Mitterrand
En 1994, deux ans avant sa mort, François Mitterrand est à Samarcande, sur les traces de Tamerlan. Un témoin raconte : « Nous sommes descendus dans la crypte du Gour Émir, le mausolée de Tamerlan et d'autres comme son petit-petit-fils Oulough Begh. J'ai commenté les épitaphes. En particulier celle d'Oulough Begh, tué par son propre fils. Et, là, Mitterrand a écouté de bout en bout. Quand je lui ai parlé de la femme qui fait l'amour avec un chien jaune, j'ai senti que je retenais son attention. Ce fut le seul endroit où il a posé beaucoup de questions. Il y avait l'atmosphère de cette crypte, avec les tombeaux au-dessus de nos têtes. On sentait son intérêt pour les pierres, c'était un homme de terroir. En 1981, il y avait eu la crypte du Panthéon et là, il y avait celle de Tamerlan, un homme qui, comme lui, avait été attaché à sa postérité. »
Chacun ses grottes, chacun ses cryptes. On aimerait en savoir davantage sur cette femme, sentinelle de l'invisible, qui fait l'amour avec un chien jaune. Et ce qu'en pensait, en réalité, le président de la République. Plutôt que de sentinelle, ne faudrait-il pas parler plutôt ici de « douanière du coït », voire d'« ombilic des limbes » ?
22/08/2004