Ingrid

Ingrid, cependant, tient à parler : « J'avais la foi avant, mais c'était une foi de rituel. On y croit, mais on peut s'en passer. Ça a été ma force, puis c'est devenu une présence absolue. Pour moi, c'est une réalité plus que réelle, comme je vois cette table et que je la touche. » Pas d'état mystique, dit-elle encore, pas de voix, pas d'images. La présence plus que réelle de l'amour.

Elle pardonne tout à ses bourreaux, elle voit qu'il y a chez eux (même quand ils lui serrent le cou avec une chaîne) un côté démon et un côté ange, comme chez chacun d'entre nous. Elle insiste : « Les hommes sont les animaux les plus dangereux de la forêt. » Et encore, en parlant de son « cercueil végétal » : « Tout est ennemi, tout est contre vous. Il n'y a plus que Dieu. » Elle pense chaque jour au suicide, elle précise pourtant qu'elle n'est pas devenue bouddhiste. Pas de dalaï-lama dans la jungle ? Non. Elle veut peut-être dire que le dalaï-lama est trop douillet ? C'est vrai qu'il n'a pas l'air précisément crucifié.

27/07/2008