Sarkozius II

Balladurus rêvait, Chiracus et Villepinus ne pensaient qu'à se maintenir, Ségolénia ne voyait que sa propre étoile, Sarkozius, lui, travaille. Son réseau d'informations force, aujourd'hui encore, l'admiration des spécialistes. Ses adversaires, d'ailleurs prudents, l'accusent de pratiquer une politique du « coup d'éclat permanent ». Coup d'éclat, c'est bien la moindre des choses dans l'ère spectaculaire. Le coup d'État, désormais, est publicitaire, et ceux qui s'en plaignent, en voulant restaurer le sérieux d'autrefois, ne comprennent rien au phénomène. Quelle naïveté ! Sarkozius sait tout, sonde tout, les reins, les cœurs, la valeur travail, la Bourse. Il connaît les désirs, les ambitions et les faiblesses de chacun. C'est Big Little Brother à la manœuvre. Il prend, comme il le dit lui-même, « le réel à bras-le-corps », voyez d'ailleurs ses bras et ses mains électriques. « Il mouille sa chemise », ajoute la belle Rama Yade, éblouie. Ce n'est pas Yasmina Reza qu'il lui faut comme biographe, mais Salluste, Tite-Live, Tacite, les grands noms latins. Tout en douceur il attire Glucksmanus, depuis longtemps vulnérable, manque Bernardus-Henricus Levius, enlève Kouchnerus qui veut être proconsul à l'Est, rapte Strauss-Kahnus et l'envoie à l'Ouest, chope Langus au passage, place Védrinus en réserve. On a parlé du ralliement du consul Fabius, mais il tarde, Jospinus est en exil, Hollandus est chassé de chez lui par l'implacable Ségolénia. C'est la panique. Que voulez-vous que fasse une génération sacrifiée de bons légionnaires, les Montebourgus, les Vallsus, les Peillonus ? Ils parlent de « rénovation », ils sont sur des ruines.

29/07/2007