Saturation
Supposons que le Président, peut-être poussé en douce par son épouse, en ait marre et annonce, après un remaniement gouvernemental forcément raté, qu'il ne se représentera pas en 2012. Quelle crise, quel vide immédiat ! Comment, pas de Sarkozy aujourd'hui, ni demain, ni après-demain, sauf quelques reportages sur sa nouvelle vie luxueuse dans les Émirats ou en Amérique ? Plus personne à attaquer, à contester, à déstabiliser ? L'anti-sarkozysme étant une activité à plein temps, que vont devenir les médias ? Reste avec nous, ennemi adoré ! Ne fais pas baisser nos tirages ! Continue à remplir nos colonnes, à illustrer nos couvertures de magazines, à vampiriser la télé ! On te pardonne tout : l'affaire Woerth-Bettencourt, les Roms, les boucliers fiscaux, la réforme précipitée des retraites, la mauvaise image de la France dans le monde entier. Continue, continue, car comment s'intéresser sans toi à la triste vie politique ? N'abandonne pas les éditorialistes, les chroniqueurs, les caricaturistes, la droite et la gauche, qui ne pensent qu'à toi ! Tiens bon, Président ! Touche la nation ! Oublie les Européens craintifs, Angela jalouse, Obama envieux, tes ministres déboussolés, les intellectuels frustrés ! La France sans Sarkozy serait une triste plaine. Le peuple l'a élu et devrait le réélire maintenant. D'ailleurs, tout le monde l'a compris : le véritable horizon est 2017, 2022 ou 2027. Je vois d'ici les futurs prétendants. Auront-ils la force et l'énergie nécessaire pour ce boulot épuisant ? On l'espère.
26/09/2010