Sarko
Fabius se balade, Strauss-Kahn danse, Hollande fait ce qu'il peut, Arlette a séduit Besancenot, heureusement nous avons Sarko. Pas Wilko, mais Sarko. Il monte, il descend, il revient, il est partout, il se faufile, il accélère, il marque. C'est du Bonaparte en action, les Corses devraient s'en apercevoir. Va-t-il trop vite ? Pas sûr, puisque tout va de plus en plus vite, et que, comme l'a dit quelqu'un, le temps est sorti de ses gonds.
Se faire élire Président sans être Président n'est pas une si mauvaise idée. Premier Consul, plutôt, à la hussarde. Le Pen le traite d'« écureuil dans sa cage » ? Ça a l'air de le peiner un peu, et pendant cinq secondes il a l'air d'un pauvre écureuil. Face à la bouffissure éructante de Le Pen, ça rassure. On le prend dans ses bras, Sarko, les femmes surtout. Certes, elles préféreraient qu'il soit plus grand, plus enveloppé, plus confortable, mais enfin l'autre pèse dix tonnes, discours compris.
Ah, voilà maintenant une autre star, superstar : Tariq Ramadan (quel nom prédestiné). Ramadan est beau, fin, rusé, mondain, très cinéma des années 1920, il doit faire un malheur dans les boudoirs de Genève. Est-il pour la lapidation des femmes ? Pas vraiment, ou alors avec de petits cailloux. Pour ou contre le voile ? C'est selon, le Coran n'en fait pas une obligation mais une prescription (à vous de comprendre la différence). Ce Ramadan est troublant, inquiétant, Mme Verdurin l'a invité l'autre soir à dîner, il faut savoir vivre avec son temps : Ramadan s'est montré modéré, sincère, beaucoup plus doux et drôle que prévu, beaucoup plus spirituel que Mgr Lustiger, par exemple. Il paraît que les jeunes musulmanes en sont folles. L'idéal, en somme, ce serait Sarko avec le physique de Ramadan. Une pincée de Le Pen ? Peut-être, il ne faut mécontenter personne.
Reste un hic : Sarko échappera-t-il à la haine de Bernadette ? Il ne fait pas très clocher, Sarko, attention à la sortie des messes du dimanche (avec foulard, ne l'oublions pas).
30/11/2003