La planète Bush

C'est lui le maître de la pollution du monde. Non, il ne réduira pas l'effet de serre, non, il ne protégera pas vos poumons, vos rivages, vos forêts, vos sables. La vie des humains futurs, le cow-boy s'en fout, comme le raide Poutine se fout de la liberté de la presse. Que lui opposer, au cow-boy ? Des manifestants courageux, vite matraqués par la police ? Les Chinois ? Ils ont fait un effort, ceux-là, en exigeant des excuses pour une histoire d'avion-espion entré sur leur territoire. Excuses ? Ou simples regrets ? On a suivi le match. Finalement, simples regrets, les Chinois ont perdu la face. Bush s'est même payé le luxe d'assurer qu'il priait chrétiennement pour le pilote mort et pour sa famille. Rapatriement des aviateurs américains, émotion locale. Il ne reste plus aux bureaucrates de Pékin qu'à augmenter le nombre de condamnations à mort et à procéder à des mises en scène terrorisantes d'exécutions. Regardez ces flics-femmes glaciales en gants blancs poussant la tête d'un condamné pour corruption vers sa balle dans la nuque. La mort spectaculaire se porte comme un charme, aux États-Unis, en Chine, un peu partout. Et qui s'émeut des grévistes de la faim turcs qui s'éteignent dans d'atroces souffrances ? Pas grand monde. Les contrats sont les contrats. Faut-il plaindre Milosevic, passé de la puissance à la déchéance ? Les Serbes, après l'avoir adoré, se réjouissent, paraît-il, de son humiliation. Rien de bien nouveau sous le soleil gris de l'insensibilité humaine. Et encore Milosevic n'a pas à se plaindre : Mussolini a eu un sort plus sanglant.

29/04/2001