Cabales
J'apprends, de temps en temps, ici ou là, que je suis creux, bavard, envahissant, omniprésent, croyant tout savoir sur tout, nul, calamiteux, vieux, mourant, ridicule. Ça s'apaise un peu, et puis ça reprend. Il faut s'y faire. Et relire Voltaire :
« Le plus grand malheur d'un homme de lettres n'est peut-être pas d'être l'objet de la jalousie de ses confrères, la victime de la cabale, le mépris des puissants du monde ; c'est d'être jugé par des sots. Les sots vont loin quelquefois, surtout quand le fanatisme se joint à l'ineptie, et à l'ineptie l'esprit de vengeance. Le grand malheur encore d'un homme de lettres est ordinairement de ne tenir à rien. Un bourgeois achète un petit office, et le voilà soutenu par ses confrères. Si on lui fait une injustice, il trouve aussitôt des défenseurs. L'homme de lettres est sans secours ; il ressemble aux poissons volants : s'il s'élève un peu, les oiseaux le dévorent ; s'il plonge, les poissons le mangent. »
23/02/2003