Familles
Rassurons-nous : la France d'en bas n'est pas celle des bas-fonds évoqués dans la sinistre affaire de Toulouse. Soirées sadomasochistes dans un château, notables en folie en plein palais de justice, personnalités éclaboussées défendant leur honneur, prostituées étranglées et « cimentées » au fond d'un lac, tueur en série fournissant les victimes, voilà un effet brutal de décentralisation, une vraie fissure sociale dont le colmatage ne saurait attendre. Vous ajoutez par-dessus les manifestations et les grèves, le malaise social généralisé, il est temps de réagir et de redonner aux habitants de ce beau pays des valeurs.
En voici une proposée par un magazine : « Les familles d'influence, cinquante tribus qui font la France. » La liste est éloquente : les Servan-Schreiber, les Karmitz, les Poivre d'Arvor, les Duhamel, les Bredin, les Todd, les Laffont, les Gallimard, les Veil, les Nora, les Touraine, les Rheims, les Dolto, les Miller, les Jacob, les Lyon-Caen, les Domenach, les Jospin, les Sitruk-Ouaki, les Kahn, les Birkin, les Delerm, les Huppert, les Rykiel, les Brook, les Chedid, les Hantaï, les de Caunes, les Casadesus, les Depardieu, les Hallyday, les Debré, les Jeanneney, les Delors, les Giscard, les Mitterrand (à l'ombre d'une jeune fille), les Esmenard, les Leclerc (tel père, tel fils), les Riboud, les Dumas, les Mulliez, les Amaury, les Bouygues, les Seydoux, les Peugeot (la force tranquille), les Arnault, les Rothschild, les Wendel, les Lagardère, les Pinault, les Dassault (rafale de pouvoir), les Baylet, les Michelin, les Taittinger, les Escudé, les Yachvili, les Djorkaeff (le foot dans le sang).
Je pense avoir été exhaustif, j'en oublie peut-être. Vous me dites que, dans ce déluge familial, vous ne savez plus où vous mettre ? Vous n'avez qu'à aller marcher dans les rues. Quand vous serez essoufflé, rentrez chez vous, regardez la télé, elle vous donnera de vos nouvelles.
01/06/2003