Hymen

Je ne savais pas que la virginité, chez une femme, pouvait être considérée comme une « qualité essentielle ». Je ne savais pas non plus que l'industrie hyménoplastique marchait à ce point, puisque, paraît-il, les cliniques sont pleines. Voyez mon anomalie : jamais cette question ne m'a préoccupé et, soudain, je me sens anormal, trop peu religieux, barbare. Épouser une femme non vierge serait donc un comble de perversion ? Dieu se mêlerait de ce genre de détails, jusqu'à recommander les réparations qui s'imposent ? Tout cela me plonge dans des réflexions métaphysiques troublantes. La circoncision, pourquoi pas, puisque Dieu, dans sa version stricte, l'exige (mais, jusqu'à présent, personne n'a entendu parler de rajustements de prépuces pour clients insatisfaits). L'excision ? Horreur. La Vierge Marie ? Nous reverrons ça, avec le pape, en septembre, à Lourdes. Ces régions corporelles restent très agitées, et une Union méditerranéenne, dans ces conditions, risque d'avorter assez vite.

Regardez l'Europe : un « non » irlandais, et tout s'évapore, jusqu'à ce qu'on explique aux peuples qui disent « non » qu'ils ont voulu dire « oui » sans le savoir. Quel tourbillon incessant, quel cauteleux Kadhafi, quel bizarre Syrien debout, le 14-Juillet, regardant défiler l'armée française ! Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais je m'y perds. Surtout quand, après l'envol du baril de pétrole, j'apprends que la corruption fait rage en Irak : vingt-trois milliards de dollars ont disparu, alors que les opérations militaires américaines coûtent déjà quatre-vingt-dix milliards de dollars par an. Obama sera-t-il un sauveur ? Ne risque-t-il pas d'être assassiné, comme l'imagine déjà le cinéma tout entier ? On le sécurise au maximum, je sais, mais justement : plus la sécurité augmente, plus l'assassin se rapproche.

29/06/2008