Indignés
Quel plus beau spectacle que celui du dalaï-lama et de Stéphane Hessel, hilares, ayant découvert le bonheur ! Quelle plus étonnante démonstration de puissance que ces deux millions de jeunes gens acclamant le vieux Benoît XVI, à Madrid, pour les JMJ ! Les très jeunes filles, surtout, sont enthousiastes, elles veulent déjà un mari, des enfants, la tranquillité, la sécurité. Elles ont l'air étonné de voir des « indignés » s'opposer au pape, notamment des malabars homosexuels s'embrassant à pleine bouche au passage du bon vieillard.
Dans le genre « indigné », il faut distinguer : il y a les indignés sublimes (ceux qui se font massacrer tous les jours en Syrie), les indignés classiques (ceux de la crise économique, en Espagne ou en Grèce), les indignés inquiétants (l'incendie de Londres), les indignés suicidaires (talibans), les indignés cinglés (le tueur d'Oslo), les indignés inattendus (Israël), les indignés hurleurs appelant à la mort de tel ou tel tyran (Libye, Égypte). Mes préférés sont les indignés cocasses (les antipapistes).
Mais n'oublions pas les futurs indignés de la rentrée littéraire, centaines de romans sacrifiés (pas forcément publiables), réseaux de la critique sociologique, pression du marché, vedettes immédiatement proclamées, par exemple le dernier gros pavé naturaliste et illisible américain, dont le rôle est d'écraser toutes les dentelles françaises. Les colonisés sont résignés, ils savent qu'ils doivent s'incliner devant les millions d'exemplaires vendus des stars internationales. La littérature dans tout ça ? Je ne vois pas.
28/08/2011