Introduction

Des potagers en ville, il y en a toujours eu, mais au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, l’intérêt pour les jardins nourriciers a décliné et ils ont commencé à disparaître. En effet, les villes n’ont cessé de grandir, elles ont gagné en hauteur, mais plus encore en surface au sol et ce, souvent au détriment des espaces verts. De plus en plus fragmentés et réduits, les jardins nourriciers sont ainsi devenus de moins en moins visibles dans le paysage urbain.

Le plus souvent dissimulés à la vue du plus grand nombre, ils ont tout de même résisté au fil des années pour connaître un nouvel essor au début du XXIe siècle, en même temps que se développait le nouveau concept de l’agriculture urbaine. Celui-ci englobe de multiples formes de pratiques agricoles (potagers privés, jardins communautaires ou collectifs, productions sur les toits, etc.) qui permettent la production de nourriture dans les villes (légumes, petits fruits, œufs, miel, etc.).

En quelques années seulement, l’importance de l’agriculture urbaine s’est faite de plus en plus forte dans les discours des politiques, les projets portés par les municipalités des grandes agglomérations. Ainsi, les médias, qui se sont fait le relais des nouveaux terrains de jeu de cette agriculture urbaine. En 2014, le journal 20 minutes titrait « Un potager en ville, tendance bobo ou acte politique ? » En 2016, une étude de TNS Sofres1, réalisée dans 14 pays dont la France, s’intéressait aux attentes des consommateurs urbains. Elle a montré que les craintes liées à l’alimentation ne cessent de croître et que 66 % des personnes interrogées jugeaient probable le risque que l’alimentation nuise à leur santé. Cela représente une progression de 13 % depuis l’étude réalisée quatre ans auparavant. En France, le pourcentage est beaucoup plus élevé, puisqu’il est de 79 %. Plus d’une personne sur deux se dit prête à manger bio dès que possible et, de plus en plus, le consommateur exige de savoir d’où viennent les produits qu’il achète et se tourne dès que possible vers le local.

Cela explique le regain d’intérêt pour les potagers et le désir de cultiver des plantes potagères chez soi, qui sont même devenus des tendances de fond. Les chiffres des points de vente de jardinage traduisent ce nouvel engouement : le marché du potager a généré 373 M € en 2015, soit une part de marché de 22 % au sein de la famille des végétaux d’extérieur. La proportion est importante, car les jeunes plants, les bulbes potagers et les semences ont un faible prix moyen à l’unité. Positive, elle aussi, l’étude de Promojardin©2 ajoute que « le potager a de beaux jours devant lui et va continuer à se développer, aussi bien dans les jardins que hors-sol dans un environnement urbain. La priorité sera donnée à tout ce qui est « facile » : aromatiques, tomates-cerises, fraisiers, petits fruits… »

Le potager urbain n’est donc plus une simple vue de l’esprit, un délire bobo ou un rêve, il est devenu une réalité tangible et chacun peut se l’approprier, seul ou en famille, dans son appartement ou sa maison, ou encore en joyeuse compagnie dans des jardins collectifs, fort heureusement de plus en plus nombreux après une longue période de déclin. De plus, il offre une diversité incroyable, chacun ayant la possibilité de se faire son propre potager qui ne ressemblera pas à celui de son voisin…

Envie de tenter l’aventure ?

Ou plutôt les aventures, car le potager urbain vous offre de multiples expériences et c’est ce que je vous propose de découvrir dans les pages qui suivent.