L'Oréal

Comment ne pas être fier d'être français quand nous avons L'Oréal, cette fabuleuse entreprise mondiale de cosmétique ? Tout est passionnant dans L'Oréal : ses origines troubles, sa vieille milliardaire inspirée, son artiste contemporain fastueusement traité, ses évasions fiscales, son île des Seychelles, ses enveloppes discrètes, son ministre préféré, ses intrigues domestiques, son drame familial digne d'un super-Balzac. Cela a été le grand feuilleton de l'été, et j'espère qu'il recommencera à l'automne, débordant, et de loin, la rentrée littéraire. Certes, vous avez eu la Russie en feu, Moscou enfumé, la marée noire mal colmatée en Louisiane, les inondations au Pakistan et en Chine, les morts de la Love Parade en Allemagne, l'Iranienne menacée de lapidation (heureusement, Carla Bruni va arrêter ça), les remous provoqués par le projet de mosquée sur le site de Ground Zero à New York, mais l'affaire L'Oréal, c'est mieux, plus tordu, plus vicieux, une vraie coupe verticale géologique de la société française, avec même des moments charmants : les bibis de Mme Woerth, par exemple, sur les champs de courses. On vous a promené en Suisse, dans l'océan Indien, dans des hôtels particuliers, ou encore au Luxembourg et à Singapour. Les milliards tourbillonnent, s'évaporent, reviennent dix fois plus forts, se cachent dans des niches que les futurs retraités ne sauraient même pas imaginer. Qu'ils manifestent, ceux-là, qu'ils défilent, les banques et le gouvernement ne se laisseront pas intimider. L'Oréal ! L'Oréal ! De l'or ! Du suspense ! Des enregistrements secrets ! Des majordomes ou des comptables indiscrets ! Du sexe pas encore révélé ! Des médecins insoupçonnables ! Des avocats déchaînés ! Des photos inédites ! La suite, vite !

29/08/2010