Porno
Il est vrai qu'on ne sait plus à qui se fier. Qu'il faille protéger les adolescents contre la pornographie à la télévision, soit. En revanche, qu'un journal sérieux comme Le Monde ose publier une nouvelle comme celle d'Emmanuel Carrère, là, on reste pantois. Qu'en pense Mme Carrère d'Encausse, la mère de l'auteur, et l'Académie française ? Que fait la police de proximité ?
La scène se passe dans un train, jugez par vous-même : « La femme referme la porte, tire le verrou. Les toilettes sont un peu crades, habituellement elle a horreur de ça, mais ce soir, vraiment, elle s'en fout […]. Elle retire sa culotte trempée, elle soulève une jambe de manière à poser un pied sur le rebord du lavabo, d'une main elle se tient à l'espèce de poignée qui permet de rester en équilibre et de l'autre elle commence à se caresser la chatte […]. Elle met tout de suite deux doigts, elle les enfonce, c'est complètement inondé et ça l'inonde encore plus de regarder dans le miroir sa main qui empoigne sa chatte et ses doigts qui fourragent. Peut-être qu'elle s'y prend différemment, qu'elle va directement au clitoris, chaque femme a sa technique propre pour se branler », etc.
Le lecteur, ou la lectrice, n'arrive pas à croire que Le Monde a imprimé ces inondations, cette manière malade de « fourrager » dans une « chatte » ? Eh bien, si. N'étant pas spécialiste de ces questions, j'ai demandé à Catherine Millet ce qu'elle en pensait. Réponse : laborieux effort d'un débutant masculin. En revanche, m'a-t-elle avoué, l'extrait précédent d'Alexandre Dumas l'a troublée. Comme quoi « fourrager » peut être à côté de la plaque.
28/07/2002