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J'ouvre la radio, 102.1 FM, The Edge. You get me closer to God, Nine Inch Nails. Je suis dans le beat, en ce vendredi soir où je ne sors pas. J'ai vu Julian, cela me suffit. Une heure trente ensemble avant qu'il n'aille travailler. Je crois que malgré ses simagrées que l'on ne peut tomber en amour très rapidement, il s'est attaché bien plus qu'il ne le pense. Moi pas. Malgré que j'aime bien être avec lui et que certainement nous aurions développé une relation officielle si j'étais demeuré ici. Encore un qui me rappellera vers Toronto. Peut-être serait-il bien de m'assurer, comme avec tous les autres, que justement il ne devrait pas m'attirer à lui une fois que je serai parti. À Jonquière je pense à Sébastien, à New York je pense à Gabriel, à Toronto je pense à Ed, à Rouyn-Noranda je pense à Thomas, bien qu'avec celui-là presque rien n'est survenu, à Londres je penserai à Julian. Ça fait beaucoup en peu de temps. Peut-être était-ce une étape nécessaire dans ma vie.

À l'heure actuelle je suis contenté comme ce n'est pas possible. Je ne regarde même plus les beaux gars dans la rue, n'espère plus aucune rencontre fortuite. Car je n'ai qu'à sortir si vraiment j'en veux. Je puis même sans trop insister revoir la personne plusieurs fois alors que le plus souvent les gens doivent se contenter de one night stands en ce qui concerne les beaux mecs. Au moins ça de gagné, je m'en retourne à Londres sans être désespéré, sans vouloir un Sébastien indépendant.

En fait, je crois que j'ai exactement vécu ce que Sébastien souhaitait qu'il lui arrive après m'avoir laissé. À l'entendre, il n'aurait couché qu'avec ce Marc qui serait laid. Ma version est qu'il a couché avec davantage de monde et qu'il couche encore avec son Marc. Que le diable l'emporte, il est déjà historique, préhistorique après quatre ans et demi, car ma vie, je la commence.

Je tente d'imaginer où je vais arriver à Londres. Les possibilités sont infinies. Juste l'ami d’Ed où je m'en vais rester, m'ouvrira tout un univers à Londres. J'ignore encore si je coucherai avec lui, pour l'instant je ne puis me souvenir s'il est beau. Je sais qu’Ed a couché avec lui. Mon Dieu, j'achève de coucher avec la planète. J'espère pouvoir me stabiliser bientôt, comme je l'étais avec Julian. Je ne suis pas ressorti une seule fois depuis notre première rencontre. J'ai la volonté d'être fidèle et d'avoir une vie tranquille, ou du moins wild autrement que par les bars gais et le sexe avec la multitude. Julian est très près de moi, un peu plus il me suivrait à Londres. Son éternel sourire me fera mal bientôt.

 

 

carole cadotte <138194788@archambault.ca>