Placez vos aromatiques en pot sur le rebord de votre fenêtre
Vous n’avez ni petit lopin de terre, ni terrasse, ni balcon pour installer un coin potager ? Qu’importe, vous pouvez quand même envisager la culture de quelques plantes potagères à l’intérieur de chez vous, dans votre cuisine ou une autre pièce de l’appartement. Bien que les possibilités soient plus réduites qu’à l’extérieur et que vous ne parviendrez pas à des récoltes en quantité, le jardinage indoor n’est plus seulement réservé aux plantes vertes et autres potées fleuries décoratives. Certaines plantes condimentaires ainsi que quelques légumes donnent d’excellents résultats.
Tous les légumes et les plantes condimentaires ont besoin de beaucoup de lumière pour bien se développer. Sans matériel sophistiqué et high-tech, le meilleur endroit pour installer un micro-potager d’intérieur, cela reste à proximité d’une fenêtre ou d’une grande baie vitrée. Cet emplacement est vite occupé et le plus souvent réservé à des plantes d’intérieur purement ornementales. Mais pourquoi ne pas y accueillir de l’ail, du basilic ou quelques espèces aromatiques exotiques ?
Cultiver de l’ail
Avec un vase à jacinthe forcé à col rétréci et de l’eau, vous pouvez cultiver de l’ail frais, disponible à longueur d’année et notamment pendant toute la mauvaise saison si vous lancez plusieurs cultures successives. Procurez-vous une belle tête d’ail blanc ou rose bien renflée, sans aucune trace de moisissure, et posez-la dans le contenant rempli d’eau du robinet. La base du bulbe doit à peine affleurer le liquide. Posez votre culture près de la fenêtre et maintenez ensuite le niveau de l’eau régulièrement. Si vous constatez qu’elle semble croupir, n’hésitez pas à la changer complètement. En quelques semaines, de jeunes feuilles vont pousser. Ce sont ces dernières que vous allez récolter au fur et à mesure de vos besoins, car elles ont un goût aillé moins fort qu’une gousse, mais plus puissant qu’un brin de ciboulette. Coupez brin à brin et utilisez aussitôt dans vos plats. La culture s’arrête quand le bulbe épuisé ne produit plus de nouvelles feuilles. Il suffit alors de recommencer avec une autre tête d’ail. Vous pouvez aussi tenter la culture d’un bulbe d’oignon ou d’échalote de la même façon.
Gousse d'ail dans un vase à jacinthe.
Cultiver du basilic
Le basilic est une des plantes aromatiques les plus faciles à cultiver au chaud dans la maison. Vous pouvez acheter un bouquet très frais sur le marché, avec ou sans aucune racine, et le disposer sans trop attendre dans un vase rempli d’eau placé en pleine lumière derrière une fenêtre. En quelques jours, des racines vont apparaître et chaque tige va se bouturer et se remettre à pousser, moins vigoureusement qu’en pleine terre ou en pot toutefois. Cela permet de conserver plus longtemps ce bouquet parfumé sur lequel vous pouvez à volonté prélever des feuilles pour parfumer vos petits plats. Veillez à changer l’eau régulièrement pour éviter qu’elle ne croupisse.
Vous pouvez également semer quelques graines dans un pot ou une petite jardinière en les répartissant le plus clair possible18. Avec une forte luminosité, votre semis ou plantation de basilic va vite se développer. Dès que la plante a quelques feuilles, commencez vos récoltes en veillant à prélever l’extrémité des pousses. Pincez au-dessus d’une paire de feuilles, cela permettra au plant de repousser avec un port plus compact, les nouvelles tiges apparaissant à la base des feuilles.
Dans de bonnes conditions le basilic, qui est une plante vivace mais gélive, peut prospérer plusieurs mois voire d’une année à l’autre. Les variétés à grandes feuilles donnent de meilleurs résultats pour cette culture forcée et elles peuvent même prendre un volume important si vous ne récoltez pas trop souvent et en faible quantité. Vous obtiendrez alors une belle plante verte, mais avec un parfum incomparable. Aux beaux jours, vous aurez certainement des épis de fleurs blanches qui se formeront.
Pour soutenir la croissance de votre basilic, ajoutez du sang desséché et de la corne broyée dans le substrat quand vous remplissez le contenant, puis après trois ou quatre mois de culture. Vous pouvez aussi arroser tous les quinze jours avec un engrais organique liquide pour plantes aromatiques ou à défaut pour plantes vertes riche en azote. En hiver, réduisez l’apport à une fois par mois. Dans tous les cas, respectez bien les doses indiquées sur le flacon.
Plantation en pot d'un basilic ‘Grand Vert’.
Variez les plaisirs
Le basilic ‘Grand Vert’ est un classique au parfum puissant, mais les variétés ‘Dolly’ ou ‘Sweet Aroma 2’ donnent aussi d’excellents résultats. Variez les plaisirs avec des basilics à grandes feuilles pourpres (‘Purple Dark Opal’, ‘Rubin’ ou ‘Purple Ruffle’) à la saveur un peu plus épicée que les basilics à grandes feuilles vertes, des basilics aux effluves citronnées (‘Kiwumbasi Lime’, ‘Sweet Dany’, ‘Thai Lemon’ ou ‘Citriodorum’) ou parfumés à la cannelle, la réglisse, l’anis…
Cultiver des poivrons et des piments
Les poivrons et les piments poussent très bien à l’intérieur en pleine lumière. Ceux qui possèdent des potées de ces légumes sur leur balcon ou terrasse pendant l’été peuvent les rentrer dès le mois de septembre. Avant cela, nettoyez les plantes de toutes feuilles fanées et vérifiez qu’il n’y a pas de limaces ou autres indésirables sous le pot ou sur le pied de la plante. Choisissez un emplacement très clair, avec éventuellement du soleil direct le matin ou en fin d’après-midi. Avec des arrosages réguliers dès que la terre du pot sèche en surface et des apports d’engrais liquide pour tomates tous les quinze jours ou trois semaines, la croissance va vite reprendre et vous verrez apparaître de nouvelles pousses et des fleurs.
Vous pouvez également effectuer un semis dès le mois de décembre ou janvier pour obtenir des jeunes plants19. Semez quelques graines dans un godet rempli de terreau pour semis en les enfouissant sous ½ cm de terreau. Maintenez le substrat toujours frais par des arrosages réguliers. La germination se fait en quelques semaines. Les jeunes plants poussent ensuite assez lentement en comparaison avec des plants de tomates ou de salades. Dès que les plantules se gênent dans leurs godets, dédoublez-les et transplantez-les chacune dans un pot plus grand, de 10 à 12 cm de diamètre. Utilisez alors un bon terreau pour potager enrichi d’un engrais organique pour tomates. En mai ou en juin, suivant le semis, vous rempoterez une dernière fois vos jeunes plants bien développés pour les installer dans un pot d’au moins 14 cm de diamètre.
Attention avec les potées de piments d’ornement proposées en jardinerie au cours de l’été et en automne. Leurs fruits sont souvent terriblement piquants ! L’offre de variétés de piments et poivrons est considérable. Si vous recherchez des saveurs non épicées et douces, je vous conseille plus particulièrement le poivron ‘Cherry Time’ aux petits fruits en forme de cerise d’environ 4 cm de longueur, le ‘Fushimi’ aux fruits fins et allongés, le ‘Garden Sunshine’ qui ne dépasse pas 40 cm de hauteur ou le ‘Miniature Yellow Bell’ aux petits fruits jaune vif tirant sur l’orangé. Pour les piments, retenez le ‘Nosegay’ particulièrement compact et décoratif (mais avec un goût très piquant), le ‘Purple Delight’ à feuillage vert et violet et aux petits fruits verts devenant violets, puis rouges ou encore le ‘Fiesta’ aux fruits allongés et érigés, très décoratifs, mais horriblement brulants quand on les consomme. Si vous avez de jeunes enfants, contentez-vous de petits poivrons, car le simple fait de toucher un piment fort et de se frotter ensuite les yeux ou les lèvres entraîne des brûlures insoutenables.
Quel que soit votre mode de culture, surveillez votre pied de piment car il peut être attaqué par les araignées rouges et les mouches blanches. Intervenez rapidement pour éviter que ces parasites n’envahissent la plante. Dans le premier cas, douchez-la plusieurs fois à quelques jours d’intervalle. Dans le second, disposez des plaques jaunes engluées à proximité pour capturer le plus possible d’adultes volants. Pulvérisez ensuite un insecticide biologique en répétant le traitement deux ou trois fois à quelques jours d’intervalle car les aleurodes sont très résistants. Si la plante réagit en perdant une partie de son feuillage, n’hésitez pas à la tailler pour lui permettre de repousser plus vigoureusement.
Des piments à portée de main !
Astuce fécondation !
Les fleurs du piment et du poivron sont auto-fécondes, mais si vous constatez que la plupart se fanent sans donner de fruit, prenez un pinceau et balayez chaque nouvelle fleur avec la pointe pour améliorer la fécondation.
Bref, jouez de temps à autre les abeilles pour limiter la coulure des fleurs.
Cultiver des aromatiques exotiques
Les épiceries et supermarchés asiatiques ou africains sont des endroits rêvés pour le jardinier curieux ; elles proposent des tubercules de plantes aromatiques qui se cultivent très bien en pot à l’intérieur, près d’une baie vitrée sans soleil direct. C’est le cas par exemple du gingembre (Zingiber officinale), du galanga (Alpinia galanga et A. officinarum) et du curcuma (Curcuma domestica). Achetez des fragments de rhizome en choisissant ceux qui ne sont pas desséchés et fripés, sans marques de moisissures ni de blessures. Pour chaque espèce, prenez un pot de 18 cm de diamètre, remplissez-le avec un terreau pour géraniums dans lequel vous aurez ajouté du compost bien mûr et un engrais organique pour rosiers. Disposez trois fragments à plat sur le substrat. Recouvrez-les d’un peu de terreau et arrosez copieusement. Il faut ensuite toujours maintenir le substrat frais par des arrosages réguliers, sans le détremper toutefois. En quelques semaines, vous verrez poindre de jeunes feuilles lancéolées. Si vous lancez votre culture en début d’année, vous pourrez récolter des tubercules en automne, guère avant le mois d’octobre toutefois, quand le feuillage se met à jaunir, signe que la plante entre en repos hivernal. Veillez à garder quelques beaux rhizomes pour refaire une nouvelle plantation.
La patate douce en intérieur : nouvelle plante phare de votre salon.
Légumes exotiques pour belles plantes vertes
La patate douce, le taro (tubercules), la chayotte (fruits) ou la cardamome verte (vendue en jeune plant) poussent très bien à l’intérieur, mais ne comptez pas récolter quoi que ce soit. Ces végétaux vous donneront des plantes d’intérieur originales, pour certaines très envahissantes, mais vous n’obtiendrez pas de nouveaux tubercules ni des fruits20. Amusez-vous à les mettre en culture si vous avez de la place, beaucoup d’espace même, car la chayotte et la patate douce donnent des pousses de plusieurs mètres de longueur en quelques mois seulement quand les conditions leur conviennent. Beaucoup de feuillage en perspective, mais sans espoir de récolter quoi que ce soit pour agrémenter ou relever vos recettes…
Les sources de lumière naturelle étant toujours trop limitées dans un appartement, les jardiniers testent depuis plusieurs années des méthodes de jardinage sous éclairage artificiel pour élargir leur zone de culture sous abri. Les pionniers ont d’abord installé des lampes halogènes ou des tubes fluorescents (notamment ceux utilisés pour les aquariums). Cependant, les premiers dégagent une chaleur vite insoutenable et consomment beaucoup trop d’énergie. Quant aux seconds, il faut les disposer très près des plantes, autrement l’énergie lumineuse est insuffisante. C’est facile pour de jeunes semis, mais pour éclairer correctement un plant de tomate couvert de fruits, c’est pratiquement impossible. Sont alors apparues les chambres de culture proposées par les growshops* et des petits modèles high-tech de potagers d’intérieur, plus adaptés à la culture dans une cuisine ou une salle à manger.
Les chambres de culture
Elles sont très volumineuses et encombrantes et doivent être installées dans une pièce dédiée, dans le garage, le grenier, ou dans un grand placard inoccupé. Le plus souvent cette chambre a l’aspect d’une tente, d’un cube ou d’une armoire en toile qui ne laisse passer ni la lumière ni l’air. On trouve des modèles de 60 cm de largeur et jusqu’à 3 m de longueur avec une hauteur de 2 à 2,10 m. On est presque comme dans une mini-serre, mais les parois sont totalement hermétiques et étanches. L’intérieur de la toile, supportée par une armature en aluminium, est recouvert d’un matériau réfléchissant, souvent du mylar* ou de l’aluminium, éventuellement une bâche blanche réfléchissante. L’installation est complétée par un éclairage artificiel puissant de qualité horticole, un ventilateur pour homogénéiser la température et un extracteur pour assurer le renouvellement de l’air et contrôler l’hygrométrie* à l’intérieur de la zone de culture. Sur la bâche au sol sont disposés les contenants de culture, le plus souvent des modèles de pots ou de tables spécialement conçus pour une culture en hydroponie. Tout ce matériel coûte cher et demande un certain savoir-faire pour mener à bien les cultures sans catastrophe. En effet, il faut tout maîtriser en fonction des besoins des végétaux : arrosage, hygrométrie de l’air, ventilation, températures (avec des différences entre le jour et la nuit), apport d’engrais, contrôle des maladies et des ravageurs… Mais vous pourrez cultiver 365 jours par an, quelle que soit la météo extérieure. À vous les tomates à Noël, les laitues pommées et craquantes à longueur d’année, les fraises hors saison, le basilic 12 mois sur 12, les poivrons et les aubergines bien au-delà de l’été, les concombres jamais amers, les tendres fines herbes à foison et des saveurs tout autant exotiques qu’insolites comme celles du gingembre, du galanga, du curcuma, mais aussi du périlla de Nankin ou de la citronnelle.
Pousses de salade en hydroponie.
Les mini-potagers d’intérieur
Ils sont plus décoratifs et faciles à utiliser, leur mode d’emploi étant très simple. Il existe désormais de nombreux modèles, mais globalement leur fonctionnement est très proche : un contenant pour permettre une culture en hydroponie, des espaces pour insérer les petits godets ou les capsules contenant des semences de plantes potagères ou de condimentaires, voire de quelques fleurs et un éclairage artificiel21.
Souvent très design, ces modèles de micro-potagers plus ou moins volumineux s’intègrent facilement dans un intérieur, sur le rebord d’une fenêtre ou derrière une baie vitrée, mais aussi dans des endroits moins lumineux. Dans ce dernier cas, les plantes choisies ne doivent pas trop pousser pour toujours rester dans le cône de lumière dispensé par l’éclairage. Autant dire que ces installations conviennent mieux aux variétés miniatures comme les laitues à couper, le mesclun, le persil, le cerfeuil, la ciboulette, les basilics (de préférence celui à petites feuilles) et les mini-tomates à port très compact. Chaque société propose son assortiment de graines qui reste encore très limité. Mais avec le succès grandissant de ces potagers d’intérieur, les choses devraient vite évoluer pour offrir davantage de diversité. De plus, rien ne vous empêche de tenter de substituer les graines proposées par d’autres qui vous conviennent davantage lorsque vous mettez en place votre capsule ou mini-godet prêt à l’emploi avec le substrat et les graines. Choisissez votre modèle de potager d’intérieur selon vos besoins en plantes condimentaires ou en légumes. Une consommation occasionnelle est satisfaite avec les plus petits modèles car les plantes poussent vite avec ces systèmes. Pour les jardiniers geeks, certains de ces potagers sont associés à une application qui permet de les contrôler avec son smartphone.
Modèles les plus répandus en France
Led Mini et Led de la marque Aerogarden®, Lilo de Prêt à Pousser®, Potager Véritable de Véritable potager®, Genie et Herbie de Tregren®, Basile de Culteev®, NeLIA ou NeSTOR de Kitchen Gardening®, les meubles potagers d’intérieur Kit City ou Fresh Star d’OpenCityGarden® ou bien encore le potager d’intérieur encastrable de Vegidair®.
Plantules de coriandre 7 jours après le semis.
L’imagination des jardiniers n’a pas de limite. Si vous vous promenez sur la Toile, vous découvrirez des modèles d’armoire de culture à installer dans la maison ou des systèmes de culture potagère qui s’intègrent parfaitement dans le mobilier de la cuisine, au point de ressembler à un placard ou même à un réfrigérateur. Beaucoup ne sont que des prototypes, mais d’autres comme la Natufia Kitchen Garden de Natufia® ou la Niwa One de Niwa® existent vraiment. Elles ne sont malheureusement disponibles que dans certains pays étrangers et les prix sont faramineux ! Mais les concepts laissent rêveur, car ils associent design, praticité et intégration dans le mobilier de la maison. Ce seront les potagers d’intérieur de demain, beaucoup plus perfectionnés et productifs que les petits modèles disponibles aujourd’hui, mais il faut que leur coût d’achat baisse considérablement pour devenir vraiment intéressants et accessibles au plus grand nombre.
Le jardinage en intérieur offre des possibilités de productions végétales quasi exclusives. Même avec très peu de place et pas beaucoup de temps pour s’occuper des plantes, vous pouvez lancer des cultures aussi surprenantes que bonnes à déguster et bénéfiques pour la santé.
La culture des graines germées
Elle n’est pas particulièrement récente, mais avec les tendances veggie ou vegan, elle est plus que jamais d’actualité. L’avantage de cette production végétale, c’est que chacun peut s’y adonner tout à loisir car elle ne requiert qu’un minimum d’espace et de savoir-faire, et est de plus parfaitement adaptée à la vie urbaine. Les petits germes obtenus offrent des goûts très variés ainsi qu’une richesse en protéines, vitamines, éléments minéraux, oligo-éléments et antioxydants. Elles sont également hypocaloriques, riches en fibres et très digestes.
Le principe de culture est on ne peut plus simple. Dans un contenant peu profond, ouvert ou fermé, vous disposez une monocouche de graines de plantes condimentaires ou de légumes et vous les faites germer en quelques jours, après avoir ajouté un peu d’eau. Ce sont les jeunes plantules à peine développées que l’on consomme. La culture et la récolte sont très rapides (seulement quelques jours) et n’exigent pas un matériel important. Vous trouverez une grande diversité de modèles de germoir, des plus simples et rudimentaires à petits prix aux plus sophistiqués et high-tech qui demandent un investissement financier plus conséquent. Cela va de la simple coupelle de germination en céramique, en terre cuite, en verre ou en matière plastique aux modèles fermés à plusieurs étages et, parmi les plus récents, des germoirs « intelligents » comme celui le EasyGreen de Biovie® qui est entièrement automatisé ou celui de HometoNature® qui dispose d’un système de pilotage électronique. Si vous consommez régulièrement et en quantité des graines germées, il est intéressant d’investir dans des modèles plus volumineux et sophistiqués. Autrement, contentez-vous d’un germoir à deux ou trois étages, qui vous permet une production diversifiée et échelonnée. Vous pourrez alors choisir de ne cultiver qu’une seule espèce, en étalant le processus sur plusieurs jours avec des récoltes quotidiennes, ou vous pourrez opter pour la culture simultanée de plusieurs espèces, chacune ayant son étage.
Illusion parfaite
Certaines jeunes pousses ont le même goût que la plante adulte, en plus doux toutefois. C’est le cas pour le persil, le céleri branche, le chou chinois, le chou rouge, l’épinard, l’ail, les oignons, le basilic ou les radis.
Si vous aimez des saveurs plus relevées, voire piquantes, cultivez des graines de raifort, de radis, de navet, de cresson, de moutarde ou de roquette.
Ceux qui aiment un goût plus doux, voire sucré, préféreront les graines de chia, de pourpier, d’alfafa, de kamut, d’amarante ou de millet.
L’offre de variétés de graines est considérable, avec une bonne cinquantaine d’espèces végétales, sans compter les nombreux mélanges proposés.
Les graines doivent obligatoirement être trempées dans l’eau avant la mise en culture proprement dite. Le temps de trempage varie d’une espèce à l’autre, de moins d’une heure pour le cresson, à vingt heures pour le soja. Cette étape permet non seulement de nettoyer les graines, mais aussi de ramollir les semences qui s’imbibent d’eau et germent mieux par la suite. Les graines ainsi traitées sont ensuite épandues dans les étages du germoir. Comptez trois à quatre cuillères à soupe de graines pour une soucoupe. Il faut ensuite les arroser deux fois par jour (matin et soir) avec l’équivalent d’un verre d’eau. Une fois par jour, videz le bac qui récupère l’eau qui s’est écoulée. Les deux premiers jours, laissez votre culture dans un coin sombre, puis installez-la en pleine lumière (sans soleil) le troisième jour. Une température de 20 à 22 °C est suffisante pour les faire germer. En été, laissez donc votre germoir rempli loin de la fenêtre pour éviter toute surchauffe. Au moment de la récolte, faites tremper les graines germées pour les débarrasser de leurs enveloppes souvent peu digestes.
Pensez à tremper vos graines avant le processus de germination.
Tableau de culture des graines germées
Espèce végétale |
Trempage |
Durée de la culture |
Qualités gustatives |
Ail |
12 h |
13 jours |
Goût d’ail frais plus délicat |
Alfafa (ou luzerne) |
4 h |
6 jours |
Goût de noisette et de petit pois |
Azuki |
12 h |
8 jours |
|
Basilic |
2 h |
17 jours |
Goût de pistou plus doux |
Betterave rouge |
12 h |
7 jours |
Goût sucré proche de la betterave rouge |
Blé |
12 h |
3 jours |
Goût légèrement sucré |
Carotte |
10 h |
8 à 9 jours |
Goût de carotte, en un peu plus amer |
Carvi |
5 h |
9 jours |
Goût anisé un peu âcre |
Céleri branche |
12 h |
15 jours |
Goût intense proche de celui du céleri |
Chanvre |
10 h |
4 à 5 jours |
Goût de noisette et de fruits secs |
Chia |
2 h |
5 jours |
Goût doux proche de celui du lin |
Chicorée |
5 h |
8 jours |
Goût très amer |
Chou brocoli |
12 h |
7 jours |
Goût épicé |
Chou chinois |
5 h |
4 jours |
Goût de chou vert, mais plus doux |
Chou rouge |
5 h |
4 jours |
Goût prononcé de chou rouge |
Chou vert |
5 h |
4 jours |
Goût de chou vert mais plus doux |
Coriandre |
12 h |
10 jours |
Goût sucré et rafraîchissant |
Cresson |
1 h |
3 à 7 jours |
Goût piquant assez prononcé |
Cumin |
5 h |
9 jours |
Goût piquant et amer |
Épinard |
2 h |
5 jours |
Goût assez proche de l’épinard |
Fenouil |
10 h |
8 jours |
Goût anisé |
Fenugrec |
6 h |
6 à 7 jours |
Goût de curry avec un peu d’amertume |
Kamut |
12 h |
2 jours |
Goût doux et sucré de blé germé |
Lentilles |
12 h |
5 jours |
Goût doux rappelant la noix et note poivrée |
Lin |
2 h |
6 jours |
Goût neutre et texture croquante |
Millet |
12 h |
5 jours |
Goût doux assez neutre |
Moutarde |
2 h |
5 jours |
Goût fort et piquant de moutarde |
Navet |
3 h |
7 jours |
Goût de navet un peu piquant, plus doux que le radis |
Nigelle |
10 h |
7 jours |
Goût amer, un peu anisé et poivré |
Oignon |
10 h |
9 jours |
Goût d’oignon piquant |
Poireau |
10 h |
12 à 16 jours |
Goût d’oignon frais |
Pois chiche |
12 h |
5 jours |
Goût très doux |
Pourpier |
12 h |
5 jours |
Goût sucré et très fin |
Quinoa |
12 h |
2 jours |
Goût très doux, texture croquante |
Radis à bout rond |
5 h |
5 jours |
Goût assez relevé |
Radis Daïkon |
4 h |
5 jours |
Goût assez relevé |
Raifort |
5 h |
5 jours |
Goût assez relevé, poivré et piquant |
Roquette |
2 h |
5 jours |
Goût relevé, poivré et piquant |
Sarrasin |
10 h |
5 à 6 jours |
Goût légèrement sucré |
Sésame |
8 h |
2 jours |
Goût agréable devenant plus amer après 3 jours de culture |
Soja vert (ou haricot Mungo) |
16 h |
5 jours |
Goût très doux |
Tournesol |
12 h |
10 jours |
Goût de noisette fraîche |
Trèfle |
4 h |
6 jours |
Goût doux et neutre |
La culture des champignons
Il existe une autre culture très facile à réaliser chez soi tout au long de l’année, sans matériel trop sophistiqué, celle des champignons, plus précisément des pleurotes et des petits champignons de Paris, les grandes vedettes, mais aussi des pholiotes ou des shii-takés. Là encore, il ne faut pas beaucoup d’espace et pour ceux qui ne veulent pas se compliquer la vie, il suffit d’acheter un kit de culture qui permet de lancer la production de champignons avec un minimum de gestes et de savoir-faire. Les pleurotes et les pholiotes poussent très bien à la température ambiante d’un appartement, sauf peut-être aux heures les plus chaudes de l’été. Les champignons de Paris et les shii-takés préfèrent quant à eux des températures plus fraîches et sont plus à leur aise dans une cave ou un garage où il ne gèle pas.
Kit de culture de pleurotes.
Les kits de culture de pleurotes sont constitués d’une petite boîte en carton peu encombrante qui renferme un sachet de substrat22 avec du mycélium* de champignon. Le plus souvent, un pulvérisateur est compris dans le kit, qui s’utilise assez simplement.
1. Découpez la boîte puis le film plastique selon les indications données par le fournisseur et humidifiez la surface découverte ou les différentes entailles.
2. Après ce premier arrosage, installez la boîte à pleurotes n’importe où dans l’appartement ou la maison, avec un peu de lumière, mais à l’abri du soleil direct et loin des radiateurs ou cheminées en état de marche. Évitez également les endroits où il y a beaucoup de courants d’air.
3. Pulvérisez ensuite de l’eau chaque jour sur la partie qui a été dégagée du sac en plastique ou sur les différentes entailles. Les pleurotes vont se développer rapidement et en une dizaine de jours, vous aurez une belle grappe de champignons.
4. Pour les récolter, il suffit de les détacher avec précaution.
Vous pourrez ensuite recommencer une nouvelle culture en procédant comme la première fois. Avec une boîte, vous pouvez espérer deux ou trois récoltes successives.
Variez les cultures et les saveurs en cuisine !
Vous pouvez tester la culture des pleurotes jaunes et des roses. Les premiers sont plus petits, mais très nombreux et les seconds donnent des chapeaux plus volumineux ; les deux sont très décoratifs. Quant aux gris, plus connus et classiques, ils sont très productifs.
Tous trois se laissent cuisiner et dévorer avec gourmandise, chacune des variétés ayant un goût particulier ! Le pleurote gris est légèrement sucré, le rose a une consistance plus charnue avec un goût légèrement boisé et réduit moins à la cuisson. Le pleurote jaune a quant à lui une odeur et un goût qui rappellent la châtaigne ou la noisette.
La culture des champignons de Paris est moins rapide, mais elle n’est pas difficile pour autant. Elle s’effectue davantage dans un garage ou une cave, car il fait souvent trop chaud dans les appartements ou maisons, notamment en plein hiver quand le chauffage fonctionne. Vous en trouverez deux variétés, l’une complètement blanche, l’autre avec un chapon marron. Une fois encore, le commerce propose des kits prêts à l’emploi qui facilitent beaucoup la culture et garantissent sa réussite, mais vous pouvez aussi acheter séparément les différents ingrédients nécessaires (mycélium, substrat, contenant) pour réaliser votre culture. Le kit que l’on vous propose est souvent composé d’une boîte en polystyrène remplie d’une couche de compost ensemencée de mycélium et d’un sachet de terreau dit terreau de gobetage*.
1. Dans un premier temps, placez la boîte ouverte dans une pièce de la maison pendant 3 à 5 jours à une température idéalement comprise entre 20 et 25 °C. Cette étape permet au mycélium de se développer davantage. Attention, pendant celle-ci le substrat ne doit pas se dessécher.
2. À la fin de cette première période, humidifiez le terreau de gobetage et utilisez-le pour recouvrir le substrat contenant le mycélium.
3. Positionnez le couvercle au-dessus de la boîte en piquant quatre cure-dents aux quatre coins pour permettre une meilleure aération. Laissez ensuite votre culture au chaud comme précédemment pendant 6 à 9 jours.
4. Quand le mycélium est visible à la surface du terreau de gobetage, déplacez la boîte pour l’installer dans une pièce plus fraîche et sombre. La température doit être comprise entre 13 et 18 °C. Cave ou garage, l’essentiel est d’éviter tout courant d’air et de pouvoir surveiller rapidement et facilement la culture.
5. Assurez-vous que le substrat ne sèche pas trop. Pour cela, vaporisez de l’eau douce non calcaire à température ambiante une fois par jour, sans détremper le terreau en surface.
6. Après quelques semaines d’attente, les premiers champignons se forment. Ne les touchez pas avant qu’ils aient une taille suffisante pour être récoltés.
7. Prenez alors avec précaution le chapeau entre deux doigts et bougez un peu le champignon en le tournant. Tirez délicatement pour ne pas entraîner la terre de gobetage et pour permettre d’autres pousses (ou volées). Vous allez pouvoir récolter pendant une petite semaine.
8. Veillez à vaporiser de l’eau sur le substrat pour le maintenir humide, mais jamais détrempé. Réinstallez le couvercle de la boîte sur les cure dents et commencez une nouvelle culture pour obtenir une deuxième volée.
Si les conditions de culture sont bonnes, vous pouvez espérer entre trois et six volées avec le même kit de culture.
Cultivez vos champignons dans votre cuisine !
La culture du shii-také,23 est aussi très facile. Elle se réalise à partir d’un kit de culture constitué d’un bloc de paille de blé pasteurisée, de son de blé, de sciure de chêne et de mycélium du champignon, le tout compressé pour former un cube vendu dans un emballage en carton.
1. Après avoir déballé le bloc, enlevez le film plastique qui l’entoure.
2. Placez-le ensuite sur un plateau en pleine lumière, dans une pièce où la température est comprise entre 14 et 20 °C, idéalement à 15 °C. Il faut éviter toute source de chaleur intense (radiateur, cheminée) et le soleil direct.
3. Pulvérisez ensuite de l’eau douce non calcaire à température ambiante sur l’ensemble du bloc, plusieurs fois par jour24.
4. Comptez une dizaine de jours pour que les champignons apparaissent et se développent. Pendant cette période, continuez vos vaporisations. La culture est ensuite plus longue car le shii-také pousse lentement. Pour la première volée, il faut patienter un bon mois. La récolte consiste à détacher délicatement le champignon sans entraîner le substrat contenant le mycélium.
Quand les premières récoltes sont terminées, nettoyer bien le bloc pour enlever les restes éventuels de champignons laissés après leur arrachage et faites tremper complètement le bloc dans l’eau froide pendant 20 minutes. Puis procédez comme la première fois. Dans de bonnes conditions, vous pouvez espérer jusqu’à cinq récoltes avec un kit de culture sur une période de cinq mois.
Les kits de culture
Ceux proposées par Prêt à Pousser® mesure 26 x 13,5 x 13,5 cm et pèse entre 1,1 et 1,5 kg.
Chez La Boîte à Champignons® le kit mesure 25 x 10 x 9 cm pour une capacité d’un litre.
Chez Champi Pousse®, la boîte fait 28 x 24 x 22 cm.25
Peu encombrants, ils trouveront facilement leur place dans votre maison ou votre appartement !
La culture d’endives
Si vous disposez d’une cave ou d’un garage, lancez-vous dans la production d’endives. Même si vous n’avez pas de terrain pour produire vos racines de chicorées pendant l’été et assurer ensuite pour la production de chicons, vous pouvez désormais acheter des racines prêtes au forçage entre décembre et avril.
Le mode de culture est simple :
1. Prenez une boîte en polystyrène, un bac en plastique ou une poubelle et installez le contenant dans votre cave ou dans votre garage26.
2. Procédez ensuite au remplissage du récipient sur une hauteur d’environ 10 cm avec de la terre, à défaut un terreau spécial plantation.
3. Plantez les racines que vous avez achetées dans le contenant en les plaçant la pointe vers le bas. Veillez à bien les serrer les unes contre les autres.
4. Arrosez la terre une seule fois lors de la plantation, sans excès.
5. Recouvrez le bac avec un sac en jute ou un couvercle. Les racines doivent rester dans l’obscurité.
6. Renouvelez l’arrosage plusieurs fois pendant la pousse des chicons, dès que le substrat sèche en surface.
7. Comptez environ six semaines pour effectuer la première récolte d’endives arrivées à maturité.
8. N’arrachez pas les racines après la récolte. Celles-ci vont donner de nouvelles endives, les endivettes, plus petites et avec une forme moins régulière, à récolter au fur et à mesure de leur formation.
Arrosage d'une culture de jeunes endives.
Culture souterraine de champignons.
La Caverne une ferme parisienne souterraine
Lauréats des Parisculteurs en novembre 2016, les concepteurs de La Caverne® se sont installés dans le parking souterrain du 24, rue Raymond-Queneau dans le XVIIIearrondissement de Paris, sur une surface d’environ 3 000 m2. Leur ferme urbaine a investi le deuxième sous-sol d’un immeuble de 350 logements HLM.
À la Porte de la Chapelle sont désormais produits des micro-pousses (brocolis, cresson, moutarde, poireaux, radis, roquette, etc.), des endives et des champignons (pleurotes, shii-také et champignons de Paris) qui poussent sous terre et sous la ville. Les cultures adaptées à cet environnement souterrain ont été privilégiées : les différents champignons n’ont besoin que de très peu de lumière pour leur croissance et les endives sont forcées dans l’obscurité. Pour les cultures qui exigent de la lumière (jeunes pousses, salades, herbes aromatiques…), celle-ci est apportée par des lampes LED.
Les rendements sont impressionnants : entre 2 kg par mètre carré et par mois pour les herbes aromatiques jusqu’à 300 kg par mètre carré et par mois pour les endives !