Petite planète
C'est une astronaute de la Nasa américaine, elle est très belle, et elle s'appelle Lisa Novak. L'été dernier, elle a passé douze jours en mission à bord de la station spatiale internationale. C'est une excellente professionnelle de l'espace, sang-froid, réflexes, calculs immédiats, une sorte de surfemme, donc, comme seule la science peut la souhaiter dans les siècles des siècles. L'ennui, c'est qu'elle a voulu enlever et tuer la femme qui avait une liaison avec l'homme dont elle était amoureuse, le pilote d'un autre vol de la navette Discovery. Voilà un roman d'aujourd'hui, le meilleur. À quoi pense une femme jalouse en tournant autour de la planète ? À sa rivale, et à la technique nécessaire pour l'éliminer. C'est ainsi que Lisa a eu la présence d'esprit de porter des couches pour faire mille cinq cents kilomètres en voiture sans avoir à perdre de temps en arrêt pipi. On a même retrouvé la liste méticuleuse de ce qu'elle ne devait pas oublier : imperméable, perruque, maquillage, sac-poubelle, couteau. Elle avait aussi un pistolet à air comprimé chargé, et un plan des environs du domicile de la jeune femme à abattre. Arrêtée avant d'avoir pu agir, elle a déclaré, dans un style purement américain, qu'elle avait, avec son pilote, « un lien qui était plus qu'une relation de travail et moins qu'une relation romantique ». S'il s'était agi d'une « relation romantique », où en serions-nous ? Commentaire du directeur du Johnson Space Center à propos de ses astronautes : « Comme tout le monde, ils sont humains. » Il paraît pourtant que le Centre va revoir les modalités d'évaluation psychologique des candidats planétaires. Je suis curieux d'en connaître les résultats.
25/02/2007