Otages
Silvio Berlusconi est un homme heureux. En récupérant ses deux jeunes femmes italiennes pour un million de dollars (au moins), il montre ses talents de vrai commerçant gouvernant. Il avait d'ailleurs l'air d'un caissier d'hypermarché satisfait de sa transaction, et à juste titre. L'Italie nous étonnera toujours. Elle vient d'absoudre Andreotti de tout contact douteux (Andreotti, cet homme de l'ombre virtuose, surnommé très justement « Belzébuth ») et de libérer Giovanni Brusca, dit « le boucher de la Mafia », un sympathique assassin couvert de sang (dont celui du juge Falcone).
Brusca est un professionnel du crime, mais il est « repenti ». Ce qui veut dire qu'il a balancé (jusqu'où ?) un certain nombre de ses collègues. Il est gros, horrible à voir, il sera tué en temps utile, mais on apprécie la manœuvre de la justice italienne, laquelle se félicite que Raffarin ait signé la demande d'extradition de Cesare Battisti. Battisti crie son innocence, il est donc coupable et doit purger sa peine de prison à vie. La différence entre Brusca et Battisti ? Battisti semble avoir eu des convictions et n'être pas « repenti ». C'est un grand tort. Il faut que tout le monde se repente.
Raffarin nous dit qu'il a signé l'extradition « d'une main ferme ». Dommage que la main soit moins ferme lorsqu'il s'agit des otages français toujours détenus. Avez-vous apprécié la farce du député Julia ? Où est passé l'argent ? Pourquoi ne pas demander à Berlusconi de s'occuper de l'affaire ?
31/10/2004