Mélancolie

C'est une déferlante : la mélancolie est partout, livres, expositions, commentaires, photos, articles. De l'Antiquité à nos jours, avec point culminant, Vienne, la mélancolie est notre destin, notre fatalité, notre humeur noire et figée. Ce n'est plus la grippe aviaire, mais la grippe psychique, quelque chose comme une marée occulte dans la dépression de base. Éros est vaincu, Thanatos triomphe. Même l'humour noir de Dada est récupéré dans le grand tombeau du musée. N'espérez plus contempler tranquillement une Vénus nue de Titien, une fête de Fragonard. Egon Schiele ou Klimt ont pris le dessus, vous irez au décharné, au fardé, au précieux misérabiliste, à l'hallucination mortifère. La chair est triste, hélas, l'érotisme est malade, nous sommes laids, souffrants, promis à la mort. Catastrophe dehors, catastrophe dedans. Vous dites Mozart ? Mais non, Wagner.

30/10/2005