Vertu
Remarquez, j'aurais pu aussi bien citer La Bruyère (auteur très actuel) : « Il y a des âmes sales, pétries de boue et d'ordure, qui ne sont ni parents, ni amis, ni citoyens, ni chrétiens, ni peut-être des hommes : ils ont de l'argent. » Heureusement, nous avons, en France, des saints et des saintes. L'abbé Pierre, au ciel, prie pour nous. Sœur Emmanuelle, dans l'autre monde, prend soin de notre immortalité, pauvres chiffonniers que nous sommes. Le vice adore rendre hommage à la vertu. La preuve : ce prix Nobel de littérature décerné à l'excellent Jean Marie Gustave Le Clézio.
Je salue ce choix, je me réjouis de la leçon cinglante qu'il donne à la folie américaine prétendant que la culture française est morte. Le Clézio, Modiano sont en pleine forme. Kundera, écrivain français d'origine tchèque, survivra aux obscures manœuvres des officines policières. Je félicite en tout cas Dominique Strauss-Kahn de porter bien haut la fierté libidinale française au sein du FMI, prouvant ainsi que l'argent n'est pas tout, que la fraîcheur du désir est intacte. Quant à moi, si je peux me permettre, j'attends la création imminente du prix Nobel posthume qui sera le plus convoité. Je pose déjà ma candidature pour 2058, si le prix Nobel existe encore. En attendant, et pour une somme modique dans le chaos actuel, je veux bien être le nègre stagiaire de Strauss-Kahn pour ses Mémoires : Journal d'un séducteur, le titre a déjà été employé, mais on peut sûrement aller plus loin dans l'étrange.
26/10/2008