André Breton
Je vous ai déjà recommandé de lire l'excellente biographie de Marcel Duchamp par Judith Housez181. Et en voici une autre, bien documentée, de Bernard Marcadé182. Vive Duchamp, nom de Dieu, qui a osé faire écrire sur sa tombe : « D'ailleurs ce sont toujours les autres qui meurent. » Après son incinération, on a retrouvé dans l'urne ses clés qui n'avaient pas fondu. On les a laissées là, c'est juste. Un conseil de Duchamp aux vrais artistes en tous genres ? « Prenez le maquis, ne laissez croire à personne que vous êtes en train de travailler. » Et puis, cet émouvant hommage à Breton, en 1966 : « Je n'ai pas connu d'homme qui ait une plus grande capacité d'amour, un plus grand pouvoir d'aimer la grandeur de la vie. On ne comprend rien à ses haines si on ne sait pas qu'il s'agissait pour lui de protéger la qualité même de son amour de la vie, du merveilleux de la vie. Breton aimait comme un cœur bat. Il était l'amant de l'amour dans un monde qui croit à la prostitution. C'est là son signe. »
J'ouvre le premier Manifeste du surréalisme, et je lis : « Le seul mot de liberté est tout ce qui m'exalte encore. Je le crois propre à entretenir, indéfiniment, le vieux fanatisme humain. Il répond sans doute à ma seule aspiration légitime. Parmi tant de disgrâces dont nous héritons, il faut bien reconnaître que la plus grande liberté d'esprit nous est laissée. À nous de ne pas en mésuser gravement. »
25/02/2007