Retombée
De l'assassinat considéré comme un des beaux-arts, nous retombons, hélas, dans l'actualité grimaçante. C'est la vidéo tragique de la pauvre Florence Aubenas, grise et terrorisée, en contradiction flagrante avec ses photos souriantes dans la liberté. C'est la pauvre Giuliana Sgrena dont la vie a tenu à un fil grâce au sacrifice de l'agent secret Nicola Calipari la couvrant de son corps sous les tirs américains. C'est le procès d'Angers, celui du plus vaste réseau de pédophilie et d'inceste jamais mis au jour en France : quarante-cinq victimes, soixante-six accusés dont vingt-sept femmes (détail piquant : le président du tribunal s'appelle Maréchal). C'est Hariri explosé à Beyrouth, et les femmes turques tabassées dans une manifestation par la police.
Côté confortable et comique, on a le livre de Mazarine Pingeot, Bouche cousue135, où il est question de papa, de maman, et où papa (Mitterrand) ne dit jamais rien d'intéressant, pendant qu'on ne perçoit pas très bien la vraie personnalité de maman. Qu'importe, puisque c'est écrit par une future maman. On peut laisser planer sur tout cela la bénédiction de plus en plus spectrale du pape. J'allais oublier le scandale de l'amiante qui mériterait d'inspirer un petit livre terrible : L'Amiante. Malheureusement, Marguerite Duras n'est plus là.
27/03/2005