Requinquennage
Et voici le 14-Juillet, avec un Chirac requinqué, à l'aise, pas du tout (dit-il) sur la défensive. Un Chirac heureux d'être là, toujours là, encore là, balayant du revers de la main le référendum, Singapour, les sondages, comme autant de miasmes, de broutilles, de malentendus. Un Chirac olympien, olympique, sûr de lui et dominateur, lancé dans l'action. Vous serez là l'année prochaine ? Eh oui. Et l'année d'après ? Vous le saurez quand le moment sera venu. C'est-à-dire ? Au moment opportun.
Chirac n'est pas du tout le faible Louis XVI occupé à trafiquer des serrures à Versailles, comme semble le croire, de façon pressée, Nicolas Robespierre ou Bonaparte Sarkozy. C'est bel et bien Louis XIV : « L'État, c'est moi. » Mais après vous ? Moi. Et après ? Moi encore. Villepin vous tire vers le haut ? C'est son rôle. Sarkozy vous énerve ? Mais non, il est parfait dans le film. Et que devient Raffarin ? Qui ça ? Bernadette n'est pas Marie-Antoinette ? Ah, pas du tout, pas la moindre affaire de collier à l'horizon, ce sera difficile de lui couper la tête.
Pas de doute, la République monarchique fonctionne, et la France gronde, peut-être, mais rien n'annonce 1789. Si c'était le cas, la Terreur y mettrait bon ordre. Côté sexy, ça laisse à désirer, mais que veut le peuple ? Travail, stabilité, sécurité. Notre nouvelle partenaire allemande, Angela Merkel, que Sarkozy embrasse avec fougue, n'est certes pas le canon de l'été, mais son sérieux de l'Est, très fille de pasteur, nous changera du jovial buveur de bière Schröder. Laurence Parisot, Angela Merkel, voilà la nouvelle équipe de l'Économie, c'est-à-dire de la vie tout court.
31/07/2005