mort par Surdose de travail
Mieux vaut s’acquitter de son devoir propre, fut-ce de manière imparfaite, que d’assumer celui d’un autre, même pour l’accomplir parfaitement.
bhagavad gita
Vous savez déjà que certaines professions sont accompagnées de risques pour la santé. Le soldat peut mourir sur le front. Le policier peut se retrouver dans la ligne de visée de criminels. Un ouvrier de la construction peut tomber d’un bâtiment de 20 étages. Un chercheur peut être exposé à un agent biologique dangereux et contracter une maladie infectieuse rare.
Ce que vous faites au cours de votre journée de travail a, de toute évidence, une incidence sur votre corps. Mais les dangers physiques ne sont pas les seuls en cause. En effet, votre esprit, qui réagit à ce que vous faites en déclenchant du stress ou de la détente, influe également sur votre corps. Vous savez que votre travail a la capacité de vous stresser. Mais il vous est peut-être arrivé de vivre, sur votre lieu de travail, des instants où vous accomplissez ce que vous aimez, où tout vous semble fluide, où ce que vous faites a un véritable sens, et où vous ressentez de la gratitude. De tels sentiments peuvent être aussi bénéfiques pour votre corps que le stress peut lui nuire.
Nous savons tous que le stress occasionné par le travail est un poison qui peut se traduire par différents symptômes physiques. Quiconque a déjà souffert de migraines après de mauvaises négociations ou de crispation physique après avoir été critiqué par son patron pourra le confirmer.
Mais votre médecin vous a-t-il déjà prescrit de choisir un travail que vous aimez pour traiter votre tumeur ou suggéré de démissionner pour soigner votre syndrome du côlon irritable ? Avez-vous imputé votre avc au stress que vous vivez au travail ou attribué à votre épanouissement professionnel la rémission spontanée de votre maladie chronique ?
Il est peut-être temps d’y penser.
Peut-être n’avez-vous pas vraiment réfléchi à la façon dont votre travail influence votre santé. Si vous êtes malade, vous supposez certainement que votre maladie est le résultat de gènes défectueux, d’une mauvaise alimentation, d’une activité physique insuffisante ou d’un déséquilibre biochimique — et vous avez peut-être raison. Mais le stress professionnel peut avoir sa part de responsabilité, et même être à l’origine de votre maladie. Vous pourriez être surpris d’apprendre que la prescription adaptée à votre maladie pourrait ne contenir ni médicament ni opération chirurgicale. Elle pourrait vous proposer de nouveaux moyens de gérer le stress que vous subissez au travail, de faire des changements à votre travail pour réduire votre anxiété ou même de trouver une nouvelle carrière.
Il se trouve que vous pouvez en mourir. Mais vous avez également la possibilité de retrouver le chemin du bien-être grâce au travail. Au Japon, les gens sont mieux informés des effets du stress sur la santé. Ils ont même un mot pour décrire ce concept : karoshi, qui signifie « mort par surdose de travail ».
Comme bon nombre des autres 7,7 millions de Japonais qui doivent assurer des semaines d’une soixantaine d’heures de travail, Satoru Hiraoka était un « bon soldat », du style à faire passer son entreprise avant sa famille, tout en bannissant au passage des notions frivoles telles que les loisirs, les week-ends et les vacances. Pendant plus de 28 ans, Satoru, cadre intermédiaire à l’usine de coussinets de précision de Tsubakimoto Seiko, à Osaka, a travaillé entre 12 et 16 heures par jour, alignant souvent 95 heures de travail par semaine.
Ces données ne sont pas exagérées. En vérifiant les fiches de présence de cet homme pendant l’année qui a précédé sa mort, on y apprend qu’il a effectué plus de 1 400 heures supplémentaires. L’employé parfait qu’il était n’a jamais été absent, que ce soit à cause d’une maladie ou de ses enfants. Il était le kigyo-senchi idéal (« soldat d’entreprise »)1.
Et puis, un jour, le 23 février 1988 plus précisément, cet homme de 48 ans est rentré chez lui après une journée de 15 heures et a été terrassé par ce que les médecins ont appelé une « soudaine insuffisance cardiaque ». Il est mort instantanément.
La mort de Satoru Hiraoka, et celle de dizaines de milliers d’autres, serait passée inaperçue si des spécialistes de la médecine du travail et des cardiologues japonais ne s’étaient pas penchés sur la question. Leurs études leur ont en effet permis de conclure que les personnes surmenées étaient plus exposées aux maladies cardiovasculaires et cérébrales telles que la crise cardiaque et l’accident vasculaire cérébral. Le premier cas avait été enregistré en 1969, lorsqu’un travailleur était décédé d’un avc à l’âge de 29 ans2.
Ce n’est toutefois qu’en 1987 que le ministère du Travail japonais a commencé à enquêter sur le phénomène de karoshi. Depuis, il a été estimé qu’environ 10 000 cas de karoshi se produi-saient chaque année3. Selon certains avocats et universitaires, le nombre de décès par karoshi au Japon est égal ou supérieur au nombre de décès par accident de la circulation4.
De l’avis de Shunichiro Tajiri, président de l’institut d’études médicales et sociales basé à Osaka, les victimes du karoshi seraient des hommes en bonne santé d’une quarantaine ou une cinquantaine d’années qui occupent des postes stressants de cadres intermédiaires impliquant des journées de travail de 12 heures, 6 ou 7 jours par semaine. Juste avant de mourir, la plupart d’entre eux se plaignent de symptômes tels que des vertiges, des nausées, des migraines et des maux d’estomac. Dans 95 % des cas, le décès se produit dans les 24 heures suivant l’apparition des symptômes les plus sévères, lesquels sont parfois précédés de symptômes moins intenses.
Dans un article du Chicago Tribune, Shunichiro Tajiri a déclaré : « Dans chacun des cas, les hommes concernés étaient en bonne santé et ne montraient aucun signe de maladie. Ils se sont simplement tués à la tâche. »
La veuve de Satoru Hiraoka fait partie des nombreuses Japonaises à avoir rempli une demande d’indemnisation pour accident du travail. Or, parce que le karoshi n’est pas une maladie en soi, mais plutôt une combinaison de changements physiologiques a priori induits par le stress, et parce qu’il est souvent difficile de prouver que la mort d’une personne est directement liée à un stress professionnel intense ou à des heures de travail prolongées, il est plus difficile d’obtenir gain de cause que dans le cas de décès par accident sur le lieu de travail5. Ces demandes d’indemnisation sont néanmoins en hausse, et les réponses positives le sont également.
Mort par surdose de travail aux États-Unis
Les Japonais ne sont pas les seuls à se tuer à la tâche, et ce n’est d’ailleurs pas un phénomène nouveau. En juin de l’année 1863, un journal londonien a publié un article intitulé « Mort par simple surmenage », portant sur une jeune femme de 20 ans qui était décédée parce qu’elle travaillait une moyenne de 16 heures par jour (en effectuant parfois des quarts de 30 heures consécutives) dans une fabrique de vêtements. Bien que cette histoire ne soit pas sans rappeler les romans de Dickens, la vérité est qu’elle est bien réelle et concerne aussi bien les États-Unis que le Japon ou l’Angleterre.
L’ère de l’information nous a transformés en bourreaux de travail qui ne bénéficient plus du répit forcé qu’impliquaient le courrier postal et les mémos manuscrits. Désormais, les médecins ne sont plus les seuls à devoir être joignables en tout temps. Nous le sommes presque tous. Avec les avancées technologiques que sont les courriels, les téléphones mobiles, les téléavertisseurs, les télécopieurs, les ordinateurs portatifs et les iPad, nous devons être accessibles pratiquement en permanence et la conséquence en est la dégradation continuelle de la santé des employés. Ce n’est pas leur mauvaise santé qui empêche les employés d’aller travailler. Selon une étude menée par l’assurance-maladie Oxford Health Plans, un Américain sur cinq se rend sur son lieu de travail même s’il est malade ou blessé, et même s’il doit se rendre chez son médecin au cours de la journée6. Cette obsession pour le travail incite environ un tiers des employés américains à ne pas prendre les congés qu’ils ont cumulés, selon un sondage effectué sur le site Expedia.com.
Environ un quart des Britanniques ne prennent pas toutes leurs vacances, et beaucoup de Français sont également concernés par ce problème. La différence est que la plupart des Européens ont plus de vacances — en moyenne 26 jours pour les Britanniques et 37 pour les Français, comparativement à une moyenne de 14 jours pour les Américains. Une autre différence est que les congés payés sont obligatoires dans 137 pays du monde, dont les États-Unis ne font pas partie7.
L’incapacité des travailleurs à faire une pause est responsable de décès prématurés. Une étude, publiée dans le journal Psychosomatic Medicine en 2000, a surveillé 12 000 hommes sur une période de plus de 9 ans et en a déduit que ceux qui négligeaient leurs vacances annuelles couraient un risque de mourir, toutes causes confondues, de 21 % supérieur aux autres, et que, dans 32 % des cas, ils étaient plus exposés que les autres à un décès par crise cardiaque8.
Selon une autre étude, publiée dans l’American Journal of Epidemiology, des chercheurs de John Hopkins ont évalué des données concernant des patients de la Framingham Heart Study sur une période de 20 ans et en ont conclu que les femmes qui ne prenaient des vacances qu’une fois tous les 6 ans ou moins couraient 8 fois plus de risques d’être victimes d’insuffisance coronaire ou de crise cardiaque que celles qui en prenaient 2 fois par an9.
Il y a une bonne raison pour que le programme en 12 étapes « Workaholics anonymes » ait vu le jour aux États-Unis et dans de nombreux autres pays. Bien que la plupart des données portant sur le karoshi nous viennent du Japon, l’Organisation internationale du Travail a publié des statistiques démontrant que les États-Unis surpassaient de loin les Japonais en matière de surmenage. Il faut maintenant que nos médecins et notre gouvernement reconnaissent le karoshi comme une maladie à part entière ou qu’ils octroient des indemnités sur le modèle du Japon. Or, parce que nous n’effectuons pas de suivi dans ce domaine, il est difficile de déterminer dans quelles proportions le stress au travail est responsable de décès aux États-Unis. Une chose est sûre, il affecte la santé de bon nombre d’entre nous.
Types de stress lié au travail
Les personnes victimes de stress font l’expérience de réactions de stress répétitives tout au long de la journée. Imaginez l’avocat rondouillet au visage rougi qui crie après le pauvre témoin accablé et tremblant de peur — comme un personnage de dessin animé dont les oreilles dégagent de la vapeur —, jusqu’au moment où il se retrouve à genoux au beau milieu de la salle d’audience terrassé par une crise cardiaque. Et qu’en est-il du négociant en bourse de type A qui passe 16 heures par jour à hurler comme un possédé jusqu’à ce que sa tension artérielle atteigne des sommets et provoque son décès par infarctus à l’âge de 42 ans ?
Le système de primes fonctionne très bien, et des professionnels de haut niveau n’hésitent pas à commencer leur travail à l’aube et à ne le quitter qu’au moment de se coucher en échange de gros chèques de paye. D’autres travailleurs moins privilégiés travaillent tout autant pour une rémunération beaucoup moins intéressante. Les médecins, les spécialistes en placement, les conseillers d’entreprise, les transporteurs routiers, les pilotes, les avocats et nombre d’autres professions doivent gérer des emplois du temps particulièrement exigeants et des charges de travail importantes.
Les facteurs de stress sont variables, mais les effets du stress sont les mêmes. Il y a le stress provoqué par les conflits relationnels que peuvent connaître les avocats, les agents de recouvrement, les représentants de service à la clientèle, ou tout autre professionnel malmené par ses collègues, supérieurs ou clients. Il y a également le stress des professions comportant des risques importants, comme c’est le cas pour les médecins, les infirmiers, les pompiers, les soldats, les contrôleurs de la circulation aérienne, les pilotes de l’aviation commerciale et les avocats au pénal, dont la moindre erreur peut avoir pour effet de ruiner la vie d’une personne.
Il y a le stress des professions pour lesquelles vous devez vendre votre âme ou sacrifier votre intégrité, comme le directeur publicitaire forcé à créer une campagne pour un produit qu’il sait être mauvais pour la santé, le col blanc obligé à taire les activités frauduleuses de l’entreprise qui l’embauche, le soldat contraint de mener une opération qu’il considère contraire à l’éthique ou le politicien qui sacrifie ses valeurs pour faire adopter une loi.
Il existe également un stress lié au sentiment d’impuissance sur le lieu du travail, notamment chez l’infirmière consciente que le médecin a prescrit le mauvais traitement, mais obligée de suivre les ordres ou chez l’employé situé en bas de l’échelle qui, même s’il a des idées brillantes, pense que sa voix ne sera pas entendue.
D’autres éléments de stress se regroupent sous la notion de contrainte organisationnelle et concernent des tâches frustrantes et fastidieuses qui gênent le bon accomplissement du travail, comme des collègues qui fourrent leur nez dans vos affaires, un accès limité à une information qui vous est nécessaire ou que vous ne puissiez exercer votre autorité pour mener à bien une tâche et atteindre le succès.
Il y a le stress provoqué par la confusion des rôles qui se manifeste lorsque vous ne comprenez pas ce que l’on attend de vous ou lorsque vous ne savez pas si votre travail répond aux attentes de votre employeur. Et il y a le stress déclenché par les messages contradictoires, lorsque différents membres d’un environnement de travail vous transmettent des instructions contradictoires qui vous laissent perplexe.
Tandis que l’esprit interprète tous ces facteurs de stress comme des éléments différenciés, le cerveau reptilien perçoit toujours la même chose, soit la présence d’une menace. La réaction physiologique de stress est alors activée. Peu importe la cause du stress, le corps produit une réaction physiologique similaire à ce qui se passe lorsqu’une personne souffre de solitude chronique. Parce que l’esprit communique avec le corps par l’intermédiaire des hormones, la réaction physiologique est la même, que votre patron vous parle avec violence, que vous tentiez de calmer un client frustré ou que vous luttiez contre un incendie dans un bâtiment en flammes.
Ainsi, la prochaine fois que déciderez de faire des heures supplémentaires, que votre patron vous dénigrera ou que vous vous retrouverez dans une situation d’impuissance, gardez à l’esprit que vous pourriez bien hypothéquer quelques années de votre vie en sollicitant trop votre cœur, en fatiguant vos vaisseaux sanguins, en irritant votre système digestif, en épuisant vos glandes surrénales, en affaiblissant votre système immunitaire et en stressant votre pancréas.
Cela en vaut-il la peine ? Il est facile de se dire que l’on doit supporter les situations stressantes lorsque l’on s’efforce de gravir les échelons d’une entreprise, que l’on se bat pour conserver son emploi dans un contexte économique défavorable, ou que l’on s’inquiète de ne pas pouvoir payer notre loyer si on ne réussit pas à effectuer les ventes prévues. Mais êtes-vous vraiment prêt à vous priver de quelques années de vie pour gagner plus d’argent, avoir plus de clients ou impressionner votre patron ?
Envisagez plutôt d’investir dans votre santé pour les années à venir en établissant des limites et en prenant soin de vous sur votre lieu de travail. Dans le chapitre 8, nous discuterons des moyens de protéger votre corps du stress provoqué par votre travail, et dans la troisième partie de ce livre nous déterminerons des moyens de vous assurer que votre travail vous corresponde vraiment afin d’optimiser votre santé. En attendant, nous pouvons déjà dire que le stress au travail n’est pas bénin. Si vous voulez vivre vieux et en pleine santé, il est important de trouver des moyens de vivre votre travail avec sérénité.
Symptômes habituels du stress au travail
Lorsqu’il est exposé à un stress lié au travail, notre corps nous le chuchote à l’oreille avant de se mettre à hurler franchement. Avant de succomber à une crise cardiaque ou d’être atteint d’un cancer, vous risquez fort de ressentir des symptômes plus légers tels que des maux de dos, des maux de tête, de la fatigue oculaire, de l’insomnie, de la fatigue, des étourdissements, des troubles de l’appétit et des douleurs gastro-intestinales.
Vous devez considérer les symptômes suivants comme des signes qu’une maladie plus grave se développe dans votre corps :
Maux de dos
Plusieurs études ont démontré que les maux de dos, comme ceux que connaissent les personnes souffrant d’arthrite ou de fibromyalgie, sont plus intenses lorsque le sujet est exposé au stress sur son lieu de travail10. Ce lien entre stress au travail et maux de dos (ou autres types de douleurs musculo-squelettiques) semble s’expliquer par le fait qu’un stress répétitif, associé à l’activation de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, a pour effet d’affaiblir le cortisol et d’augmenter les niveaux de prolactine, ce qui accroît la sensibilité du corps à la douleur en inhibant le système immunitaire et en accentuant l’inflammation11.
Maux de tête
Comme le sait quiconque a déjà passé une nuit blanche et souffert de migraines, le stress au travail peut également provoquer des maux de tête, principalement parce que les réseaux de notre cerveau qui signalent la présence d’une douleur peuvent devenir particulièrement sensibles dans les moments de stress. S’il existe dans le cerveau une hypersensibilité aux stimuli douloureux, le moindre petit élancement peut exciter les nerfs du cerveau, ce qui déclenche douleur et tension musculaire12.
Fatigue oculaire
Le stress professionnel peut également provoquer de la fatigue oculaire, laquelle se traduit par des démangeaisons, une lourdeur ou une sensibilité des yeux, ou encore par une vision trouble ou double supposée être provoquée par une inflammation et une réactivité accrue aux stimuli de douleur à l’intérieur et autour des yeux. Certaines tâches professionnelles, notamment l’utilisation de l’ordinateur, peuvent également accroître la fatigue du muscle moteur13.
Insomnie
Il est de notoriété publique que le stress professionnel nuit à notre sommeil, et c’est d’ailleurs dans ce domaine qu’il fait le plus de ravages14. Une étude suédoise a révélé que 10 à 40 % de la population en âge de travailler déclarait souffrir d’insomnies15. Selon les scientifiques, les niveaux accrus d’hormone corticotrope et de cortisol liés aux réactions de stress réduisent les poussées de mélatonine nocturne dont nous avons besoin pour que notre sommeil soit reposant16.
Fatigue
De toute évidence, si votre travail affecte votre sommeil, vous risquez davantage de vous sentir fatigué, mais d’autres facteurs physiologiques peuvent également provoquer de la fatigue si vous êtes stressé au travail, même si votre sommeil est bon. Bien que l’on en comprenne encore mal les mécanismes, la fatigue est le symptôme le plus couramment invoqué chez les personnes subissant du stress sur leur lieu de travail. Le stress professionnel augmente également le risque de souffrir du syndrome de fatigue chronique17. Certaines théories attribuent la fatigue liée au travail à la baisse des niveaux de cortisol et à une prédisposition génétique à la fatigue véhiculée par le stress18. Ce qui apparaît clairement est que les individus réagissent aux modifications chimiques causées par le stress d’une façon qui leur est propre, et certains peuvent donc être plus fatigués que d’autres en présence de stress professionnel19.
Étourdissements
Comme si certaines tâches professionnelles n’étaient pas déjà assez étourdissantes, le stress sur le lieu de travail provoque des étourdissements chez certaines personnes, ce qui serait la conséquence de modifications du rythme cardiaque, de la tension artérielle et de la fréquence respiratoire causées par une stimulation du système nerveux sympathique20. Des altérations de ces signes vitaux, plus particulièrement une élévation de la fréquence respiratoire, peuvent provoquer de l’hyperventilation, laquelle altère à son tour l’équilibre acido-basique du corps, ce qui dérègle les réactions du système nerveux en matière d’équilibre et de coordination, par l’intermédiaire du cervelet et de la huitième paire crânienne21.
Troubles de l’appétit
En fonction de votre physiologie, le stress que vous subissez au travail peut accroître ou diminuer votre appétit, et provoquer ainsi une prise ou une perte de poids, mais la réaction la plus courante est la seconde22. Vingt et un pour cent des répondants d’une étude ont rapporté une perte d’appétit considérable à la suite d’un événement stressant23. Les facteurs de stress émotionnel peuvent inciter le cerveau à libérer des hormones corticotropes et des hormones stimulatrices des mélanocytes (hsm), ce qui peut provoquer une perte d’appétit et de poids24.
Paradoxalement, la stimulation du système nerveux sympathique peut également provoquer la libération par l’estomac de ghréline aminoacide, laquelle déclenche une sensation de faim et peut provoquer une prise de poids25. Bien que ces mécanismes se mettent à l’œuvre au moment où le stress est déclenché, le stress professionnel chronique influence également l’appétit par la production de cortisol causée par le stress. Lorsque le cortisol est élevé, la quantité de tissu adipeux a tendance à augmenter, et lorsque le niveau de cortisol est épuisé, la production de leptine régulatrice, une hormone peptidique, diminue l’appétit.
Troubles gastro-intestinaux
Il est courant que le stress professionnel provoque des troubles gastro-intestinaux tels que des nausées, des brûlures d’estomac, des crampes abdominales, des diarrhées et le syndrome du côlon irritable, la plupart du temps à cause d’une augmentation de la quantité d’hormones corticotropes libérées lors de la réaction de stress. En réaction aux hormones corticotropes, la vidange gastrique est retardée, ce qui peut déclencher des maux d’estomac et des crampes abdominales. Les brûlures d’estomac peuvent s’aggraver, non seulement à cause de l’augmentation du niveau acide de l’estomac, mais également parce que la réaction de stress diminue le seuil de tolérance de l’estomac à la douleur, provoquant une sensibilité accrue à la douleur dans le cas de brûlures et une prédisposition aux ulcères26. La réaction de stress réduit également la capacité de l’estomac à s’élargir, ce qui déclenche des contractions musculaires du côlon et peut causer des diarrhées et d’autres symptômes propres au syndrome du côlon irritable, souvent en raison d’une surproduction de corticolibérine27.
Stress professionnel et maladies mortelles
Les maux de dos, les maux d’estomac et l’insomnie ne vous apparaissent peut-être pas comme des problèmes de santé graves, mais ils en sont des signes précurseurs et découlent des réactions de stress produites par votre corps. Ces symptômes peuvent ressembler à ceux que connaissent les personnes souffrant de solitude. L’Américain moyen vit chaque jour 50 épisodes brefs de réaction de stress, et les personnes isolées ou anormalement stressées par leur travail en ont davantage, ce qui exige de l’énergie de leur corps qui doit s’efforcer de maintenir un état sain d’homéostasie.
Au début, le corps s’en sort. Mais, avec le temps, il se fatigue et la situation se détériore. Des augmentations fréquentes de tension artérielle provoquent un épaississement et des déchirures au niveau des parois des vaisseaux sanguins. Une production excessive d’acides gras et de glucose favorise la formation de plaques à l’origine de maladies cardiaques. La tension musculaire chronique et l’inflammation provoquent quant à elles des douleurs et des troubles musculo-squelettiques. Une surproduction de cortisol inhibe le système immunitaire, ce qui prédispose le corps aux infections et aux cancers28.
Une stimulation chronique de la réaction de stress causée par un stress professionnel peut entraîner des maladies cardiaques, des troubles de la thyroïde, des ulcères, des maladies auto-immunes, de l’obésité, du diabète, des dysfonctions sexuelles, de la dépression, de l’anorexie, des maladies inflammatoires, des cancers, un syndrome de Cushing ou une encéphalo-myélite myalgique29. Une étude a même démontré que les personnes dont l’environnement de travail est défavorable avaient plus de risques de mourir jeunes30. Selon une autre étude, menée sur 7 000 personnes, bien que le fait d’être employé soit habituellement préférable au chômage, pour la santé, il est plus avantageux d’être au chômage que d’occuper un poste exigeant et mal payé vous laissant peu de liberté31.
Même si vous appréciez le chèque conséquent que vous recevez en échange de votre travail stressant, gardez à l’esprit que le prix que vous payez est peut-être plus grand que ce que vous recevez.
Stress financier et santé
Si vous occupez un poste stressant que vous soupçonnez de nuire à votre santé, vous devriez envisager de travailler moins, de démissionner, ou de changer de carrière. Mais il est possible que le petit diable qui se trouve dans votre cerveau reptilien vous souffle à l’oreille de vilaines choses telles que : « Tu ne peux pas te permettre de démissionner, espèce d’idiot ! Comment vas-tu bien pouvoir payer toutes tes factures ? »
Pour beaucoup de gens, il s’agit d’un véritable sujet d’inquiétude. Même si votre état physique peut se détériorer au sein d’un environnement de travail stressant, la peur de perdre votre emploi peut amplifier votre inquiétude.
Habituellement, le stress financier est lié au stress professionnel. C’est une situation sans issue, car le stress financier peut être aussi nuisible à votre santé que le stress professionnel ou l’isolement. Les études faisant le lien entre richesse et santé sont nombreuses. Gopal Singh, du département de la Santé et des Services sociaux, et Mohammad Siahpush, professeur à l’University of Nebraska Medical Center, ont conçu un index permettant de mesurer les conditions socio-économiques à l’aide de données sur l’éducation, les revenus, la pauvreté, le logement et autres. En examinant les données de la période 1998-2000, ils ont pu déterminer que les riches vivaient 4,5 années de plus que les pauvres (79,2 ans contre 74,7 ans). Selon Gopal Singh, cet écart ne cesse de s’agrandir32. Les riches sont moins exposés à toutes sortes de maladies, à l’exception du cancer, et lorsqu’ils souffrent de cette maladie, leurs chances de survie sont beaucoup plus élevées33. Ils sont moins exposés aux risques d’accident ou d’invalidité, et leurs bébés ont deux fois plus de chances de survivre que ceux des familles pauvres34.
Les personnes aisées souffrent aussi moins que les pauvres avant de mourir. Dans le cadre d’une étude, des chercheurs ont interrogé les familles de 2 604 personnes décédées à l’âge de 70 ans ou plus et dont les revenus nets s’élevaient à 70 000 $ ou plus au moment de leur mort. Ils en ont conclu que les défunts dont les revenus étaient les plus élevés avaient 33 % moins de risques de souffrir au cours de l’année précédant leur décès. Ils étaient en outre moins exposés aux risques de dépression et d’essoufflement. L’écart est resté le même lorsque les chercheurs ont pris en compte l’âge, le sexe, l’origine ethnique, l’éducation et les antécédents médicaux des sujets. Comment peut-on l’expliquer ? Les chercheurs en ont déduit que les personnes bénéficiant de ressources financières plus importantes exprimaient peut-être leurs symptômes avec plus d’assurance et avaient plus d’exigences en ce qui concernait les soins qu’elles recevaient. En outre, les personnes aisées ont accès à des services qui ne sont pas couverts par les assurances-maladie35.
Bien évidemment, ces disparités nous ramènent au paradoxe de l’œuf et de la poule. Les riches sont-ils en mesure de gagner plus d’argent parce qu’ils sont en meilleure santé ? Les pauvres sont-ils financièrement désavantagés parce qu’ils sont malades ? Ou les riches ont-ils simplement accès à une meilleure médecine préventive et à des traitements exotiques parce qu’ils ont les moyens de se les offrir ?
Vous me direz que peut-être que ce sont les assurances à primes qui font la différence, mais ce n’est pas le cas. En effet, pour des prestations d’assurance maladie similaires, les personnes qui se trouvent en haut de l’échelle hiérarchique d’une entreprise sont en meilleure santé que les autres36. Certains représentants de la santé pensent que c’est l’inégalité sociale qui est en cause. Les personnes dont le statut socio-économique est le plus bas peuvent avoir la sensation qu’elles sont moins en contrôle de leur vie et s’inquièteront davantage de combler leurs besoins fondamentaux, ce qui aura pour effet d’activer la réaction de stress du corps.
Il est possible que vous soyez stressé parce que vous venez de déclarer faillite, que vos actions ont chuté, que vous avez été rétrogradé, que vous êtes au chômage ou que vous n’avez pas les moyens de nourrir votre famille. Même si aucun de ces cas de figure ne vous concerne, vous pourriez être stressé par le simple fait d’y penser. Or, le corps ne fait pas la distinction entre un stress financier perçu (la peur que vous finissiez ruiné) et un stress financier véritable (vous êtes bel et bien ruiné). Dans les deux cas, la réaction de stress est activée en permanence, ce qui peut provoquer des maladies.
Mais il ne s’agit pas d’une fatalité. Même si vous n’êtes pas en mesure de changer votre situation financière du jour au lendemain, vous pouvez transformer la façon dont votre esprit réagit aux préoccupations financières.
Les travailleurs heureux sont des travailleurs en bonne santé
Il n’est pas surprenant que les environnements professionnels qui ne dévalorisent pas les employés, qui encouragent la créativité, qui font preuve de souplesse et qui incitent aux relations positives entre services soient associés à une meilleure santé de leurs employés. Les entreprises qui proposent à leurs employés des programmes de mieux-être liés à des incitatifs financiers, comme c’est le cas de Safeway, obtiennent des points de bonus pour améliorer la santé de leurs travailleurs37. Mais il ne suffit pas de s’assurer que le lieu de travail n’a rien de dévalorisant ou que la cafétéria propose des repas sains. Il a également été prouvé que, de la même façon que le stress professionnel peut vous tuer, un travail que vous aimez peut vous sauver la vie38.
Être heureux au travail peut faire l’effet d’un médicament bénéfique pour l’esprit, et votre corps réagit en étant en meilleure santé. Spécialisée dans le sujet du bonheur, Sonja Lyubomirsky, auteure de Comment être heureux et le rester, affirme que les personnes qui s’efforcent de donner un sens à leur vie personnelle et professionnelle sont plus heureuses que celles qui n’ont pas d’aspirations et de rêves profonds. Selon elle, « trouvez une personne heureuse et vous trouverez un projet. »
Des études ont démontré que le processus que nous entreprenons pour atteindre notre objectif et qui nous permet de participer à une expérience de travail stimulante était aussi important que la concrétisation de notre désir39. Le fait de poursuivre des objectifs nous donne le sentiment d’être engagé dans une mission et de faire partie de quelque chose plus grand que soi. Des études ont prouvé que ces sentiments amplifiaient notre sensation d’emprise sur notre existence, ce qui influe positivement sur la santé de notre corps40.
Lorsque, dans le cadre de votre travail, vous poursuivez des objectifs qui vous inspirent, votre estime de soi est stimulée à mesure que vous franchissez les étapes que vous vous êtes fixées pour atteindre votre but ultime. Ainsi, vous restez motivé et continuez à faire ce que vous aimez, même si cela peut parfois impliquer d’accomplir des tâches ardues, de prendre des risques et de vivre de l’incertitude. Nous concentrer sur un objectif donne également un sens et une structure supplémentaires à notre existence, en plus de nous maintenir occupés et d’assurer que le monde ne sera que bonifié par notre présence. S’efforcer de transmettre un héritage et se sentir investi d’une mission participe à notre bonheur, ce qui provoque un afflux d’hormones propices à la santé qui ont pour effet de renforcer le système immunitaire, de détendre le système cardiovasculaire et de désactiver la réaction de stress.
Gardez à l’esprit que, lorsque je parle de « travail », je fais référence à ce qui occupe la plus grande partie de votre journée. Pour certains, il peut s’agir d’une activité rémunérée, mais pour d’autres, travailler peut signifier consacrer son énergie à élever ses enfants, prendre soin de ses parents malades ou faire du bénévolat, ce qui peut être tout aussi stressant que n’importe quelle profession, et par conséquent avoir les mêmes effets négatifs sur la santé. À l’inverse, ces activités non rémunérées peuvent donner un sens à votre vie, ce qui aura une incidence positive sur votre corps.
La clé est de garder à l’esprit que le ressenti qu’a notre esprit tout au long de notre journée — sommes-nous détendus, heureux, comblés ? — a une incidence sur notre physiologie. Trop de gens adhèrent à la mentalité « Dieu merci c’est vendredi » qui les incite à redouter le lundi, à pousser un premier soupir de soulagement le mercredi, à boire en trop grande quantité tout le week-end avant d’aller dormir, pour reprendre ensuite le chemin d’un travail qu’ils n’aiment pas. D’autres quittent un travail qu’ils aiment pour s’occuper de leurs enfants et finir ensuite par le regretter, ce qui est également une source de stress.
Mais lorsque vous vous sentez libre d’être créatif dans votre travail, que vous bénéficiez d’une certaine autonomie et du respect des autres, que vous avez des objectifs et des mesures de réussite claires, que vous êtes soutenu par vos collègues, que votre travail vous permet de rester intègre, que vous êtes conscient de la contribution que votre travail apporte à d’autres personnes, que vous avez le sentiment d’accomplir une mission qui a un sens, que vous exprimez dans votre travail les talents qui vous sont propres, que vous êtes bien rémunéré, et que vous avez suffisamment de temps en dehors de votre travail pour vous adonner à d’autres activités, vous risquez moins d’être exposé au stress professionnel et vous avez davantage de chances d’être en bonne santé.
Créativité et santé
Vous trouverez peut-être inutile de mentionner la créativité comme facteur pouvant influencer votre santé. Qui a déjà entendu parler de prescrire un hobby pour prévenir ou traiter une maladie ? Des preuves scientifiques nous démontrent pourtant que l’expression créative peut déclencher des réactions de détente ayant le pouvoir de neutraliser les réactions de stress.
Malheureusement, être créatif n’est pas forcément prôné par notre société. Dès notre plus jeune âge, on nous inculque que les sciences, les mathématiques et l’économie sont plus importantes que l’art, la musique, le théâtre et l’écriture. Notre société semble avoir oublié que la créativité n’est pas seulement agréable, mais qu’elle est également bonne pour notre santé. Gardez à l’esprit que, lorsque je vous suggère d’être créatif, je fais appel à une définition très large de la notion de « créativité ». Je ne limite pas la créativité au domaine des arts. Dans certains cas, votre expression créative peut se faire sous la forme de peinture, de danse, de musique, ou de poésie. Mais vous pouvez également le faire par l’intermédiaire du scrapbooking, de l’arrangement floral, de la photographie, du jardinage, de la décoration intérieure, de la tenue d’un blogue, du tricot, du hula-hoop, de chants sous la douche ou d’un brainstorming professionnel. Vous pouvez également exprimer votre créativité en écrivant le courrier électronique parfait, en élaborant un programme de cours de catéchisme, en cuisinant un repas gastronomique, en créant des listes de lecture pour votre iPod, en dansant la salsa ou en trouvant de nouvelles idées pour de nouveaux produits au travail. Vous pourriez organiser des ateliers, créer des bijoux ou préparer le parfait petit gâteau.
Quoi que vous fassiez, faire bouger vos muscles créatifs est aussi important pour votre santé générale et votre bonheur que solliciter vos biceps. Le lien entre créativité et santé a bien été établi, et tout ce qui peut vous permettre d’être plus créatif aura une influence positive sur votre corps et votre esprit41. L’expression créative libère des endorphines et autres neurotransmetteurs de bien-être, diminue la dépression et l’anxiété, améliore la fonction immunitaire, atténue la douleur physique et active le système nerveux parasympathique, ce qui ralentit votre rythme cardiaque et votre fréquence respiratoire, et diminue votre tension et votre cortisol.
Les bienfaits de l’expression créative sur la santé sont notamment l’amélioration du sommeil et de la santé en général, ainsi que la diminution des visites chez le médecin, de la prise de médicaments et des troubles de la vision. La créativité atténue les symptômes de mal-être et améliore la qualité de vie des femmes atteintes d’un cancer ; elle renforce les sentiments positifs, apaise le sentiment de détresse et aide à clarifier les questions existentielles et spirituelles ; elle diminue le risque d’être atteint de la maladie d’Alzheimer, réduit l’anxiété, et améliore l’humeur, le fonctionnement social et l’estime de soi42.
Lorsque nous laissons libre cours à notre créativité, nous faisons appel à des processus créatifs qui nous aident à guérir — et à nous épanouir. L’expression créative stimule la partie droite de votre cerveau, ce qui a non seulement une influence sur votre corps, mais également sur votre état émotionnel. Comme nous en discuterons dans le chapitre 7, les données ne manquent pas pour prouver que les gens heureux ont habituellement une meilleure santé que les autres.
Les bénéfices pour du processus créatif pour la santé sont incroyables. Il influence en outre votre vie professionnelle, vos relations humaines, votre sexualité, votre spiritualité et votre santé mentale. Comme l’enseigne l’art-thérapeute Marti Hand, l’expression créative encourage la paix sociale en mettant en valeur la compassion, la tolérance, la bonté, l’harmonie, l’expansion, la croissance, la collaboration, le respect et la guérison. Des bienfaits a priori sans rapport — par exemple une fertilité accrue — peuvent se produire lorsque vous exprimez votre créativité.
Votre vie créative peut être une source puissante de détente physique, mais elle a également le pouvoir de vous stresser si vous vous sentez frustré dans ce domaine. Une de mes patientes travaillait mentalement à l’écriture d’un roman depuis des années, mais parce qu’elle était trop occupée par son travail elle ne parvenait pas à réaliser ce projet. Chaque jour, l’idée qu’elle puisse mourir sans avoir écrit son roman était pour elle une source de stress. La créativité ne peut que vous être bénéfique si vous en faites une priorité. Alors n’oubliez pas de vous exprimer à votre façon.
Nous avons tous en nous une mélodie qui aspire à être chantée, car nous seuls pouvons le faire. Comme l’a écrit la poétesse Mary Oliver, « Dis-moi, que comptes-tu faire de ton unique vie qui est si précieuse ? »
Prescription pour lutter contre le stress professionnel
Si vous vous sentez stressé par votre travail ou votre situation professionnelle, ne vous découragez pas. Il n’est pas nécessaire de démissionner ou de gagner à la loterie pour contrecarrer les réactions de stress. En revanche, il est indispensable que vous ayez avec vous-même une discussion à cœur ouvert sur les façons dont ces préoccupations affectent votre santé.
Si vous êtes décidé à prévenir ou à soigner une maladie, ayez le courage d’être honnête avec vous-même. Si vous êtes préoccupé par l’influence négative de ces facteurs de stress sur votre corps, tout n’est pas perdu. L’espoir est permis. Vous pourriez réussir à éviter ou à neutraliser une maladie en procédant à des changements positifs visant la détente de votre corps. Si vous n’avez pas la capacité de transformer votre vie professionnelle, vous avez toujours le pouvoir de neutraliser au moins un certain pourcentage des effets négatifs de la réaction de stress sur votre corps grâce à des techniques dont il a été prouvé cliniquement qu’elles activaient la réaction physiologique de détente de votre corps et amélioraient votre santé. (Je parlerai de ces techniques dans le chapitre 8.)
En attendant, vous devez savoir une chose : retirer les masques que nous portons dans le but d’impressionner les autres, de paraître plus « professionnel », de dissimuler nos imperfections et de nous éviter des souffrances peut faire des merveilles si nous cherchons véritablement à améliorer notre santé. Assumer d’être nous-mêmes — pas seulement au travail, mais aussi à la maison, dans la cour de l’école, à l’église, et partout ailleurs — apaise notre esprit, suspend la réaction de stress, déclenche la réaction de détente, et guérit le corps. L’authenticité, que ce soit au travail ou en famille, peut être un traitement très efficace pour notre corps.