La Coupole à Moscou

À son tour, Maurice Druon a rencontré Vladimir Poutine. Son récit vaut le détour : « Celui que l'on dit l'impassible Poutine voue à ses chevaux une affection joyeuse. Il aime à poser ses lèvres sur leur nez, et son préféré lui répond en lui baisant la joue avec une insistante tendresse, comme j'ai vu peu de chevaux le faire. Le cavalier est par nature quelqu'un qui voit l'horizon d'un peu plus haut, qui doit être toujours en éveil, et toujours prêt à donner l'impulsion. Tel est l'homme que Paris va accueillir le mois prochain en visite d'État. Il se rendra pendant son séjour à l'Institut de France, renouant avec une tradition qui remonte à la visite que fit Pierre le Grand à l'Académie française, suivi de Paul Ier et Nicolas II. Ce geste a une signification symbolique. » Ce Poutine, voyez-vous, n'est pas un mauvais cheval. Les morts de Grozny doivent en convenir. Osera-t-on espérer ici, de la part du trotskiste d'Ormesson, une légère réserve ? On ne sait quel sursaut aristocratique ? Du goût ?

23/01/2003