Meurtres

La pratique israélienne des « meurtres ciblés » (avec leurs dégâts collatéraux) a beau être plus que discutable, rien à voir avec les attentats-suicides, comme celui de Jérusalem. On éprouve l'horreur, on a ensuite envie de comprendre un délire. Les kamikazes, dont les photos et les vidéos sont largement distribuées, sont considérés comme des martyrs, des saints. Leur préparation est d'ailleurs liturgique. Leurs corps sont oints et parfumés, on leur donne de nouveaux vêtements, leur mariage avec la mort regorge de symboles sexuels. On leur promet qu'aussitôt après l'explosion et leur propre liquéfaction, ils iront dans un jardin de délices où soixante-dix vierges sont prêtes à les servir. Un kamikaze rescapé s'est retrouvé dans un hôpital entouré d'infirmières et leur a demandé s'il était bien au paradis. L'anecdote ne dit pas si les infirmières présentes ont aussitôt précisé qu'elles n'étaient plus vierges depuis longtemps. Un autre rescapé avait pris la précaution de s'entourer le sexe de bandelettes pour qu'il puisse être opérationnel dès son arrivée en orgie.

On sourit, on a tort. Le devenir-kamikaze est en train de devenir une mode dans les milieux les plus divers, et même, paraît-il, chez des hommes mariés (détail savoureux). La folie a de beaux jours devant elle. Par tempérament, je déteste la violence, d'où qu'elle vienne. Mais là, on est dans une autre dimension, terrible, en pleine convulsion droguée.

26/08/2001