Cecilia Bartoli
Offrez-vous, pour l'année nouvelle, un étourdissant cognac musical : l'album de Cecilia Bartoli Sacrificium. Elle a enregistré des pièces composées pour les castrats du XVIIIe siècle, et c'est tout simplement bouleversant de virtuosité et de sensibilité.
Vive, angélique, inspirée, profonde, éblouissante aussi bien dans la vitesse que dans la lenteur, Cecilia est un génie. Voici ce qu'elle dit : « Je voulais faire comprendre que le monde des castrats est constitué de vélocité et d'expression. Ils n'étaient pas seulement ceux qui provoquaient des feux d'artifice avec leur voix, mais aussi ceux qui parvenaient à faire pleurer leur public. C'est l'essence même de l'art baroque : la profondeur dans l'artifice. Et c'est aujourd'hui ce que je recherche avec ma voix. Je travaille moins la technique pour me concentrer sur les émotions. »
Une femme de génie, simple, enjouée, merveilleusement douée pour la vie, c'est rare. Elle est aussi extraordinaire dans Vivaldi que dans Haendel, Haydn ou Mozart. Elle reconnaît elle-même qu'elle n'aurait jamais pu ni voulu chanter du Wagner. De là où il est, Nietzsche, cet antiwagnérien farouche, la bénit, lui qui est allé jusqu'à dire : « Sans la musique, la vie serait une erreur. »
27/12/2009