Saint-Patrick

Pendant que Poutine avale son dixième verre de vodka, en versant une larme de crocodile sur sa réélection contestée mais réelle, les Irlandais, en pleine forme malgré leurs difficultés, fêtent le 17 mars, tous et toutes en vert et blanc, la Saint-Patrick, du nom de leur évangélisateur au début du Vsiècle. Poutine et les Chinois laissent massacrer les Syriens, mais les Irlandais pensent que saint Patrick est le patron de la bière. Obama trinque avec eux, en hommage à ses origines maternelles irlandaises (point que je partage avec lui, puisque j'ai une arrière-grand-mère du même pays).

Le vieux Benoît XVI est-il protégé par saint Patrick à Cuba ? Rien n'est impossible. Mais c'est ici le moment de se souvenir de l'immense James Joyce, impénitent buveur de vin blanc, mort en exil, à Zurich, le 13 janvier 1941, à deux heures du matin. Il avait coutume de dire que, sans l'aide de son saint patron, il ne serait jamais arrivé à rien. Sur son bureau, après sa mort, on a trouvé un dictionnaire de grec et un livre intitulé Je suis disciple de saint Patrick. On connaît la formule de Joyce, plus que jamais actuelle : « L'Histoire est un cauchemar dont j'essaye de me réveiller. »

01/04/2012