Le lac de Noé
Je n'invente rien, c'est le nom d'une maison de Mauzac, à une trentaine de kilomètres au sud de Toulouse. Des journalistes sont allés voir cette grosse bâtisse isolée, mais le procureur de la République a promptement démenti leurs informations. Elles venaient pourtant, paraît-il, d'une source proche de l'enquête (comme on dit pudiquement).
Là encore ça s'écrit tout seul. Une tourelle dénommée « la chapelle », où se seraient déroulées des tortures. Des filles attachées à des anneaux fixés au mur pour y subir des sévices. Des mineurs de douze ou treize ans. Dans le parc de la propriété, des cygnes, un âne et un bouc. Des moquettes couvertes de sang séché. Des draps ensanglantés apportés à un hôtel local pour y être lavés. Des « messes rouges » avec sacrifices d'animaux. Des nuits illuminées avec cris et musique baroque (on aimerait savoir laquelle). Des corps de prostituées jetés dans un lac remué, depuis, sans raison apparente par des pelleteuses. Un ancien propriétaire de soixante-seize ans, mort récemment d'un traumatisme cérébral avec plaie au crâne du côté droit. Sa dépouille devrait être exhumée du cimetière de Noé pour autopsie. L'arche de Noé moderne est quand même très au-delà des poussifs romans policiers d'époque. Mais puisque le procureur a démenti, vous ne savez rien, circulez, l'affaire est dans le lac.
29/06/2003