Marcel Duchamp
Par les temps hyperconformistes qui courent, il ne serait pas mauvais que vous fassiez une petite cure d'anarchisme. Une biographie épatante s'y prête : Marcel Duchamp, par Judith Housez180, première biographie de Duchamp en français, par une jeune femme de trente-six ans, très enlevée. Vous apprendrez bien des choses sur ce génie normand qui, à vingt-cinq ans, a tout compris du puritanisme américain, en 1913, à New York, devant le scandale provoqué par son tableau cubiste Nu descendant un escalier. Ce joueur d'échecs très beau, très aventureux et couvert de femmes, va affoler l'art moderne par ses provocations, sa réserve, son silence, sa solitude obstinée, son abstention, ses fameux ready-mades (un urinoir signé, un peu de moustache et de barbe à la Joconde avec l'inscription célèbre « L.H.O.O.Q. »). Distance, élégance, intelligence, humour, ironie, secret : tout un art de vivre. Il dit des choses comme ça, Duchamp : « Mon capital est du temps, pas de l'argent. » Ou bien : « J'aime mieux respirer que travailler. » Ou bien : « Je n'ai jamais fait de distinction entre mes gestes de tous les jours et mes gestes du dimanche. » Ou encore : « Je veux être seul le plus possible. […] Mon avis est que ce que fait chacun est bien, et je refuse de me battre pour telle ou telle opinion ou son contraire. […] Ne voyez pas de pessimisme dans mes décisions : elles ne sont qu'une voie vers la béatitude. »
31/12/2006