Ségo

Le mieux, au point où on en est, serait une candidature de progrès bicéphale. Voilà la vraie rupture paritaire, un aigle à deux têtes et quatre pattes, l'androgynat parfait. Donc : Royal et Hollande. Tantôt à droite, tantôt à gauche, l'union nationale, avec débordements de mariages gays. Pour l'instant, Ségo est une frégate chinoise, ou plutôt un sous-marin avec Hollande en sous-main. Ses atouts : une enfance malheureuse dans une famille catholique de huit enfants, un père colonel très réactionnaire, une fierté et une ténacité à toute épreuve, une morale d'acier. On la soupçonne de vouloir militariser la lutte contre la délinquance ? D'avoir ainsi un retour de refoulé au père ? Elle tient bon : « Alors, quoi, le mot discipline serait un mot de droite ? » Et aussi : « Depuis quand l'uniforme des militaires, des gendarmes et des pompiers ne serait pas socialiste ? » C'est vrai, ça, et honte à ceux qui ont crié autrefois, sous les coups de matraque, « CRS-SS ! ». Un colonel socialiste n'a rien à voir avec un colonel d'extrême droite. Un policier socialiste se remarque aussitôt, malgré l'uniforme, et inspire une confiance qu'un gendarme du Front national serait incapable d'incarner. N'importe quel dissident de l'ex-URSS vous dira qu'un gardien socialiste était doux, modéré, ouvert, humaniste, cultivé. La discipline, vous dis-je, la discipline. Une bonne équipe est une équipe disciplinée.

25/06/2006