une altération dans un système précédent ; si on ne connaît pas la place d’un sens dans un état de système, on n’a aucune idée de la nature du changement qui affecte la valeur de ce sens.
Nous pouvons enfin pousser la description de la polysémie plus avant encore dans les voies saussuriennes, en considérant le signe non plus comme un rapport interne d’un signifiant et d’un signifié, d’un nom et d’un sens (c’était nécessaire pour définir formellement la polysémie), mais dans son rapport aux autres signes ; on se rappelle l’idée maîtresse du Cours de linguistique générale : traiter les signes comme des différences dans un système. Que devient la polysémie si on la replace dans cette perspective, qui est déjà celle d’une linguistique structurale ? Un premier éclairage est jeté sur ce qu’on peut appeler le caractère fonctionnel de la polysémie ; un premier éclairage seulement, puisque nous restons au plan de la langue et que le symbole est un fonctionnement de parole, c’est-à-dire une expression dans le discours. Mais, comme Godel l’a montré dans Les Sources manuscrites du « Cours de linguistique générale »3, dès que l’on considère le « mécanisme de la langue », on se tient dans un registre intermédiaire entre celui du système et celui de l’exécution ; c’est au niveau du mécanisme de la langue que le régime de polysémie réglée, qui est celui du langage ordinaire, se découvre ; ce phénomène de la polysémie réglée ou limitée est au carrefour de deux processus : le premier a son origine dans le signe comme « intention cumulative » ; livré à lui seul, c’est un processus d’expansion, qui va jusqu’à la surcharge de sens (overload), comme on voit dans certains mots qui, à force de signifier trop, ne signifient plus rien, ou dans certains symboles traditionnels qui ont pris en charge tant de valeurs contradictoires que celles-ci tendent à se neutraliser (le feu qui brûle et qui réchauffe, l’eau qui désaltère et qui noie) ; nous avons d’autre part un processus de limitation exercé par le reste du champ sémantique et d’abord par la structuration de certains champs organisés, comme ceux qui ont été étudiés par Jost Trier, l’auteur de la « théorie des champs sémantiques » ; nous sommes encore ici sur un terrain saussurien, puisqu’un signe n’a pas, ou n’est pas, une signification fixe, mais une valeur, en opposition aux autres valeurs ; il résulte du rapport d’une identité et d’une différence ; cette régulation issue du conflit entre l’expansion sémantique des signes et l’action limitante du champ, ressemble, dans ses effets, à l’organisation d’un système phonologique, quoiqu’elle en diffère profondément dans son mécanisme ; en effet, la différence entre l’organisation d’un champ sémantique et celle d’un système phonologique reste considérable ; loin que les valeurs n’aient qu’une fonction différentielle, donc oppositive, elles ont aussi une valeur cumulative ; ce qui fait de la polysémie un des problèmes clés de la sémantique ; peut-être même son pivot. Nous touchons ici à ce qu’il y a de spécifique dans le plan sémantique et qui permet le phénomène de double-sens : Urban remarquait déjà que ce qui fait du langage un instrument de connaissance, c’est précisément qu’un signe puisse désigner une chose sans cesser d’en désigner une autre, donc que, pour avoir valeur expressive à l’égard de la seconde, il doit être constitué en signe de la première ; et il ajoutait : cette « intention cumulative des mots est une source féconde d’ambiguïtés, mais elle est aussi la source de la prédication analogique, grâce à quoi le pouvoir symbolique du langage est mis en œuvre »4.
Cette remarque pénétrante de Urban laisse apercevoir quelque chose de ce qu’on pourrait appeler la fonctionnalité de la polysémie ; ce qui nous était apparu au plan des textes comme un secteur particulier du discours, à savoir le secteur de plurivocité, nous paraît maintenant fondé dans une propriété générale des unités lexicales, à savoir de fonctionner comme un accumulateur de sens, comme un échangeur entre l’ancien et le nouveau ; c’est ainsi que le double-sens est revêtu d’une fonction expressive à l’égard de réalités signifiées de manière médiate. Mais comment ?
Ici encore Saussure peut nous guider avec sa distinction entre deux axes de fonctionnement du langage (à vrai dire, il ne parle plus ici de la langue comme système de signes à un moment donné, mais bien du mécanisme de la langue, ou discours, qui confine à la parole). Dans la chaîne parlée, remarquait-il, les signes sont dans un double rapport : dans un rapport syntagmatique, qui enchaîne des signes opposés dans une relation in praesentia, et dans un rapport associatif, qui rapproche des signes semblables, susceptibles d’être substitués à la même place, mais ne les rapproche que dans une relation in absentia. Cette distinction, on le sait, a été reprise par Roman Jakobson5, qui la formule dans des termes proches : rapport de concaténation et rapport de sélection. Cette distinction est considérable pour l’investigation du problème de la sémantique en général et du symbolisme en particulier. C’est en effet dans le jeu combiné de ces deux axes de la concaténation et de la sélection que consiste le rapport de la syntaxe et de la sémantique.
Or nous n’avons pas seulement assuré, avec Jakobson, un statut linguistique à la sémantique, mais au symbolisme ; l’axe des substitutions, en effet, c’est l’axe des similitudes, alors que l’axe des concaténations, c’est l’axe des contiguïtés ; il y a donc possibilité de faire correspondre à la distinction saussurienne une distinction jadis confinée dans la rhétorique, celle de la métaphore et de la métonymie ; ou plutôt, il est possible de donner à la polarité de la métaphore et de la métonymie le sens fonctionnel plus général d’une polarité entre deux procès et de parler de procès métaphorique et de procès métonymique.
Nous touchons bien ici une racine de ce même procès de symbolisation que précédemment nous avons atteint directement comme un effet de texte. Voici que nous en saisissons le mécanisme dans ce que nous pouvons maintenant appeler un effet de contexte. Reprenons le fonctionnement de la polysémie réglée, que nous avons considérée, avec la « théorie des champs », dans le plan de la langue ; il s’agissait alors plutôt de polysémie limitée ; la polysémie réglée est proprement un effet de sens produit dans le discours. Lorsque je parle, je réalise seulement une partie du potentiel signifié ; le reste est oblitéré par la signification totale de la phrase, qui opère comme unité de parole. Mais le reste des virtualités sémantiques n’est pas annulé, il flotte autour des mots, comme une possibilité non complètement abolie ; le contexte joue donc le rôle de filtre ; lorsqu’une seule dimension du sens passe par un jeu d’affinités et de renforcements entre toutes les dimensions analogues des autres termes lexicaux, un effet de sens est créé, qui peut atteindre à l’univocité parfaite, comme dans les langues techniques ; c’est ainsi que nous faisons des phrases univoques avec des mots multivoques grâce à cette action de tri ou de crible du contexte ; mais il arrive que la phrase soit ainsi faite qu’elle ne réussisse pas à réduire à un usage monosémique le potentiel de sens, mais qu’elle maintienne ou même crée la concurrence entre plusieurs lieux de signification ; par divers procédés, le discours peut réaliser l’ambiguïté qui apparaît ainsi comme la combinaison d’un fait de lexique : la polysémie, et d’un fait de contexte : la permission laissée à plusieurs valeurs distinctes ou même opposées du même nom de se réaliser dans la même séquence.
Faisons le point au terme de cette deuxième partie.
Qu’avons-nous gagné à transposer ainsi au plan lexical les problèmes rencontrés au plan herméneutique ? Qu’avons-nous gagné et qu’avons-nous perdu ?
Nous y avons gagné assurément une connaissance plus exacte du symbolisme : il nous apparaît maintenant comme un effet de sens, observable au plan du discours, mais édifié sur la base d’un fonctionnement plus élémentaire des signes ; ce fonctionnement a pu être rapporté à l’existence d’un autre axe de la langue que l’axe de la linéarité, sur lequel se placent seulement les enchaînements successifs et contigus relevant de la syntaxe ; la sémantique, et plus particulièrement le problème de la polysémie et de la métaphore, ont ainsi reçu droit de cité en linguistique. En recevant un statut linguistique déterminé, le processus considéré reçoit une valeur fonctionnelle ; ni la polysémie n’est un phénomène pathologique en soi, ni le symbolisme n’est un ornement du langage ; polysémie et symbolisme appartiennent à la constitution et au fonctionnement de tout langage.
Voilà l’acquis dans l’ordre de la description et de la fonction ; mais l’inscription de notre problème dans le plan de la linguistique a un revers : la sémantique est certes incluse dans la linguistique, mais à quel prix ? À condition de tenir l’analyse dans la clôture de l’univers linguistique. Cela, nous ne l’avons pas fait apparaître. Mais on le voit bien si on restitue certains traits de l’analyse de Jakobson que nous avons omis dans le compte rendu antérieur. Pour justifier le caractère intrinsèquement linguistique de la sémantique, Jakobson rapproche les vues de Saussure sur les rapports associatifs (ou, dans son langage, sur l’axe de substitution), des vues de Charles Sanders Peirce, sur le pouvoir remarquable des signes de s’interpréter mutuellement. C’est là une notion de l’interprétation qui n’a rien à voir avec l’exégèse : tout signe, selon Peirce, requiert, outre deux protagonistes, un interprétant ; la fonction d’interprétant est remplie par un autre signe (ou un ensemble de signes) qui en développe la signification, et qui est susceptible d’être substitué au signe considéré. Cette notion d’interprétant, au sens de Peirce, recoupe bien celle de groupe de substitution d’origine saussurienne ; mais, en même temps, elle en révèle la place à l’intérieur d’un jeu de relations intra-linguistiques. Tout signe, disons-nous, peut être traduit par un autre signe dans lequel il est plus complètement développé ; cela couvre les définitions, les prédications équationnelles, les circonlocutions, les relations prédicatives et les symboles. Mais qu’avons-nous fait ainsi ? Nous avons résolu un problème de sémantique avec les ressources de la fonction métalinguistique, c’est-à-dire, selon une autre étude de Jakobson appliquée aux multiples fonctions enveloppées dans la communication, avec les ressources d’une fonction qui met en rapport une séquence de discours avec le code et non avec le référant. Cela est si vrai que, lorsque Jakobson pousse l’analyse structurale du procès métaphorique (assimilé, on s’en souvient, au groupe d’opérations mettant en jeu la similitude sur l’axe des substitutions), c’est en termes d’opération métalinguistique qu’il développe son analyse du procès métaphorique ; c’est en tant que les signes s’intersignifient entre eux qu’ils entrent dans des rapports de substitution et que le procès métaphorique devient possible. De cette façon, la sémantique, avec son problème du sens multiple, se tient dans la clôture du langage ; ce n’est pas par hasard que le linguiste invoque ici le logicien : « La logique symbolique, note Jakobson, n’a cessé de nous rappeler que les significations linguistiques constituées par le système des relations analytiques d’une expression aux autres ne présupposent pas la présence des choses6. » On ne saurait mieux dire que le traitement plus rigoureux du problème du double-sens a été payé de l’abandon de sa visée vers la chose. Nous disions à la fin de la première partie : la portée philosophique du symbolisme, c’est qu’en lui l’équivocité de l’être se dit grâce à la multivocité de nos signes. Nous savons maintenant que la science de cette multivocité – la science linguistique – exige que nous nous tenions dans la clôture de l’univers des signes. N’est-ce pas l’indication d’un rapport précis entre philosophie du langage et science du langage ? Entre l’herméneutique comme philosophie et la sémantique comme science ?
C’est cette articulation que nous allons préciser en changeant encore une fois d’échelle avec la sémantique structurale, telle qu’elle est pratiquée non seulement en linguistique appliquée, par exemple en traduction automatique, mais aussi en linguistique théorique, par tout ce qui porte aujourd’hui le nom de sémantique structurale.
Trois choix méthodologiques, selon M. Greimas7, commandent la sémantique structurale.
Cette discipline adopte dès le départ l’axiome de la clôture de l’univers linguistique ; en vertu de cet axiome, la sémantique est prise en charge par les opérations métalinguistiques de traduction d’un ordre de signes dans un autre ordre de signes. Mais alors que chez Jakobson on ne voit pas comment se situent, les unes par rapport aux autres, les structures du langage objet et celles construites par le métalangage, les niveaux hiérarchiques du langage sont ici très clairement enchaînés ; on a d’abord le langage objet, puis le langage dans lequel on décrit les structures élémentaires du précédent, puis celui dans lequel on élabore les concepts opératoires de cette description, enfin celui dans lequel on axiomatise et définit les précédents. Par cette claire vision des niveaux hiérarchiques du langage, à l’intérieur de la clôture linguistique, le postulat de cette science est mieux mis en lumière, à savoir que les structures construites au niveau métalinguistique sont les mêmes que celles qui sont immanentes au langage. Le deuxième postulat, ou choix méthodologique, est celui du changement de niveau stratégique de l’analyse : on prendra pour référence non les mots (lexèmes) mais des structures sous-jacentes, entièrement construites pour les besoins de l’analyse.
Je ne puis ici donner qu’une faible idée de l’entreprise ; il s’agit d’opérer avec une nouvelle unité de compte, le sème, qui est toujours pris dans une relation d’opposition binaire du type long-court, large-étroit, etc., mais à un niveau plus bas que le lexique. Aucun sème ou catégorie sémique, même si sa dénomination est empruntée à la langue ordinaire, n’est identique à un lexème manifesté dans le discours ; on n’a plus alors des termes-objets, mais des relations de conjonction et de disjonction : disjonction en deux sèmes (par exemple masculin-féminin), conjonction sous un unique trait (par exemple le genre). L’analyse sémique consiste à établir, pour un groupe de lexèmes, l’arbre hiérarchique des conjonctions et disjonctions qui en épuise la constitution. On voit l’avantage pour la linguistique appliquée : les relations binaires se prêteront au calcul dans un système de base 1 (0,1) et les conjonctions-disjonctions à un traitement par des machines de type cybernétique (ouvert, fermé).
Mais l’avantage n’est pas moindre pour la théorie, car les sèmes sont des unités de signification construites à partir de leurs seules structures relationnelles. L’idéal est de reconstruire le lexique entier avec un nombre beaucoup moindre de ces structures élémentaires de signification ; si on y réussissait – mais ce n’est pas une entreprise inhumaine –, les termes-objets se définiraient entièrement, pour une analyse exhaustive, comme une collection de sèmes ne contenant que des conjonctions-disjonctions et des hiérarchies de relations, bref comme des systèmes sémiques.
Le troisième postulat est que les unités que nous connaissons comme lexèmes, en linguistique descriptive, et dont nous usons comme de mots dans le discours, appartiennent au plan de manifestation du discours et non au plan d’immanence. Les mots – pour employer le langage ordinaire – ont un mode de présence autre que le mode d’existence de ces structures. Ce point est de la plus grande importance pour notre recherche : car ce que nous avons considéré comme sens multiple et comme fonctionnement symbolique est un « effet de sens » qui se manifeste dans le discours, mais dont la raison se situe à un autre plan.
Tout l’effort de la sémantique structurale va être de reconstruire degré par degré les relations qui permettent de rendre compte de ces effets de sens, selon une complexité croissante. Je ne retiendrai ici que deux points de cette reconstruction : il est d’abord possible de reprendre, avec un degré de précision et de rigueur sans égal, le problème du sens multiple, considéré comme propriété lexicale, et le fonctionnement symbolique dans des unités supérieures au mot, disons dans la phrase. La sémantique structurale tente de rendre compte de la richesse sémantique des mots par une méthode très originale qui consiste à faire correspondre les variantes de sens à des classes de contextes ; les variantes de sens peuvent alors être analysées en un noyau fixe, celui qui est commun à tous les contextes, et en variables contextuelles ; si l’on reporte cette analyse dans le cadre du langage opérationnel fourni par la réduction des lexèmes à une collection de sèmes, on arrive à définir les effets de sens variables d’un mot comme des dérivés de sèmes – ou de sémèmes –, issus de la conjonction d’un noyau sémique et d’un ou plusieurs sèmes contextuels, qui sont eux-mêmes des classes sémiques correspondant à des classes contextuelles.
Ce que nous avions dû laisser dans l’imprécision au cours de l’analyse précédente, à savoir la notion de virtualité sémantique, prend ici un caractère analytique précis ; on peut transcrire dans des formules ne comportant que des conjonctions, des disjonctions et des relations hiérarchiques, chacun de ces effets de sens, et ainsi localiser exactement la variable contextuelle qui amène l’effet de sens. Du même coup, on peut rendre compte avec un degré très supérieur d’exactitude et de rigueur du rôle du contexte que nous avons décrit une première fois en termes encore vagues, comme une action de crible, ou comme un jeu d’affinités entre certaines dimensions de sens des différents mots d’une phrase. On peut maintenant parler d’un tri entre les variables contextuelles : par exemple (pour reprendre l’exemple de M. Greimas), dans : « le chien aboie », la variable contextuelle « animal » commune à « chien » et à « aboie » permet d’éliminer les sens du mot chien qui ne renverraient pas à un animal, mais à une chose (le chien du fusil), de même les sens du mot « aboie » qui conviendraient par exemple à un homme. L’action de tri du contexte consiste donc dans un renforcement des sèmes, sur la base de la réitération.
Comme on voit dans cette analyse du fonctionnement contextuel, on retrouve les mêmes problèmes que ceux qui ont été traités dans la deuxième partie ; mais ils sont abordés avec une précision que seul confère l’emploi d’un instrument analytique. La théorie du contexte est, à cet égard, très frappante ; en faisant porter sur la réitération des mêmes sèmes la stabilisation du sens dans une phrase, nous pouvons définir avec rigueur ce qu’on peut appeler l’isotopie d’un discours, c’est-à-dire son établissement à un niveau homogène de sens ; disons que, dans « le chien aboie », il s’agit d’une histoire de bête.
C’est à partir de ce concept d’isotopie du discours que le problème du symbolisme peut aussi être repris avec les mêmes moyens analytiques. Que se passe-t-il dans le cas d’un discours équivoque ou plurivoque ? Ceci, que l’isotopie du discours n’est pas assurée par le contexte mais que celui-ci, au lieu de filtrer une série de sémèmes isotopes, laisse se dérouler plusieurs séries sémantiques appartenant à des isotopies discordantes.
Il me semble que la conquête de ce niveau délibérément et radicalement analytique nous permet de mieux comprendre le rapport entre les trois niveaux stratégiques où nous avons successivement opéré. Nous avons d’abord opéré en exégètes avec de grandes unités du discours, avec des textes, – puis en sémanticiens du lexique, avec les sens des mots, c’est-à-dire avec des noms, – puis en sémanticiens structuralistes avec des constellations sémiques. Ce changement de plan n’a pas été vain ; il marque un progrès dans la rigueur et, si je puis dire, dans la scientificité. Nous nous sommes progressivement rapprochés de l’idéal leibnizien d’une caractéristique universelle. Il serait faux de dire que nous avons éliminé le symbolisme ; il a plutôt cessé d’être une énigme, voire une réalité fascinante et à la limite mystifiante, dans la mesure où il invite à expliquer doublement : il est d’abord situé par rapport au sens multiple, qui est une question de lexèmes, donc de langue ; à cet égard, le symbolisme n’a en propre rien de remarquable ; tous les mots du langage ordinaire ont plus d’une signification ; le feu de Bachelard n’est pas plus extraordinaire à cet égard que n’importe quel mot de notre dictionnaire ; ainsi s’évanouit une illusion que le symbole serait une énigme au plan des mots ; en revanche la possibilité du symbolisme est enracinée dans une fonction commune à tous les mots, dans une fonction universelle du langage, à savoir l’aptitude des lexèmes à développer des variations contextuelles. Mais le symbolisme est situé une deuxième fois par rapport au discours : c’est dans le discours qu’il y a de l’équivocité et pas ailleurs ; c’est alors que le discours constitue un effet de sens particulier : l’ambiguïté calculée est l’œuvre de certains contextes et, nous pouvons maintenant le dire, de textes qui établissent une certaine isotopie en vue d’en suggérer une autre. Le transfert de sens, la métaphore (au sens étymologique du mot) resurgit alors comme changement d’isotopie, comme jeu d’isotopies multiples, concurrentielles, superposées. La notion d’isotopie nous a ainsi permis de désigner le lieu de la métaphore dans le langage, avec plus de précision que ne le permettait la notion d’axe des substitutions, empruntée par Jakobson à de Saussure.
Mais alors, je vous le demande, le philosophe ne retrouve-t-il pas sa mise au terme du parcours ? Ne peut-il pas légitimement demander pourquoi le discours, dans certains cas, cultive l’ambiguïté ? Le philosophe précisera sa question : l’ambiguïté, pourquoi faire ? Ou plutôt : pour dire quoi ? Nous voilà ramenés à l’essentiel : la clôture de l’univers linguistique. À mesure que nous nous sommes enfoncés dans l’épaisseur du langage, que nous nous sommes éloignés de son plan de manifestation et que nous avons progressé en direction d’unités de signification sub-lexicales, – dans cette mesure même nous avons réalisé la clôture du langage ; les unités de signification dégagées par l’analyse structurale ne signifient rien ; ce sont seulement des possibilités combinatoires ; elles ne disent rien : elles conjoignent et disjoignent.
Il y a dès lors deux façons de rendre compte du symbolisme : par ce qui le constitue et par ce qu’il veut dire. Ce qui le constitue requiert une analyse structurale, et cette analyse structurale en dissipe le « merveilleux » ; c’est sa fonction et, j’oserai dire, sa mission ; le symbolisme opère avec les ressources de tout langage, lesquelles sont sans mystère.
Quant à ce que veut dire le symbolisme, ce n’est plus une linguistique structurale qui peut l’enseigner ; dans le mouvement d’aller et de retour entre analyse et synthèse, le retour n’est pas équivalent à l’aller. Sur la voie du retour, il y a émergence d’une problématique que l’analyse a progressivement éliminée. M. Ruyer l’appelait l’expressivité, non au sens de l’expression des émotions, c’est-à-dire au sens où le locuteur s’exprime, mais au sens où le langage exprime quelque chose, dit quelque chose. L’émergence de l’expressivité se traduit par l’hétérogénéité entre le plan du discours, ou plan de manifestation, et le plan de la langue, ou plan d’immanence, seul accessible à l’analyse ; les lexèmes ne sont pas seulement pour l’analyse des constellations sémiques, mais ils sont pour la synthèse des unités de sens immédiatement comprises.
C’est peut-être l’émergence de l’expressivité qui constitue la merveille du langage. M. Greimas dit très bien : « Il y a peut-être un mystère du langage, et c’est une question pour la philosophie, il n’y a pas de mystère dans le langage ». Je crois que nous aussi nous pouvons dire cela : il n’y a pas de mystère dans le langage : le symbolisme le plus poétique, le plus « sacré », opère avec les mêmes variables sémiques que le mot le plus banal du dictionnaire. Mais il y a un mystère du langage : à savoir que le langage dit, dit quelque chose, dit quelque chose de l’être. S’il y a une énigme du symbolisme, elle réside tout entière au plan de manifestation, où l’équivocité de l’être vient se dire dans celle du discours.
La tâche de la philosophie, dès lors, n’est-elle pas de rouvrir sans cesse vers l’être dit ce discours que, par nécessité de méthode, la linguistique ne cesse de refermer sur l’univers clos des signes et sur le jeu purement interne de leurs relations mutuelles ?
« La Symbolique du mal » in Philosophie de la volonté 2. Finitude et culpabilité (1960) ; rééd., Paris, Le Seuil, « Points Essais », 2009.
Stephen Ullmann, Principles of Semantics, Londres, Blackwell, 1951.
Robert Godel, Les Sources manuscrites du « Cours de linguistique générale » de F. de Saussure, Genève, Droz, 1957.
Cité par Ullmann, Principles of Semantics, op. cit., p. 117.
Roman Jakobson, Essais de linguistique générale. I. Les Fondations du langage, Paris, Minuit, 1963.
Ibid., p. 42.
Algirdas J. Greimas, Sémantique structurale, Paris, Larousse, 1966.