Remaniement

Je suppose que vous êtes comme moi ; à force de gesticulations, vous n'arrivez plus à prendre au sérieux le spectacle politique. Se prend-il lui-même au sérieux dans sa fuite en avant ? C'est probable, sur fond de vertige. Le plus troublant, dans cette roue permanente de la fortune, c'est l'impression d'immobilité lourde, contraire à son mouvement. Que certains acteurs partent, que d'autres arrivent ou fassent semblant d'arriver, vous êtes priés d'attendre la suite, laquelle, d'ailleurs, ne saurait tarder. À quoi bon citer les noms ? Le tourbillon les emporte, les bouscule, les aspire, les dévore. À part les banques, quelle fonction résiste à ce tsunami ? Je n'en vois qu'une : le FMI, le Fonds de Manipulation International. Le gouverneur souriant, DSK, est plus que jamais le souverain caché de la réalité qui vous hante. Et, là, surprise : DSK vient de rappeler qu'il était « de gauche », et que, par conséquent, au cas où vous auriez de nouveaux sacrifices à faire, mieux vaudrait les lui confier pour l'avenir. Si vous devez renoncer, un jour, pour le bien général, à un ou deux mois de salaire, sachez qu'une vision socialiste mondiale saura vous remercier de votre compréhension. Ne vous crispez pas, vous êtes mondialisés par décret. Le bon vieux temps, celui où la France « s'ennuyait », est loin, très loin, et disons-le carrément sans exagérer : la France, désormais, s'emmerde. Les médias ont beau tourner à plein régime, un seul candidat émerge de cette bouillie : Mediator. Je le prends comme tranquillisant, tant pis pour les effets secondaires.

28/11/2010