Israël
Notre Président a été parfait : il aime sincèrement Israël, il le dit, il le redit, ce qui fait une sacrée différence avec certains de ses prédécesseurs. Un voyage sans faute, des propositions équilibrées pour la paix. Le Président a lyriquement cité des génies dont le peuple juif peut être fier : Spinoza, Freud, Einstein. C'est oublier un peu vite la violente excommunication de Spinoza, laquelle n'a toujours pas été annulée par les religieux, Freud, sans doute, mais révélations sexuelles gênantes. Einstein, c'est certain. Mais tout est relatif. On aura remarqué une grande ombre absente, celle de Karl Marx qui, décidément, n'est plus du tout à la mode. C'est sa faute : il a trop parlé d'argent, ses analyses ont produit un désastre, le capitalisme n'a jamais été aussi triomphant. Oublier Marx ? C'est ce qui nous est demandé, et me pousse à avoir envie de le relire (plus falsifié que lui, tu meurs). Mais puisque le Président a parlé de Spinoza, et en pensant à la vie trépidante et épuisante qu'il doit mener avec son épouse, je dédie à ce couple courageux cette scolie de la proposition 23 du Livre V de L'Éthique : « Nous sentons et nous expérimentons que nous sommes éternels. » C'est ce que je vais essayer de raconter dans un prochain livre, succès assuré, d'emblée.
29/06/2008