Missions

L'ambition du président Sarkozy semble immense : il remet les pendules à zéro, il revient à 1958, il refonde la République, la cinquième bis, ou la sixième, c'est lui. La « valeur travail » m'inquiète un peu, mais après tout ce n'est pas moi qui ai écrit le blasphème suprême « Ne travaillez jamais ! » sur les murs de Paris. L'heure est donc à l'effort, au mérite, au résultat, à la modestie. Le nouveau gouvernement va faire des merveilles. Et moi, dans tout ça ? Il me semble que je peux demander à Juppé, au nom de Bordeaux, une mission spéciale, par exemple la valorisation poétique de l'Aquitaine et de sa nature enchantée. À moins que Kouchner accepte de me loger, de temps en temps, dans le consulat de France à Venise, d'où j'enverrai des notes écologiques soignées. Si jamais j'ai des problèmes de logement, je compte sur Christine Boutin, fervente catholique, pour m'attribuer une tente moderne de SDF dans les jardins de l'archevêché. Tout est possible, que diable. J'aime beaucoup l'expression « développement durable », dont je me sens d'ailleurs la vivante incarnation. Au Japon, je serais déjà considéré comme « trésor national ». Ici, ça tarde un peu, mais gardons confiance. Je sens maintenant que vous me trouvez trop narcissique et égoïste, mais qui ne l'est pas ?

27/05/2007