La France violette
Regardez une carte de France après les élections législatives : beaucoup de bleu (moins que prévu), pas mal de rose, mais comme le bleu et le rose ont de plus en plus tendance à se conjuguer, vous êtes dans le violet. Quelqu'un de droite vous dira sans doute que le bleu s'ouvre trop au rose, quelqu'un de gauche ajoutera que le rose s'est trop entaché de bleu. En réalité, vous avez le bleu sombre pompé au Front national, le bleu clair traditionnel, le rose rosé habituel, le rose tirant sur le rouge, mais sans excès. L'Assemblée nationale n'est donc pas du tout « bleu horizon », mais violette, puisque le bleu, très habilement, a capté du rose, et que le rose était depuis longtemps de plus en plus infiltré de bleu. Moralité : le drapeau tricolore, alternativement agité par les deux partis en campagne, ne peut plus être le symbole de la nation en cours de mondialisation. Le bleu-blanc-rouge, avalant difficilement le bleu à étoiles européen, doit laisser la place à un drapeau violet de belle apparence. Comme, sous toutes les dénégations, la droite passe à gauche et la gauche à droite, la France, violée en douceur, est donc violette, et il s'agit d'un événement majeur.
24/06/2007