Italie
Le Parlement européen trouve que la loi italienne sur la contumace ne correspond pas au droit. Petite chance pour Battisti, donc, qui continue, à travers ses nouveaux avocats, à proclamer son innocence. Pendant ce temps, une juge milanaise requiert huit ans de prison contre Berlusconi pour corruption de magistrats. Il est peu probable que Battisti, en cavale, ait les moyens financiers de corrompre les magistrats ou les députés italiens (sans parler des journalistes). Quelle idée, aussi, d'avoir joué au gauchiste de choc, au lieu de suivre la voie de la bonne et tranquille réussite mafieuse.
Le nouveau responsable des affaires étrangères italiennes, lui, n'est autre que Gianfranco Fini, ex-membre du parti fasciste italien, le MSI. Mais voilà : Fini s'est repenti, il a monté peu à peu les marches de l'ascension démocratique, on l'a vu s'incliner à Jérusalem et dénoncer les lois raciales de Mussolini, le voici maintenant en lévitation rapide. Plaira-t-il à Condi ? Ce n'est pas impossible. Là-haut, tout n'est qu'ordre et sécurité, secret, foi, dévouement, service. Pas la moindre douceur. Pas de dolcezza. « Mon enfant, ma sœur, songe à la douceur… » Ce genre de vers pervers doit être éradiqué de la planète. Baudelaire ? Pour quoi faire ? La lutte contre le terrorisme, au risque de terroriser tout le monde, est notre seule loi. Le temps manque pour s'occuper d'autre chose.
28/11/2004