Lectures

Ne manquez pas le nouveau livre de Frédéric Pajak, Mélancolie118. Pajak dessine, il écrit, ses dessins parlent de façon fantastique, ses mots font voir. C'est une autobiographie dédoublée, avec ses drames, ses morts, ses voyages, ses rêves. Aucune concession. C'est très noir, magnifiquement enfantin, désespéré et plein d'espoir. En voilà un, et c'est très beau, pour qui la vie est une grande aventure sérieuse.

Même impression avec un récit de Jean-Marie Planes, Reste avec nous car le soir tombe119. S'intéresser aujourd'hui à la résurrection du Christ, au tombeau vide, aux apparitions, comme celle dite des pèlerins d'Emmaüs, prend l'air d'un défi provocant et calme à l'air du temps. Planes dit son expérience personnelle, il passe par la peinture, mais surtout par l'émotion. Plus à contre-courant, tu meurs. Plus à contre-courant, tu vis.

Enfin, il n'y a pas que des humoristes à l'Académie française, il y a aussi un divin Chinois : François Cheng. Son nouveau livre, Toute beauté est singulière120, étudie « les peintres chinois de la Voie excentrique », c'est-à-dire les plus audacieux, les moins académiques, les plus intérieurement inspirés. Je pourrais vous parler longuement de Huang Shen, ce génie du XVIIIe siècle, et seulement de son Approche de la pluie, une encre sur papier, aujourd'hui au musée du palais de Pékin. François Cheng, depuis des années, accumule merveille sur merveille. C'est un extraordinaire passeur.

31/10/2004