Exécutions

On a beaucoup coupé de têtes en France jusqu'à l'abolition (enfin) de la peine de mort. Dans ce genre de sport, vous avez la pendaison, la fusillade, la balle dans la nuque, l'égorgement, la chaise électrique (dépassée) et, enfin, l'injection létale aux États-Unis. Mais voilà, il y a, paraît-il, un problème technique, au point que la Californie et la Floride viennent de suspendre, pour un temps, leurs exécutions. En principe, les produits chimiques doivent conduire le cobaye humain à une mort rapide et sans douleur, sauf qu'un condamné, récemment, a mis trente-quatre minutes à mourir devant des témoins un peu gênés de le voir se contorsionner et essayer de parler. Un autre, dans l'Ohio, a mis quatre-vingt-dix minutes pour claquer, et les témoins, horrifiés, l'ont entendu hurler : « Ça ne marche pas. » Propos sérieusement rapportés par le New York Times : « La question qui est au cœur du débat est de savoir si on privilégie le confort des condamnés ou celui des témoins qui les voient mourir. » Une heure et demie de spectacle, c'est en effet assez long. Mais pourquoi ne pas vendre aux États-Unis (cinquante-trois exécutions cette année) des modèles neufs de guillotine ? « Une légère fraîcheur dans le cou, et c'est tout », disait notre génial inventeur français. Là, vous me direz que le spectateur américain a horreur du sang concret, que la tête fait du bruit en tombant, et qu'enfin le spectacle est trop court. Réaction puritaine, sans doute.

31/12/2006