Faulkner
Pour entrer vraiment à l'intérieur d'un cyclone, il faut la littérature. Il est quand même étrange que William Faulkner ait publié Si je t'oublie, Jérusalem149 – intitulé pendant trop longtemps Les Palmiers sauvages – en 1939. Son personnage est ici emporté par une crue gigantesque du Mississippi :
« Il continuait à pagayer bien que le canot eût complètement cessé d'avancer et qu'il parût suspendu dans l'espace, tandis que la pagaie continuait à plonger pousser et ressortir pour plonger à nouveau. À présent le canot n'était plus entouré d'espace et il se trouva soudain au centre d'un fouillis d'épaves en fuite – planches, baraques, corps d'animaux noyés et néanmoins grotesques, arbres entiers bondissant et plongeant comme des dauphins, au-dessus desquels il paraissait planer en une indécision impondérable et aérienne, tel un oiseau au-dessus d'un paysage fuyant qui ne sait où se poser ni même s'il doit se poser. »
25/09/2005