« Chouchou »
Si j'étais Sarkozy, je commencerais à m'inquiéter de mon ouverture. Une séquence comme celle de son apparition au milieu des rédactrices de Femme actuelle, ponctuée du mot maternel de Carla à son égard, « courage Chouchou ! », me paraît profondément dangereuse. Joséphine avait l'habitude de faire ce genre de blague à Bonaparte devant ses généraux, il avait l'air de le prendre bien, mais au fond, devenu Napoléon, il a fini par en avoir marre.
Le spectacle, c'est bien, mais trop, c'est trop. Regardez le sinistre Festival de Cannes, la mine renfrognée et désenchantée d'Isabelle Huppert dans sa robe blanche de mal mariée, la pénible obésité d'Isabelle Adjani, les contorsions inutiles de l'innocente Charlotte Gainsbourg dans Antichrist, le flop de Johnny, bref le festival de trop avec des stars de moins en moins actuelles, le tout sur fond de mécontentement et de désespoir social, d'université décomposée et de gauche tétanisée et vous comprendrez ce que je veux dire.
« Courage Chouchou ! » c'est trop, c'est beaucoup trop. Malgré ses prestations constantes d'un bout à l'autre de la planète, on souffre ici pour la virilité bafouée du chef de l'État. Vous me direz que Nice Brother Obama, avec sa bonne volonté évidente, incarne lui aussi le fils convenable de son épouse. Mais enfin, même si ce « chouchou » attendrit toutes les mères de famille, il serait étonnant qu'il déclenche un vote massif aux prochaines élections européennes, dont, d'ailleurs, tout le monde se fout.
31/05/2009