Kafka
La situation politique française me laisse assez froid. Le gros steak de DSK, avec salade préparée par sa femme, a un peu disparu dans la tornade de l'Histoire. Une finale DSK-Sarkozy a déjà l'air d'un vieux film. Non, non, une vraie finale féminine Martine-Marine, voilà ce qu'il nous faut pour électriser visiblement le pays ! En attendant, je vous propose de relire les Lettres à Max Brod, de l'immortel Franz Kafka225. Ainsi, le 30 juin 1922 : « La chambre que j'avais jusqu'à présent était très jolie, avec deux fenêtres et une belle vue, et elle avait, dans son agencement très pauvre mais qui ne faisait pas hôtel, quelque chose que l'on peut appeler une “sobriété sacrée”. » Kafka, un mois après, explique pourquoi il ne veut pas voyager : « Je me dis que je serai tenu à l'écart de ma table de travail durant quelques jours. Et cette réflexion ridicule est en vérité la seule qui soit fondée, car l'existence de l'écrivain est vraiment dépendante de sa table de travail. S'il veut échapper à la folie, il n'a pas droit de s'éloigner de son bureau, et il doit s'y accrocher avec les dents. Définition de l'écrivain, d'un tel écrivain, et explication de son effet, s'il y a effet : il est le bouc émissaire de l'humanité, il permet aux hommes de jouir d'un péché sans être en faute, presque sans être en faute. » Et puis : « En réalité, je suis parti de chez moi, et il me faut toujours écrire pour rentrer chez moi, même si ma maison a peut-être disparu dans l'éternité. Écrire n'est rien d'autre que le drapeau de Robinson sur le plus haut sommet de l'île. »
27/03/2011