Goncourt

Le Président a raison : à l'ère spectaculaire, il ne faut pas laisser deux minutes au spectateur. Il doit être sans cesse réveillé, bousculé, empoigné, déménagé, intrigué. Tout va si vite que l'épisode d'hier est déjà emporté par celui de demain, et nous irons ainsi, à toute allure, de surprise en surprise.

L'opposition court après l'épisode Kadhafi ? C'est déjà loin. L'énigme Cécilia ? C'était il y a dix ans. L'avenir de la gauche ? Revenez à la case départ, c'est-à-dire à la fin du XIXsiècle. Non, la seule question intéressante des prochaines semaines, c'est de savoir si le Président (ou plutôt Yasmina Reza) aura le Goncourt. À mon avis, pour des raisons hautement historiques, il le faut. On aurait ainsi la réédition du Goncourt de Marguerite Duras dans le sillage de Mitterrand. L'Amant, rappelez-vous, un million d'exemplaires, et ensuite des entretiens au sommet qui sont dans toutes les mémoires. Le moment est venu de faire moins provincial, plus cosmopolite, plus mondial. Je n'ai pas encore lu le Reza, mais j'imagine que les réseaux s'activent dans l'ombre. Le bouquin est sûrement enlevé, captivant, théâtral, susceptible d'une transposition scénique immédiate avec comédiens doués, sans parler d'une série télévisée qui s'impose, ou d'un film en plusieurs épisodes. On attend déjà la suite. Et puis Reza et Sarkozy reçus ensemble chez Drouant, quelle gueule ça aurait ! Quelle fête ! Vous n'allez quand même pas me dire qu'il ne s'agit pas d'un vrai roman !

19/08/2007