Potager parisien.
Malgré les nombreuses possibilités de jardinage en intérieur, sur le rebord de la fenêtre ou sur le balcon, l’envie de cultiver un véritable petit lopin de terre peut rester très forte, de même que le souhait de découvrir et de mener à bien d’autres cultures difficiles voire impossibles hors-sol. Pour tous les urbains qui n’ont pas la chance d’avoir une parcelle de terrain, tout espoir n’est pas perdu, bien au contraire !
En périphérie des villes, les jardins ouvriers, aujourd’hui appelés jardins familiaux ou collectifs, permettent de s’adonner aux plaisirs du jardinage et plus particulièrement à ceux des cultures potagères. Depuis plusieurs années déjà, des jardins communautaires ont poussé un peu partout dans les grandes métropoles, le plus souvent sur des terrains en friche, abandonnés ou en attente d’un projet immobilier. Le premier jardin communautaire est né en 1973 dans une friche à Manhattan, dans New-York. Il a fallu attendre 1997 pour voir apparaitre le premier jardin communautaire à Lille, puis à Paris en 2002. Aujourd’hui, New York compte plus de 600 Community Gardens, Paris plus d’une centaine de jardins partagés27, Lyon une trentaine, Bordeaux plus d’une vingtaine et leur nombre ne cesse de croître.
À l'occasion du Salon International de l'agriculture en 2015, CNRS Le journal s’est intéressé au mouvement des jardins potagers urbains. En Île-de-France, de premiers recensements ont fait apparaître que la surface totale des jardins associatifs pourrait atteindre celle de la surface du maraîchage professionnel. À Marseille, on comptait un millier de petites parcelles où sont cultivés des légumes potagers, sur une trentaine d’hectares. Ces dernières décennies, le nombre des adhérents aux jardins familiaux a beaucoup diminué, mais d’autres jardins associatifs sont apparus et ont permis aux potagers de s’implanter davantage au cœur des villes.
Un jardin partagé est un jardin conçu, construit et cultivé collectivement par les habitants d’un quartier ou d’un village. Lieu de cultures de végétaux d’ornement et vivriers, c’est aussi un lieu où se crée du lien social. Les jardins partagés sont établis sur des valeurs de solidarité, de convivialité, de lien et de partage entre les générations et les cultures, figurant toutes dans la Charte des Jardins en Partage. Réunis en association, les habitants gèrent le jardin au quotidien et prennent les décisions importantes collectivement. Chaque projet est unique par son aménagement et son fonctionnement. Si l’expérience vous tente, repérez s’il existe un ou plusieurs jardins partagés près de chez vous (plus le jardin est près de son domicile, plus on peut en profiter).
Pour trouver un jardin collectif à Paris
À Paris par exemple, connectez-vous sur le site de la Ville de Paris, puis cliquez successivement sur les onglets « Services et infos pratiques », « Environnement et espaces verts », « Nature et espaces verts » et enfin « Les jardins partagés ». Vous y trouverez le lien vers la liste complète de ces lieux, avec leur adresse et comment les contacter. À vous les joies du potager !
Partagez votre passion au sein de potagers urbains.
Le mouvement des Incroyables Comestibles est un concept citoyen et solidaire qui se développe depuis quelques années un peu partout dans le monde. Il vise à se réapproprier l’espace public et à le transformer en jardin potager géant et gratuit. La nourriture à partager devient alors une ressource abondante alimentée par tous et offerte à chacun. Le principe est simple : faire de la ville un immense jardin partagé auquel tout le monde peut contribuer. Il trouve son origine dans l’initiative Incredible Edible née en 2008 à Todmorden28, au nord de l’Angleterre, où deux habitantes désireuses d’agir positivement face à la crise ont réalisé des plantations sur l’espace public et les ont mises en partage. En peu de temps, un collectif d’habitants s’est formé et a peu à peu transformé l’espace public en jardin potager géant, gratuit et accessible à tous. La ville de Todmorden s’est ainsi mise en marche vers l’autosuffisance alimentaire. En 2011, trois ans seulement après le lancement de cette initiative citoyenne, une grande enquête réalisée auprès de la population révélait que le choix du manger local29 était devenu le critère principal dans 83 % des actes d’achat de nourriture des familles.
La participation à l’expérience des Incroyables Comestibles est ouverte à tous, tout à fait librement et gratuitement, c’est un partage. Pour rejoindre le mouvement, contactez un groupe dans votre ville s’il y est déjà actif. La liste des groupes est disponible sur le site Internet des Incroyables Comestibles.
Dans les villes où il n’y a pas de groupe, il suffit d’en créer un en commençant tout seul ou avec un groupe d’amis.
La méthode est simple et se résume à quatre étapes :
1. Prenez-vous en photo devant la pancarte de votre commune avec les légumes et les fruits à partager, les outils de jardinage utilisés et les documents de communication qui sont proposés sur le site Internet des Incroyables Comestibles.
2. Créez un blog pour échanger et partager vos photos en créant un lien avec la carte mondiale Incredible Edible30.
3. Créez des événements permettant d’aller à la rencontre du public et commencez à bâtir des coopérations solidaires.
4. Associez les journalistes pour faire connaître votre démarche auprès des élus.
Il ne vous reste plus qu’à repérer le lieu où implanter vos prochaines cultures potagères et si la saison est favorable, lancez-vous ! De citadin jardinier, vous deviendrez ainsi citoyen cultivateur et acteur d’une ville plus solidaire et plus verte.
Un succès planétaire
Le mouvement des Incroyables Comestibles s’est propagé rapidement. Il est présent par des actions engagées dans 29 pays, sur tous les continents, avec notamment des initiatives en Europe, en Russie, en Afrique (Tunisie), en Asie (Japon), en Amérique du Sud (Brésil, Colombie), centrale (Mexique) et du Nord (États-Unis et Canada) et jusqu’en Australie. En France, le mouvement est apparu au printemps 2012. Après deux ans et demi d’existence, il comptait déjà plus de 400 initiatives, y compris en Corse, dans l’Outremer et jusqu’à Nouméa et Tahiti.
Récolte de carottes et d'oignons.
Vous avec envie de légumes frais et cultivés avec des méthodes naturelles, mais vous n’avez pas de terrain, votre emploi du temps ne vous laisse guère de loisirs pour jardiner ou vous n’aimez pas vraiment le jardinage ? Devenez ageekulteur31 !
Le site Monpotager.com®, conçu par Thierry Desforges en septembre 2013, vous permet de créer votre potager en ligne et d’obtenir de belles et savoureuses récoltes, sans aucun effort ni connaissance particulière en jardinage. Le principe est simple : vous vous connectez sur le site et vous louez une parcelle de potager plus ou moins grande selon vos besoins. Vous choisissez ensuite les légumes que vous souhaitez faire cultiver. L’interface sur le site vous permet alors de suivre en temps réel l’évolution de vos cultures grâce à des notifications et à l’envoi de photographies. Les légumes sont cultivés par un producteur local, le plus près de chez vous possible. Quand les plantes potagères arrivent à maturité, elles sont récoltées et livrées directement chez vous, à votre bureau ou dans un point relais. Vous pouvez également acheter d’autres légumes sur la place du marché de Monpotager.com et si vous avez trop de récoltes d’un légume, vous pouvez les troquer pour diversifier votre panier.
Où le trouver ?
Monpotager.com est disponible dans les départements suivants :
Rhône (69), Paris (75), Seine et Marne (77), Yvelines (78), Essonne (91), Hauts de Seine (92), Seine Saint Denis (93), Val de Marne (94) et Gironde (33).
Culture sous châssis : l'astuce pour garder les plantes au chaud.
Personne vivant seule, couple ou petite famille, il y a un potager pour tous :
• Le potager Solo a une surface de 15 m2 et assure 8 livraisons par an pour un coût mensuel de 14,90 €.
• Le potager Duo occupe quant à lui 40 m2 et promet 14 livraisons par an pour un coût mensuel de 30 €.
• Le potager Trio a une surface de 75 m2 et permet d’obtenir 18 livraisons par an pour la somme mensuelle de 55 €.
• Le potager Familial, le plus grand, est installé sur une surface de 150 m2. Il assure 32 livraisons par an pour 100 € par mois. Plus de 60 variétés de légumes et plantes condimentaires vous sont proposées lorsque vous choisissez l’implantation de vos cultures.
Pour les habitants de Paris centre, Neuilly sur Seine et Boulogne-Billancourt, le site Tomato & Co® met à disposition un jardin potager commandé à distance et cultivé localement. Pour cela, rien de plus simple :
1. Inscrivez-vous sur le site Internet de Tomato & Co, puis choisissez votre parcelle bio et la formule que vous préférez. Pour les habitants cités ci-dessus, il s’agira par exemple du potager du château de Courances, dans l’Essonne.
2. Sélectionnez vos légumes à semer ou à planter, parmi une large sélection (plus d’une centaine d’espèces et de variétés), qui tient compte des saisons. Pour ceux qui n’y connaissent vraiment rien, des potagers modèles sont disponibles. Les plus audacieux, eux, pourrons créer un potager 100 % sur-mesure.
2. Supervisez vos cultures grâce aux vidéos et aux photos mises à votre disposition. Des professionnels vont se charger de cultiver et soigner vos parcelles. Vous pourrez même communiquer directement avec eux.
2. Quand la saison des récoltes est venue, vous aurez chaque semaine un panier de fruits et de légumes récoltés et livrés le jour même ou le lendemain.
Tomato & Co® propose trois offres différentes :
• L’offre découverte : comprend une parcelle de 15 m² et une livraison hebdomadaire pour 35 €/semaine (frais d’adhésion de 149 €).
• L’offre premium : comprend une parcelle de 25 m² et une livraison hebdomadaire pour 45 €/semaine (frais d’adhésion de 199 €).
• L’offre entreprise : comprend une parcelle de 100 m², une livraison hebdomadaire et des outils de communication pour valoriser cette démarche pour 149 €/semaine (frais d’adhésion de 599 €).
Potager à distance mais récolte en main propre !
L’Association des Jardiniers de France a été créée en 1876. C’est une des plus anciennes associations de jardiniers amateurs. Son histoire est celle du partage du savoir et de l’échange entre jardiniers.
La Fédération Nationale des Jardins Familiaux et Collectifs est la référence française des jardins familiaux. En 1896, l’abbé Jules Lemire, député du Nord, inspiré par le « terrianisme »*, fonde la Ligue Française du Coin de Terre et du Foyer. L’objectif était de mettre à disposition du chef de famille un coin de terre pour y cultiver les légumes nécessaires à la consommation du foyer. En 1916, la Ligue est chargée par le ministère de l’Agriculture de distribuer une subvention d’État destinée à la création de jardins pour répondre aux problèmes de ravitaillement liés à la première guerre mondiale. Les pouvoirs publics s’adressent à nouveau à la Ligue dans les années 39-45 pour développer de manière accrue les jardins potagers, indispensables en cette période de pénurie. En 1920, la Ligue comptait 47 000 jardins ouvriers répartis sur tout le territoire, mais les années 70 ont marqué un net recul du nombre de parcelles. Cependant, depuis les années 90, la demande est redevenue très forte. Si le besoin alimentaire subsiste, la fonction des jardins a évolué. Il s’agit aujourd’hui avant tout de retrouver un lien et un contact physique avec la nature, lutter contre le stress, manger sainement, développer des relations sociales avec les autres jardiniers.
Créé en 1942, Le Jardin du Cheminot a pour vocation de transmettre à ses adhérents le goût de la nature, le respect de l’environnement, le sens de l’amitié et de la solidarité en encourageant toutes les formes de jardinage. Longtemps réservé aux travailleurs ferroviaires, Le Jardin du Cheminot s’est désormais ouvert à toute personne souhaitant participer aux activités proposées.
L’association, qui s’appelle aujourd’hui Jardinot, regroupe près de 45 000 adhérents. Animée par 3 000 bénévoles, c’est l’une des plus grandes associations de jardiniers de France. Elle est également membre fondateur du Conseil National des Jardins Collectifs et Familiaux (CNJCF).
Une question d’adaptation
Pour faire face à la demande de jardins urbains, les jardins familiaux s’adaptent : la taille des parcelles diminue et les aménagements évoluent. Il y a 30 ans, elles avaient une surface moyenne de 300 m², aujourd’hui elle est d’environ 100 m². Dans le centre des villes, la surface des jardins peut même être inférieure à 50 m², c’est le cas des parcelles en pied d’immeuble, et les microparcelles, tout comme les carrés potagers de 2 m², sont de plus en plus recherchées
Quelques poules pour une production régulière d'œufs et le recyclage des déchets de la cuisine.