Darfour
Voici ce qu'a observé, au Darfour, un observateur de l'Union africaine : « En décembre, on nous a amenés à deux ou trois kilomètres à l'extérieur du village d'Adwa, dans un champ de cinquante mètres de côté, où l'on ne pouvait marcher sans piétiner des ossements humains. Nous n'avions pas la moindre idée du nombre de personnes tuées là. Les animaux les avaient déchiquetées pendant des semaines et il ne restait plus désormais que des os partout où on allait. Lorsque nous sortions en patrouille, nous pouvions voir des villages totalement brûlés et des centaines de cadavres. Nous avons interviewé des femmes qui avaient été violées, parfois par plusieurs soldats. Nous avons pu voir des preuves de torture, lorsque nous trouvions les corps. Souvent, lorsqu'un village est attaqué, les gens courent se réfugier dans la brousse, mais ils sont poursuivis et tués par les assaillants. Lorsqu'ils rattrapent un homme qui tente de se cacher, ils le castrent et parfois le laissent mourir d'hémorragie. On peut dire qu'il y a eu des exécutions sommaires parce que l'on trouve des gens qui ont été abattus d'un coup de pistolet dans la nuque. Et quand ils brûlent des villages, si des gens se cachent dans leur hutte, les soldats ferment les portes et les brûlent aussi. »
30/04/2005