L'abbé
Heureusement que l'abbé Pierre, l'homme le plus vénéré des Français, est là, penché sur nos âmes. Il vient enfin de l'avouer, dans une bouleversante confession qui a ému le pays entier : oui, il a commis le péché de chair, oui, il a goûté à la sexualité qui est bien, paraît-il, la seule chose qui nous intéresse. Oh, n'allez pas croire que ce saint homme ait eu (comme autrefois le bienheureux Charles de Foucauld) une jeunesse libertine ou dépravée, ce n'est pas son genre. Mais enfin, il comprend ces choses, elles lui parlent, il est libéral dans ce domaine, donc bien peu papiste, ce qui lui vaut l'admiration complice de tous. D'autant plus que son expérience, dans ce sport dangereux, semble avoir été décevante. La chair est triste, hélas, et l'abbé n'a pas lu beaucoup de livres. Il est dans l'authenticité, lui, et le vice rend hommage à sa vertu. On sent qu'il sera indulgent sur les écarts de conduite, l'homosexualité, et même l'homoparentalité, mais n'attendez pas de lui qu'il justifie la polygamie africaine. L'abbé Pierre est notre pasteur, notre Père blanc, notre grand-père et notre grand-mère. Le laïcard le plus fanatique s'incline devant son béret célèbre.
27/11/2005