Transparence

Saluons le héros d'une vraie nouveauté : le génie du piratage informatique, Julien Assange. WikiLeaks, voilà l'avenir. J'aime apprendre ces secrets d'État, ces commentaires américains des coulisses, et je trouve stupéfiant que des intellectuels aient protesté contre des révélations si peu diplomatiques. Il paraît, en écoutant certains, que tout se savait déjà, qu'il y aurait danger de balancer, même avec filtre, des confidences d'ambassades. Je suis désolé, mais ces messages de l'ombre m'amusent. Berlusconi ? « Il est incapable et vaniteux, épuisé par de trop fréquentes fêtes. » L'Afghanistan de Karzai ? Une corruption à tous les étages, un trafic de drogue permanent. Sarko l'Américain ? « Il est venu se confesser aux Américains, avant de le dire aux Français, sur son plan d'occuper le trône de la République pendant dix ans. » C'était en 2005, et voilà donc les Américains tranquilles jusqu'en 2017. L'horizon, c'est 2017. Faut-il sortir de l'euro ? Impossible. Faut-il avoir peur de Marine Le Pen ? Attendons les nouvelles fuites de l'ordinateur central. Pourra-t-il nous renseigner sur les relations idylliques entre Berlusconi et Poutine, c'est-à-dire sur un pan non négligeable de la mafia planétaire ? Le mot mafia n'apparaît jamais dans les rapports, et c'est très étrange. Quand il est entré en prison, avant d'en ressortir avec un bracelet électronique, le sympathique Julien Assange a déclaré : « L'avantage, en prison, c'est que je pourrai enfin lire un livre. » Un pirate de cette nature ne peut pas être foncièrement mauvais.

02/01/2011