Sixtine
Chrétien pour chrétien, mieux vaut l'original que la copie criminelle. Voici le vieux Jean-Paul II, le 11 décembre, clignant des yeux sous les couleurs rénovées de la chapelle Sixtine, à Rome. Le Jugement dernier de Michel-Ange et les fresques de Botticelli flamboient. La chaîne de télé japonaise Nippon Television Network (NTN) a dépensé douze millions de dollars pour financer ce travail de restauration. Quatre siècles de fumées de cierges, noircissant les voûtes, s'évaporent. C'est la marée noire à l'envers. Ça vaut bien une messe. Voilà, elle est dite.
« Le pape ? Combien de divisions ? » demandait Staline, qui aurait été ahuri d'apprendre qu'il y avait brusquement un pape polonais. Le pacte hitléro-stalinien débouchant sur un jubilé : quel raccourci sanglant, si on y pense. Pour fêter tout cela, rien de mieux que d'écouter l'éblouissante Cecilia Bartoli dans son Vivaldi Album. Personne ne savait plus qui était Vivaldi en 1940. Les résurrections existent, elles passent par la musique, les mots, les voix.
26/12/1999