Sarkogénie
Décidément, Sarkozy m'inspire, sa vie est un roman fabuleux, la mienne aussi, mais en sens contraire. Plus il s'étend à l'extérieur, plus je plonge à l'intérieur, et c'est pourquoi je le devine mieux que personne. Tout ce que je lis sur lui me semble faux, vieilli, superficiel, à côté de la plaque, sourdement jaloux, fasciné à l'envers. Il faut le dire une bonne fois : Sarkozy est le génie de notre époque, celle du spectaculaire intégral. Parler à son sujet de « coups médiatiques », c'est ne rien comprendre au nouveau réel dans lequel nous sommes entrés. J'entends murmurer qu'il serait vulgaire : oui, sans doute, et alors ? L'ère planétaire est vulgaire, et la dominer nerveusement n'est pas à la portée de n'importe qui. Sarkozy plus fort que tous les autres guignols du spectacle ? C'est l'évidence, et tout patriote français devrait en être fier. Les pauvres Américains, à travers Time, se dévoilent en parlant de la mort de la culture française. Elle est pourtant là, ultravivante sous leurs yeux, et ils ne voient rien. La preuve : le même Time proclame le triste Poutine « homme de l'année ». Quelle misère ! Autre affirmation dérisoire : il n'y aurait pas, aujourd'hui, en France, un seul écrivain qui ait une global significance. Quel aveuglement ! Je suis là, pourtant, je suis global, et ma significance est aussi variée que profonde. D'accord, on ne le sait pas assez, mais ça viendra. Pour l'instant, imaginez seulement qu'au lieu du couple idéal Sarkozy-Bruni, nous ayons aux commandes l'attelage poussif et provincial Ségo-Bayrou ! À quoi n'avons-nous pas échappé ! Vive la France !
30/12/2007